DONNAY (Guy).
René Harvent.
Mons, Centre de Création Artistique de Mons, 1988.
In-4° (220 x 297 mm.) sous reliure et jaquette d'éditeur,
111 p., nombreuses illustrations en couleurs, exemplaire en parfait
état.
Publication
réalisée à l'occasion de l'exposition
organisée à la Salle Saint-Georges, à Mons,
du 3 au 24 décembre 1988.
Prologue :
C'est en automne 1938, lors des premiers soubresauts
prémonitoires de la guerre, que j'ai connu René
Harvent.
Déambulant à grands pas dans
la cour du collège des pères jésuites de
Mons, il évoquait, avec force gestes, les gloires de l'histoire.
Il admirait Napoléon, nom qu'on lui avait d'ailleurs donné.
Il nous quitta en 1942, poussé vers
les études artistiques par son impérieuse vocation,
mais aidé dans sa décision par un de nos professeurs,
lui-même hors du commun en raison de sa propension à
se situer très au-dessus de l'immédiat et à
percevoir, avec une clairvoyance quasi surnaturelle, l'accomplissement
des choses et des êtres.
Quelques années plus tard je retrouvais
René Harvent, jeune artiste déjà fameux,
qui avait reçu plusieurs prix, et je fréquentais
ses ateliers successifs : son grenier de l'avenue Wauters
à Cuesmes, l'atelier minuscule de la rue Jourdan, proche
toutefois de la porte Louise à Bruxelles, celui qu'il
installa dans un grand salon Louis XVI, rue Zinner, face à
la résidence de l'ambassadeur des États-Unis, et
celui qui, majestueux, lui convenait tout à fait, au 21,
boulevard du Régent.
Curieux de tout, il a toujours eu, de l'aigle,
l'avidité à appréhender le monde. Sa caractéristique
était et reste l'exigence avec lui-même, et corollairement
avec chacun non sans qu'une mansuétude certaine vînt
tempérer sa rigueur.
D'aucuns l'ont cru agressif, provoquant, alors
qu'il est en fait profondément doux et anticonflictuel,
mais, obsédé par la perfection, il est resté
fidèle et droit comme le fil de l'épée.
En toutes choses, seul le meilleur l'intéresse.
La facilité, l'à-peu-près, la médiocrité
lui font horreur.
À son propos, je pense souvent à
un vers de Mallarmé : « Donner un sens
plus pur aux mots de la tribu ». Je pense aussi à
un autre vers fameux du même poème, pour le paraphraser :
« Telles qu'en elles-mêmes enfin l'éternité
les change ». Les œuvres de René Harvent
me donnent une sensation d'éternité.
En cinq décennies, René Harvent
n'a pas changé. Il reste l'artiste convaincu enthousiaste,
éclectique, fasciné par de grands rêves,
et décidé à les traduire, ce qu'il
réussit superbement, par la grâce de son immense
talent et d'un travail d'une profondeur véritablement
extraordinaire.
C'est avec un rare contentement que, pas assez
souvent hélas, il m'est donné le temps de flâner
avec lui dans l'art et la culture. Quel enrichissement pour moi.
Et dire que Mons ignore, ou presque, la présence
en ses murs de cet artiste hors du commun qui, convenons-en,
se montre d'ailleurs très peu. Mais qu'elle l'ignore ou
pas, il honore sa ville natale. Il nous est enfin donné
la joie de pouvoir y rassembler ses œuvres, en cette magistrale
exposition.
La femme – fascination de l'homme
éternellement jeune – aura été
et reste l'inspiratrice essentielle de l'œuvre de René
Harvent. Plus les années ont passé, plus il est
arrivé à cette conjugaison subjugante de la réalité
physique de la jeune femme et du style. Dans ses statues, aucune
bavure. Nous sommes en présence d'œuvres d'un seigneur
de la sculpture.
J'ajouterai ceci : René Harvent
a permis cette exposition à Mons, il l'a un peu conçue
ou admise en réparation des torts qu'il a subis ici, voire
comme une réconciliation avec cette cité qui l'a
méconnu, mais qu'il n'a jamais cessé d'aimer.
20 euros (code de commande : 00087).
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