dimanche 20 mars 2022

Adrien de Keyser - Ballades de Sylvain

 


ADRIEN (Adrien Georges Léon de Keyser, dit).

Ballades de Sylvain. Textes et images par Adrien.

S.l., [chez l'Auteur], 1946.


In-8° (200 x 290 mm.) en feuillets sous chemise d'éditeur, [100] p., édition anapistographique, cette édition contient 22 ballades, chacune illustrée par une eau-forte rehaussée à l'aquarelle, ainsi qu'un titre gravé et une gravure sur la couverture, belle dédicace « À Mon cher maître Anto Carte [...] » enrichie d'un dessin original colorié représentant Anto Carte à son chevalet.

 

La belle dédicace à Anto Carte.

 

   Un des 24 exemplaires rehaussés à la main (n° 15).

 



À travers Sylvain, l'auteur nous dévoile son intention :
   C'est un gamin qui vient à vous de tout cœur
   Il écrit d'une main
   et illustre de l'autre
   un œil pour vous instruire
   l'autre est pour les mages.
   L'aimerez-vous ?

La page de titre.


Notice de la Biographie nationale :
   
Adrien de Keyser (Overijse, 1914 - Paris, 1950). Il est de ces créateurs qui traversent l'histoire de l'art à la manière d'étoiles filantes, brillants par leur capacité à toucher à de nombreuses cordes, mais rejetés dans l'ombre dès leur disparition trop tôt survenue. Adrien De Keyser est de ceux-là.
   Éduqué au sein d'une famille bruxelloise aisée – le père est médecin au Sablon et la mère, peintre – , après des humanités au Collège abbatial de Maredsous, Adrien entre à l'Académie de Bruxelles, dans l'atelier de peinture monumentale dirigé par Anto Carte. Polyvalent dès son adolescence, il réalise, entre 1937 et 1946, des costumes et des décors pour le théâtre, des illustrations, des gravures, des étalages pour les fêtes de fin d'année du grand magasin Le Bon Marché, des marionnettes et, bien sûr des peintures.
   La guerre interrompt ses activités : il s'inscrit à l'ENSAAV (La Cambre) pour s'initier à la technique de l'émail sur métal, sous la direction de l'orfèvre Jacques. [...]
   Poursuivant son œuvre peint, « son art se développe sur deux registres différents, une approche directe de la réalité dans les paysages et des portraits et, par ailleurs, des œuvres où son imagination se donne libre cours » En 1943, encore sous l'influence des scènes d'horreur vécues lors de son exode en France en mai 1940, il présente une série de gouaches aux sujets tragiques. Après la Libération, les sujets de ses gouaches sont imprégnés d'une joyeuse tendresse et d'une sensualité nouvelle. En 1946, il écrit des poèmes qu'il illustre de pointes sèches et crée le personnage de Sylvain, l'éternel adolescent rêveur. À cette date également, il s'intéresse à la peinture sur verre, réalisant des effets spéciaux par l'utilisation de feuilles d'or et de tons soutenus, tel le bleu lapis.
   En 1947, il se fixe à Paris et travaille avec son ami, le peintre français Pierre Lardin, à la restauration du paquebot Ile de France : pour décorer la salle de jeux des enfants, il utilise de grands panneaux de verre. Une autre commande le rappelle en Belgique : la décoration d'une villa construite par Horta, au parc de la Corniche à Genval (La Hulpe). Adrien y réalise une grande fresque sur le thème Le triomphe d'Apollon. Ce travail terminé, de retour à Paris, il monte des spectacles dans un local de la Maison pour Tous, rue Mouffetard : Adrien décore la salle de grandes figures représentant notamment une fête foraine. Comme il faut aller vite, il peint, non pas à fresque, comme à Genval, mais directement sur la paroi sèche. Les deux premiers spectacles présentés par la troupe de Jan Doat n'attirent pas la foule. Adrien propose alors un spectacle de marionnettes et adapte le texte du Petit Prince de Saint-Exupéry ; la représentation remporte un vif succès et est jouée deux cents fois. Quantité de projets sont mis sur le métier : décors et costumes pour une mise en scène de Raymond Devos, nouvelles marionnettes pour L'enfant et les sortilèges de Colette sur la musique de Ravel, etc.
   Hélas, la mort vient mettre un terme à cette prolifération d'activités créatrices : Adrien décède à Paris, à trente-cinq ans, le 6 avril 1950, laissant une œuvre multiple, toujours marquée d'une distinction poétique et d'un savoir-faire accompli qui le classent au rang des plasticiens originaux du milieu du XXe siècle.

 

Le poème J'ai de la chance et son illustration.


Bibliographie :
   - De Maet (Jacques), De Keyser, Adrien, dans Nouvelle biographie nationale, t. VI, pp. 128-129.

 

Découvrez toutes les illustrations :

  

 250 euros (code de commande : 28041).

 

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