KACZYNSKI (Theodore).
La société industrielle et
son avenir.
[Titre
original Industrial Society and Its Future.]
Traduit
de l'américain.
Paris, Éditions de l'Encyclopédie des Nuisances, 1998.
In-8° (140 x 220 mm.) collé, 123 p., exemplaire en parfait état.
Note de l'éditeur
:
Le
22 janvier 1998, Théodore Kaczynski a reconnu devant un
tribunal californien être le terroriste que la police avait
dénommé « Unabomber » ;
et par là même être l'auteur du manifeste
– Industrial Society and Its Future –
dont « Unabomber » avait obtenu la publication
dans la presse, en assurant qu'il cesserait en échange
les attentats à la bombe qu'il commettait depuis dix-sept
ans. Ces attentats, destinés selon leur auteur à
frapper des individus liés à la recherche scientifique
ou diversement impliqués dans la promotion du progrès
technique, avaient fait trois morts – le propriétaire
d'un magasin d'ordinateurs, un cadre d'une compagnie de publicité
et le président de la corporation des exploitants forestiers
de Californie –, ainsi qu'une vingtaine de blessés.
Dénoncé par son frère, qui l'avait reconnu
grâce aux indices fournis par le texte du manifeste, Kaczynski
avait été arrêté le 3 avril 1995.
Lors de son procès, commencé en novembre 1997,
le droit d'assurer lui-même sa défense lui fut refusé,
le juge invoquant sa « schizophrénie paranoïde »
et sa volonté de « manipuler le procès » ;
il finit donc par accepter de plaider coupable et fut condamné
à la prison à vie.
Dans la lettre que, juste après un dernier
attentat, il adressait en avril 1995 au New York Times
pour proposer d'abandonner le terrorisme si l'on publiait son
texte, Kaczynski écrivait : « Au cours
des années, nous avons consacré autant de soin
à la mise au point de nos idées qu'à celle
de nos bombes, et nous avons maintenant quelque chose d'important
à dire. » Après sa démission
de l'Université en 1969 (il était maître
assistant de mathématiques à Berkeley), il avait
commencé par formuler sa critique de la technologie sur
un mode naïvement réformiste : cherchant à
susciter une campagne pour l'arrêt total de la recherche
scientifique, il proposait en 1971 de réclamer l'adoption
de lois en interdisant le financement tant public que privé
et, pour commencer, de créer une organisation qui défendrait
ce programme. On peut trouver un souvenir de cette naïveté
dans la critique lucide qu'il en fait, bien revenu de telles
illusions, en 1995. Mais si les moyens qu'il a ensuite choisis
pour poursuivre les mêmes buts ont assuré à
son manifeste la publicité qu'il désirait, ils
l'ont également affecté d'un certain nombre de
défauts qui sont comme le pendant conspiratif de l'irréalisme
réformiste-légaliste de sa position antérieure :
les perspectives qu'il trace à son espèce de blanquisme
(ou bakouninisme) imaginaire sont évidemment d'autant
plus floues qu'il n'est pas lui-même parvenu au moindre
début d'activité organisée avec d'autres,
malgré le sigle pseudocollectif (« FC »)
qu'il utilise comme signature. Quant aux attentats proprement
dits, outre qu'en règle générale ils atteignent
rarement ceux qui mériteraient d'en être les victimes
et que de toute façon le recours au terrorisme est encore
plus inefficace contre la société industrielle
qu'il ne l'a jamais été auparavant, on voit que
ceux de Kaczynski servent maintenant surtout à occulter
le contenu et l'existence même de son texte, auquel il
n'a plus du tout été fait allusion pendant la durée
du procès, ou seulement au passage, comme à une
preuve supplémentaire des obsessions paranoïaques
de son auteur.
Si nous avons voulu publier une nouvelle version
de Industrial Society and Its Future, après celle
qui est déjà parue en français [aux Éditions
du Rocher, en 1996], c'est qu'il nous a semblé que ce
texte méritait une traduction moins hâtive et sensationnelle.
À qui voudra le lire avec attention, il apparaîtra
que l'analyse de Kaczynski va, par son chemin singulier, droit
à l'essentiel, et atteint ce qui est bien le centre du
système universel de la dépossession : l'extinction
de toute liberté individuelle dans la dépendance
de chacun vis-à-vis d'une machinerie technique devenue
nécessité vitale. Il fallait donc que ce document
puisse rester, et c'est ce que notre édition lui assurera.
15 euros (code de commande : 00039).
Si vous souhaitez obtenir d'autres informations n'hésitez à pas à me questionner (b.waterlot@hotmail.com).
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