COYAUD (Maurice).
L'Empire du regard. Mille ans de peinture japonaise.
Paris, Phébus, 1981.
In-4° (245 x 310 mm.) sous reliure et jaquette (un peu défraîchie) d'éditeur, 258 p., tache au bas du dos de la jaquette qui a déchargé sur la toile, nombreuses illustrations en noir et en couleurs.
Sur la jaquette :
L'art
du pinceau a toujours été, pour les Japonais, la
voie par excellence de l'expression du moi intime : celle
en tout cas que leur imagination élit le plus spontanément.
« Aucun peuple au monde n'aura laissé dans
le domaine de la peinture un patrimoine aussi démesuré
– si l'on tient compte de la modestie de l'espace géographique
qu'il occupe, nous prévient d'emblée Maurice Coyaud...
C'est que le génie japonais, dans ce qu'il a de plus spécifique,
s'est toujours donné carrière par prédilection
dans le domaine du visuel. »
À partir de là, l'auteur nous
entraîne dans une promenade qui réservera quelques
surprises au lecteur français, habitué à
une tout autre image de l'art nippon. Lorsqu'on parle de peinture
japonaise, l'amateur moyen pense aussitôt à Utamaro,
Hokusai, Hiroshige, qui ont porté au point de raffinement
que l'on sait la technique de l'estampe. On ne trouvera pas d'estampes
dans ce livre, consacré à la peinture et à
elle seule. On ne trouvera guère non plus de ces peintures
brillantes, au style surtout décoratif, qui soulevaient
l'enthousiasme des critiques d'art au début de ce siècle.
Si elles ont connu un certain succès au Japon même
(aux XVIe et XVIIe siècles principalement), elles sont
assez peu représentatives de cet idéal de retenue,
de discrétion, on voudrait presque écrire de silence,
auquel les peintres de ce pays, dans leur grande majorité,
ont toujours été impatients de se soumettre. Soumission
en laquelle, paradoxalement, ils verront le meilleur moyen de
conquérir une liberté dont peu de traditions picturales
donnent à ce point l'exemple.
Tandis qu'en Occident, l'œil du peintre
s'applique à conquérir sans rien en excepter la
totalité du visible, soucieux de densifier au maximum
le petit espace de la toile, le regard japonais, lui, cherche
au contraire à s'affranchir de la dictature des apparences,
attentif à surprendre la moindre issue qui s'offre à
son besoin éperdu d'évasion. « La Nature
a horreur du vide », proclament d'une même voix
la science et l'art occidentaux. Les peintres du Japon, à
l'école des artistes chinois, nous remontrent qu'une telle
opinion, si elle rassure nos esprits inquiets, nous prive de
l'accès à un domaine qui, pour être au-delà
du visible, n'en est pas moins réel. Et dans cette voie,
ils s'emploieront à aller plus loin encore que leurs modèles.
Courir droit à l'essentiel, élire le détail
significatif sans s'embarrasser du reste, résister à
la tentation du « remplissage » :
ces principes, que suivront de leur côté les maîtres
du haiku (ce poème de dix-sept syllabes où
se trouve concentrée la quintessence de la poésie
japonaise), guident constamment leur main. Rude discipline, mais
payante ô combien ! Aucun art au monde ne donne cette
impression de viser à la fois si haut... et si juste.
Le voyageur qui veut aller loin ne doit pas s'encombrer de bagages
inutiles. Soit. Les peintres nippons, leur humble besace en bandoulière,
nous invitent à prendre à leur suite des chemins
qui peuvent sembler modestes. Méfions-nous : ces
chemins mènent en général bien au-delà
des horizons de ce monde.
La randonnée à laquelle nous
convie l'auteur du présent ouvrage serait ainsi moins
innocente qu'il y paraît. Maurice Coyaud nous le fait comprendre
à demi-mot au fil des étapes qu'il a ménagées
ici à notre émerveillement. Le choix même
des images, qui écarte décidément tout superflu,
va au reste dans ce sens. Sur la bonne centaine d'œuvres
qui figurent dans ces pages, presque toutes en couleur, plus
des trois-quarts proviennent des collections japonaises, publiques
ou privées, la majeure partie d'entre elles n'ayant jamais
été reproduites à ce jour dans un ouvrage
de langue française. En les réunissant ici, on
a voulu donner de la peinture japonaise une vision qui ne sera
peut-être pas celle que le regard occidental attend. Elle
s'est voulue en revanche aussi proche que possible de celle des
peintres japonais eux-mêmes – dans ce qu'elle
peut avoir de moins conformiste en tout cas. On veut croire que
l'effet de surprise passé, le lecteur y trouvera son content.
Vendu.
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