BACON (Vice-Amiral Sir Reginald).
Le scandale de
la bataille du Jutland.
Traduit et annoté par André Cogniet.
Paris, Payot, 1928.
In-8° (145 x 228 mm.) broché, 220 p., 43 croquis, (« Collection de Mémoires, Études et Documents pour servir à l'Histoire de la Guerre Mondiale »), ex-libris manuscrit à la page de titre.
Note de l'auteur :
Chaque détail de la bataille du Jutland présente un immense intérêt
pour tout officier de marine, qui, comme moi a passé sa vie dans la Flotte
pendant sa transformation graduelle de vaisseaux à voiles en
superdreadnoughts.
Tandis que nous nous occupions de chacune des phases de
ce grand changement, et de tous les problèmes et de tous les doutes qui
l'accompagnaient, nous pensions toujours à la grande épreuve que la Marine
Moderne aurait à subir, et nous y pensions avec un sentiment parent de la
crainte. Jamais on n'avait soumis de si radicales modifications aux sombres
réalités de la guerre ! Tant de choses avaient nécessairement à dépendre des
prévisions et de la théorie ! On pouvait nourrir tant de doutes, tant de
craintes : les autres nations ne nous auraient-elles pas surpassé en inventions,
en adaptations, ou en suppositions ? En dépit de tous nos travaux, de tous nos
efforts, nous sentions que l'issue d’une guerre navale future reposait surtout
dans le sein des dieux.
Tout ce que nous pouvions affirmer, c’est que nous
avions fait de notre mieux. Tout ce que nous pouvions espérer, c’est que ce
mieux n'avait pas été surpassé par les autres. Pour le reste, on pouvait avoir
confiance, nos marins et nos officiers sauraient servir leur pays jusqu'au
bout.
La bataille du Jutland, par conséquent, présentait pour nous un
suprême intérêt ; nous attendions avec fièvre la publication officielle de
l'Amirauté qui nous montrerait comment les Allemands avaient été battus. Des
retards se produisirent, elle ne paraissait pas, des rumeurs sinistres se
marmottaient à l'étranger : le récit établi par des experts de l'Amirauté
indépendants était en train de subir des altérations pour le mettre d'accord
avec les vues officielles.
Après quelque temps, parut le 3e volume de
l’« histoire officielle de la guerre » (Official History of the War - Naval
Operations, par Sir Julian Corbett), et il fut reçu, en attendant le récit
de l'Amirauté, comme l'histoire exacte de la bataille. Puis un an après parut le
récit officiel de l'Amirauté, production anémique dont la prétention à être une
description faisant autorité disparaissait et s'évanouissait peu à peu à la
lecture de chaque phrase nouvelle.
Ce grand délai a nui beaucoup au
prestige de l'Amirauté. Ce récit officiel n'a fait qu'ajouter au discrédit où
elle était tombée.
Au moment de la publication de ce récit, parut dans le
Daily Express un article prétendant être un interview de l'amiral Scheer,
qui commandait la flotte allemande à la bataille du Jutland. Et il parut aussi
dans le Sunday Express un article dû à la plume de M. Filson Young,
article qui en tant que chef-d'œuvre d'imagination inexacte ne pourra que
rarement, sinon jamais, être surpassé. Ces deux articles condamnaient avec une
grande ignorance, la conduite des opérations anglaises par Lord Jellicoe.
J'écrivis alors à ces deux journaux pour faire ressortir certains faits qui
devaient être évidents à tous ceux qui avaient consacré quelque étude aux
détails de la bataille. Le Daily Express s'excusa en prétendant avoir
clos la discussion. Le Sunday Express n'essaya même pas de s'excuser de
son refus de publier la réfutation de ses inexactitudes.
C’est un rideau
de fumées qu'une partie de la presse a élevé pour empêcher le public britannique
d'apprendre la vérité sur la bataille, et cela m'a fourni la raison d'écrire ce
livre.
Il arrive fréquemment qu'après une guerre, la louange et le blâme
soient distribués de la façon la plus injuste entre ceux qui ont exercé des
commandements. Trois officiers ont été très injustement blâmés pour leur
conduite des opérations en Mer du Nord :
Les croiseurs de bataille
allemands ont échappé dans la bataille du Dogger Bank, par une série d'erreurs
de l'amiral Beatty. C’est l'amiral Gordon Moore que, dans le public, on a très
injustement blâmé d'avoir laissé échapper les croiseurs allemands.
Un
défaut d'appréciation tactique de Lord Beatty, a fait que la 5e escadre de
bataille n'a pas été engagée pendant la plus grande partie de la bataille du
Jutland, phase 1. L'amiral Evan Thomas a été blâmé à ce sujet dans le récit
officiel de l'Amirauté, et ce de la façon la plus injuste et la moins
généreuse.
Enfin, lors de sa course vers le Nord pour rejoindre la Grand
Fleet à la fin de la lre phase de la bataille du Jutland, Lord Beatty n'a pas su
garder le contact avec la Flotte de Haute Mer, l'amiral Jellicoe a ainsi été
privé d’une information vitale : celle de la position de la flotte cuirassée
ennemie ; ce qui l'a forcé à se déployer moins rapidement qu’il n'eut pu le
faire, s'il avait été renseigné. L'amiral Jellicoe en a été blâmé.
On peut
espérer que ce livre aidera à mieux diriger le blâme en ces circonstances. Et
tous ceux qui apprécient la Justice l'étudieront soigneusement.
Je me suis
donné un mal énorme pour vérifier toutes les affirmations et tous les détails.
Je dois ajouter que Lord Jellicoe n'a eu aucune participation directe ou
indirecte dans la conception, la facture, l'édition ou la publication de ce
volume.
12 euros (code de commande : 00208).
Si vous souhaitez obtenir d'autres informations n'hésitez à pas à me questionner
(b.waterlot@hotmail.com ou par téléphone ou sms au +32 (0) 472 51 52 63).
Ce livre peut être retiré à l'adresse figurant dans l'en-tête du blog.
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devrait être expédié, cela me permettra de vous indiquer les modalités
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