VALENTINO (Rachel).
La formation de la peinture française. Le génie celtique et les influences.
Paris, Librairie Orientale et Américaine G.P. Maisonneuve, 1936.
Grand in-8° (184 x 273 mm.) broché, 381 p.,
L planches hors texte.
Extrait de l'introduction
:
En Gaule, une race puissamment installée,
la race celtique. Quarante millions de Celtes ayant une civilisation
rudimentaire, mais bien à eux ; un art simple, mais dont
la décoration est arrêtée dans sa technique
et dans sa forme : tout en jeux de lignes disposées avec
précision, agencées avec clarté, suivant
des harmonies géométriques, par des ouvriers ayant
du goût et de l'habileté et réalisant –
notamment avec l'entrelacs, leur motif de prédilection
– les combinaisons multiples d'une ornementation sans fin,
élégante, étoffée. Déferlant
sur ce fond robuste et neuf, d'abord la vague gréco-romaine,
apportant à la fois la froide beauté hellénique
et la lourde majesté impériale ; puis la vague
byzantine, gonflée de toute l'exubérance asiatique,
riche d'images, débordante de couleurs, puis, beaucoup
plus tard, la vague italienne, pleine de réminiscences
hellénistiques, puis la vague bourguignonne et flamande
pleine de verve, chacune laissant sur le terrain celte ses apports
particuliers. On a dit de Paris, important centre artistique,
que c'était « un endroit très international,
très perméable à tous les souffles »,
il semble que la remarque vaille pour le pays entier et que l'une
des caractéristiques de l'esprit celte ait été
précisément la perméabilité aux influences
extérieures ; mais une perméabilité très
particulière, filtrante en quelque sorte, ne laissant
passer de l'influence que ce qui entre dans le tempérament
celte et rejetant le surplus. Il y a dans l'intelligence des
Celtes un équilibre, un souci de garder en toutes choses
« raison et mesure » dont on trouve de nombreuses
traces dans la production littéraire du Moyen Âge
et qui n'est pas sans rappeler ce souci du juste milieu qui préoccupait
tant les Grecs. À cet équilibre continuel que l'esprit
celte a su garder parmi tant d'influences qui eussent pu l'envahir,
la peinture française doit d'avoir bénéficié
des unes et des autres sans jamais s'abandonner à aucune
; certes, elle a bien commencé par revêtir la livrée
byzantine, mais elle ne l'a pas conservée intacte pendant
des siècles comme la peinture italienne ; elle à
subi l'influence anglo-saxonne mais en a immédiatement
écarté et l'excès des décorations
végétales et la fausseté des coloris, elle
a connu les inspirations violentes de l'Espagne mais en a rejeté
l'épouvante ; la façon doucereuse de Sienne mais
en a rejeté la fadeur ; elle a subi l'influence flamande
mais pas la truculence et, ne puisant aux diverses sources qu'avec
« raison et mesure », elle a su, au cours de son
long développement et dès qu'eût été
close l'ingrate période des copies byzantines, d'une part,
constamment conserver une physionomie propre, et d'autre part,
à la faveur des apports nouveaux, se tenir en un perpétuel
mouvement. Tel apparaît donc essentiellement l'esprit celte
: simple, clair, précis. Concret, en somme, plus qu'imaginatif.
Ouvert à toutes les suggestions. Mesuré. Ces qualités
maîtresses ne devant, dans la suite des temps, se laisser
entamer par rien et constituant l'armature même de l'intelligence
française.
Vendu.
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