lundi 6 mars 2023

Bacon (Reginald) - Le scandale de la bataille du Jutland

 


BACON (Vice-Amiral Sir Reginald).

Le scandale de la bataille du Jutland.
Traduit et annoté par André Cogniet.

Paris, Payot, 1928. 

 

In-8° (145 x 228 mm.) broché, 220 p., 43 croquis, (« Collection de Mémoires, Études et Documents pour servir à l'Histoire de la Guerre Mondiale »), ex-libris manuscrit à la page de titre.

Note de l'auteur :
   Chaque détail de la bataille du Jutland présente un immense intérêt pour tout officier de marine, qui, comme moi a passé sa vie dans la Flotte pendant sa transformation graduelle de vaisseaux à voiles en superdreadnoughts.
   Tandis que nous nous occupions de chacune des phases de ce grand changement, et de tous les problèmes et de tous les doutes qui l'accompagnaient, nous pensions toujours à la grande épreuve que la Marine Moderne aurait à subir, et nous y pensions avec un sentiment parent de la crainte. Jamais on n'avait soumis de si radicales modifications aux sombres réalités de la guerre ! Tant de choses avaient nécessairement à dépendre des prévisions et de la théorie ! On pouvait nourrir tant de doutes, tant de craintes : les autres nations ne nous auraient-elles pas surpassé en inventions, en adaptations, ou en suppositions ? En dépit de tous nos travaux, de tous nos efforts, nous sentions que l'issue d’une guerre navale future reposait surtout dans le sein des dieux.
   Tout ce que nous pouvions affirmer, c’est que nous avions fait de notre mieux. Tout ce que nous pouvions espérer, c’est que ce mieux n'avait pas été surpassé par les autres. Pour le reste, on pouvait avoir confiance, nos marins et nos officiers sauraient servir leur pays jusqu'au bout.
   La bataille du Jutland, par conséquent, présentait pour nous un suprême intérêt ; nous attendions avec fièvre la publication officielle de l'Amirauté qui nous montrerait comment les Allemands avaient été battus. Des retards se produisirent, elle ne paraissait pas, des rumeurs sinistres se marmottaient à l'étranger : le récit établi par des experts de l'Amirauté indépendants était en train de subir des altérations pour le mettre d'accord avec les vues officielles.
   Après quelque temps, parut le 3e volume de l’« histoire officielle de la guerre » (Official History of the War - Naval Operations, par Sir Julian Corbett), et il fut reçu, en attendant le récit de l'Amirauté, comme l'histoire exacte de la bataille. Puis un an après parut le récit officiel de l'Amirauté, production anémique dont la prétention à être une description faisant autorité disparaissait et s'évanouissait peu à peu à la lecture de chaque phrase nouvelle.
   Ce grand délai a nui beaucoup au prestige de l'Amirauté. Ce récit officiel n'a fait qu'ajouter au discrédit où elle était tombée.
   Au moment de la publication de ce récit, parut dans le Daily Express un article prétendant être un interview de l'amiral Scheer, qui commandait la flotte allemande à la bataille du Jutland. Et il parut aussi dans le Sunday Express un article dû à la plume de M. Filson Young, article qui en tant que chef-d'œuvre d'imagination inexacte ne pourra que rarement, sinon jamais, être surpassé. Ces deux articles condamnaient avec une grande ignorance, la conduite des opérations anglaises par Lord Jellicoe. J'écrivis alors à ces deux journaux pour faire ressortir certains faits qui devaient être évidents à tous ceux qui avaient consacré quelque étude aux détails de la bataille. Le Daily Express s'excusa en prétendant avoir clos la discussion. Le Sunday Express n'essaya même pas de s'excuser de son refus de publier la réfutation de ses inexactitudes.
   C’est un rideau de fumées qu'une partie de la presse a élevé pour empêcher le public britannique d'apprendre la vérité sur la bataille, et cela m'a fourni la raison d'écrire ce livre.
   Il arrive fréquemment qu'après une guerre, la louange et le blâme soient distribués de la façon la plus injuste entre ceux qui ont exercé des commandements. Trois officiers ont été très injustement blâmés pour leur conduite des opérations en Mer du Nord :
   Les croiseurs de bataille allemands ont échappé dans la bataille du Dogger Bank, par une série d'erreurs de l'amiral Beatty. C’est l'amiral Gordon Moore que, dans le public, on a très injustement blâmé d'avoir laissé échapper les croiseurs allemands.
   Un défaut d'appréciation tactique de Lord Beatty, a fait que la 5e escadre de bataille n'a pas été engagée pendant la plus grande partie de la bataille du Jutland, phase 1. L'amiral Evan Thomas a été blâmé à ce sujet dans le récit officiel de l'Amirauté, et ce de la façon la plus injuste et la moins généreuse.
   Enfin, lors de sa course vers le Nord pour rejoindre la Grand Fleet à la fin de la lre phase de la bataille du Jutland, Lord Beatty n'a pas su garder le contact avec la Flotte de Haute Mer, l'amiral Jellicoe a ainsi été privé d’une information vitale : celle de la position de la flotte cuirassée ennemie ; ce qui l'a forcé à se déployer moins rapidement qu’il n'eut pu le faire, s'il avait été renseigné. L'amiral Jellicoe en a été blâmé.
   On peut espérer que ce livre aidera à mieux diriger le blâme en ces circonstances. Et tous ceux qui apprécient la Justice l'étudieront soigneusement.
   Je me suis donné un mal énorme pour vérifier toutes les affirmations et tous les détails. Je dois ajouter que Lord Jellicoe n'a eu aucune participation directe ou indirecte dans la conception, la facture, l'édition ou la publication de ce volume.

12 euros (code de commande : 00208).

 

Si vous souhaitez obtenir d'autres informations n'hésitez à pas à me questionner
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