mardi 29 mars 2022

La société industrielle et son avenir, par Th. Kaczynski (Unabomber)



KACZYNSKI (Theodore).

La société industrielle et son avenir.
[Titre original  Industrial Society and Its Future.]
Traduit de l'américain.

Paris, Éditions de l'Encyclopédie des Nuisances, 1998.

 


In-8° (140 x 220 mm.) collé, 123 p., exemplaire en parfait état.


Note de l'éditeur :
   Le 22 janvier 1998, Théodore Kaczynski a reconnu devant un tribunal californien être le terroriste que la police avait dénommé « Unabomber » ; et par là même être l'auteur du manifeste – Industrial Society and Its Future – dont « Unabomber » avait obtenu la publication dans la presse, en assurant qu'il cesserait en échange les attentats à la bombe qu'il commettait depuis dix-sept ans. Ces attentats, destinés selon leur auteur à frapper des individus liés à la recherche scientifique ou diversement impliqués dans la promotion du progrès technique, avaient fait trois morts – le propriétaire d'un magasin d'ordinateurs, un cadre d'une compagnie de publicité et le président de la corporation des exploitants forestiers de Californie –, ainsi qu'une vingtaine de blessés. Dénoncé par son frère, qui l'avait reconnu grâce aux indices fournis par le texte du manifeste, Kaczynski avait été arrêté le 3 avril 1995. Lors de son procès, commencé en novembre 1997, le droit d'assurer lui-même sa défense lui fut refusé, le juge invoquant sa « schizophrénie paranoïde » et sa volonté de « manipuler le procès » ; il finit donc par accepter de plaider coupable et fut condamné à la prison à vie.
   Dans la lettre que, juste après un dernier attentat, il adressait en avril 1995 au New York Times pour proposer d'abandonner le terrorisme si l'on publiait son texte, Kaczynski écrivait : « Au cours des années, nous avons consacré autant de soin à la mise au point de nos idées qu'à celle de nos bombes, et nous avons maintenant quelque chose d'important à dire. » Après sa démission de l'Université en 1969 (il était maître assistant de mathématiques à Berkeley), il avait commencé par formuler sa critique de la technologie sur un mode naïvement réformiste : cherchant à susciter une campagne pour l'arrêt total de la recherche scientifique, il proposait en 1971 de réclamer l'adoption de lois en interdisant le financement tant public que privé et, pour commencer, de créer une organisation qui défendrait ce programme. On peut trouver un souvenir de cette naïveté dans la critique lucide qu'il en fait, bien revenu de telles illusions, en 1995. Mais si les moyens qu'il a ensuite choisis pour poursuivre les mêmes buts ont assuré à son manifeste la publicité qu'il désirait, ils l'ont également affecté d'un certain nombre de défauts qui sont comme le pendant conspiratif de l'irréalisme réformiste-légaliste de sa position antérieure : les perspectives qu'il trace à son espèce de blanquisme (ou bakouninisme) imaginaire sont évidemment d'autant plus floues qu'il n'est pas lui-même parvenu au moindre début d'activité organisée avec d'autres, malgré le sigle pseudocollectif (« FC ») qu'il utilise comme signature. Quant aux attentats proprement dits, outre qu'en règle générale ils atteignent rarement ceux qui mériteraient d'en être les victimes et que de toute façon le recours au terrorisme est encore plus inefficace contre la société industrielle qu'il ne l'a jamais été auparavant, on voit que ceux de Kaczynski servent maintenant surtout à occulter le contenu et l'existence même de son texte, auquel il n'a plus du tout été fait allusion pendant la durée du procès, ou seulement au passage, comme à une preuve supplémentaire des obsessions paranoïaques de son auteur.
   Si nous avons voulu publier une nouvelle version de Industrial Society and Its Future, après celle qui est déjà parue en français [aux Éditions du Rocher, en 1996], c'est qu'il nous a semblé que ce texte méritait une traduction moins hâtive et sensationnelle. À qui voudra le lire avec attention, il apparaîtra que l'analyse de Kaczynski va, par son chemin singulier, droit à l'essentiel, et atteint ce qui est bien le centre du système universel de la dépossession : l'extinction de toute liberté individuelle dans la dépendance de chacun vis-à-vis d'une machinerie technique devenue nécessité vitale. Il fallait donc que ce document puisse rester, et c'est ce que notre édition lui assurera.

 

15 euros (code de commande : 00039).

 

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