jeudi 31 mars 2022

Bossuet - Discours sur l'Histoire universelle - Relié par Masquillier

 


 

BOSSUET (Jacques-Bénigne).

Discours sur l'Histoire universelle, par Bossuet. Édition augmentée des nouvelles additions et des variantes de texte.
Tomes I et II (complet).

Paris, Emler, 1829.
[Paris, / Emler Frères, Libraires, / rue Guénégaud, N° 23. / M DCCC XXIX.] 

 


Deux volumes in-8° (145 x 225 mm.) demi-basane vert foncé, dos lisses à 4 nerfs ornés de fers et roulettes dorés (marque du relieur montois Masquillier en queue du t. I), t. I : [3 (faux-titre, mention d'imprimeur, titre)], [1 bl.], 321, [1 bl.] p., un portrait gravé de Bossuet en frontispice, t. II : [3 (faux-titre, mention d'imprimeur, titre)], [1 bl.], 377, [1 bl.] p., rousseurs, ex-libris Le Tellier.

 


 
Notice de l'éditeur :
   Le Discours sur l’Histoire universelle fut publié dans les premiers mois de 1681, à Paris, chez Sébastien Mabre-Cramoisy, en un vol. in-4° de 561 pages. Le privilège du roi, pour l'impression, daté du 11 février 1681, est accordé pour quinze ans. Cette édition, ornée de vignettes en taille douce au commencement et à la fin du livre, est fort bien exécutée. On la contrefit en Hollande la même année.
   La seconde édition, qui n'est qu'une réimpression de la première, avec quelques corrections, parut en 1682, chez le même libraire, en un vol. in-12 de 639 pages. On a mis à la première et à la dernière page les mêmes vignettes, réduites, qu'à l'édition in-4°. Il se trouve des exemplaires de cette édition qui portent la date de 1691, chez Le Roulland ; mais le frontispice seul est changé.
   Le même Roulland obtint, le 2 septembre 1695, un nouveau privilège pour six ans, à compter du jour de la réimpression. La troisième édition, faite en vertu de ce privilège, fut mise au jour à la fin de mars 1700, en un vol. in-12 de 607 pages. On lit au frontispice : Troisième édition, revue par l’auteur. La vignette de la première page a été seule conservée.
   Cette édition est la dernière qui ait été donnée du vivant de Bossuet, et qu’il ait revue. Elle diffère des précédentes en ce que la seconde partie, qui n'a que treize chapitres dans les deux premières éditions, est divisée en trente chapitres dans la troisième. Le dernier chapitre de l’ouvrage a été aussi partagé en deux ; ce qui donne huit chapitres à la troisième partie, au lieu de sept qu'elle avoit auparavant. L’auteur, en revoyant son livre, y corrigea plusieurs fautes de dates et de citations, retoucha le style en divers endroits, et y fit beaucoup d'additions, principalement sur l'inspiration des livres saints. On a suivi cette édition dans la collection de ses OEuvres, Paris, 1743 et 1748, in-4°, et dans les éditions faites séparément du Discours sur l’Histoire universelle, depuis 1707 jusqu'en 1741. Mais, en 1753, les libraires de Paris qui avoient le privilège de cet ouvrage, au lieu de continuer à le réimprimer d'après l'édition de 1700, reprirent celle de 1681, et ont persisté à la suivre jusqu'à présent. Les éditions de Didot pour l'éducation du Dauphin ; celle que le même imprimeur a publiée en 1814 parmi les meilleurs ouvrages de la langue française, et autres imprimées avec tant de luxe, ne sont pareillement que des copies de la première édition, et on y a omis les additions et les corrections faites par Bossuet dans la troisième.
   Mais l'abbé Ledieu, son secrétaire, nous apprend que dans les dernières années de sa vie, l'évêque de Meaux ne cessoit de revoir son ouvrage. Le fruit de ce dernier travail est un grand nombre d'additions importantes, qu'on a entièrement écrites de sa main, et dont le but est de mettre dans un nouveau jour les preuves de l'authenticité des livres saints, et la liaison qu'ont entre eux l'ancien et le nouveau Testament. Le morceau le plus considérable est un chapitre entier, le XXIXe de la seconde partie, ayant pour titre : Moyen facile de remonter à la source de la religion, et d'en trouver la vérité dans son principe.
   Ces fragments étoient restés, jusqu'à nos jours, ensevelis dans un profond oubli. Ils furent imprimés pour la première fois, sous le titre assez impropre de Variantes, et confondus avec les additions faites en 1700, à la fin de l’édition stéréotype d'Herhan, en 4 vol. in-18, Pans, 1806. On annonce, dans l’Avertissement, que l'ouvrage est « enrichi de Variantes que les anciens éditeurs avoient déjà publiées dans différentes éditions, notamment dans les collections des OEuvres de Bossuet, imprimées en 1743 et 1748 ; » et l'on reprend M. Didot l'aine d'avoir « supprimé ces Variantes, soit parce qu’il ne connoissoit pas l'existence des manuscrits, soit parce que ces Variantes nécessitoient dans l'ancien texte des retranchements importants. »
   Mais ce sont, autant d'assertions gratuites.
   1° Le plus léger examen démontrera, comme on l'a dit ci-dessus, que dans les collections de 1743 et de 1748, ainsi que dans les éditions séparées du Discours sur l'Histoire universelle, on s'est borné à copier tantôt la première, tantôt la troisième édition.
   2° M. Didot n'eût pu avoir connoissance des additions nouvelles qu'autant que les Bénédictins, éditeurs de Bossuet, lui auroient communiqué ses manuscrits, dont ils étoient dépositaires : ce qui n'a pas eu lieu. On pourroit reprendre, à plus juste titre, ce célèbre imprimeur de ne s'être pas attaché à suivre la dernière édition donnée par l’auteur, c’est-à-dire celle de 1700, puisqu'on a vu quel soin l'évêque de Meaux avoit mis à la revoir et à la perfectionner.
   3° Bien loin que ces Variantes nécessitent dans le texte des retranchements importants, tout, au plus exigent-elles la suppression de trois ou quatre phrases ; si toutefois on peut appeler supprimées celles que l’auteur n'a ôtées que pour en substituer d'équivalentes, et souvent pour donner plus de développements au sujet.
   Ce qu'on peut dire de plus vraisemblable sur l'assertion des éditeurs stéréotypes, c’est qu'ils n'ont eu connoissance des additions manuscrites, et même des corrections de l’édition de 1700, que quand la leur a été imprimée. Alors ils se sont déterminés à placer ces fragments à la fin de chaque volume, en indiquant les pages auxquelles ils se rapportent.
   Mais ce n'étoit point remplir le vœu de Bossuet, qui bien évidemment vouloit qu'ils fussent insérés dans le corps du Discours, puisque après chaque morceau il a marqué les premiers mots qui commencent la phrase qui doit suivre immédiatement.
   Pour nous conformer à son intention, nous avons exactement suivi le texte de la troisième édition, en insérant, aux endroits indiqués dans le manuscrit, les différents passages ajoutés, qui se lient très-bien avec ce qui précède et ce qui suit, comme on peut le remarquer à la lecture. Cette insertion n'a exigé d'autres changements, dans le texte ancien, que la substitution d’un petit nombre de mots marqués par l’auteur même, et la suppression de quelques lignes concernant les Samaritains, dans la VIIe Epoque ; parce que Bossuet a réuni un peu plus bas, sous un même point de vue, tout ce qui concerne l'histoire de ce peuple.
   Enfin, désirant donner à cette édition toute l'exactitude possible, nous avons vérifié les dates mises en marge de la première partie, ce qui nous a donné lieu de rectifier plusieurs erreurs ; et partout où nous nous sommes aperçus que les années ne correspondoient pas aux événements, nous avons rétabli la correspondance en plaçant les dates vis-à-vis des faits auxquels elles se rapportent. Nous avons aussi confronté avec soin les passages cités, à l'exception de quelques rabbins et d’un très-petit nombre d'auteurs dont nous n'avons pu avoir les livres. En général tout est exact. Mais pour faciliter la vérification, si quelqu'un étoit curieux de la faire, nous avons ordinairement ajouté le chapitre, etc., quand Bossuet n’indiquoit que le livre. Nous nous sommes servis, pour les Pères de l’Église, des éditions des Bénédictins ; pour Fl. Josèphe, de l’édition d’Havercamp; et comme la division des livres et des chapitres n'est pas la même dans cette édition que dans les anciennes, nous avons cité des deux manières. Pour Eusèbe, on a suivi l’édition de Henri de Valois ; pour Aristote celle de Duval ; pour Hérodote, la traduction de M. Larcher ; pour Denys d’Halicarnasse, celle de Bellanger ; pour Diodore de Sicile, celle de Terrasson ; pour Polybe, l’édition Variorum ; pour Tacite, celle de Brotier. Nous nous bornons à ces auteurs, qui sont ceux qui reviennent plus fréquemment.

 


Notice de H. Dubois d'Enghien sur le relieur :
  Masquillier, Ildephonse-Louis, né à Lens (Hainaut), en 1803, décédé à Uccle-lez-Bruxelles, en 1842, exerça la profession de relieur, à Mons, de 1828 environ, à la fin de ses jours. Voici les renseignements que j’ai pu recueillir à son sujet :
   Son père, Julien-Joseph, mort en décembre 1822, était juge de paix du canton de Lens. Sa mère, Marie-Adrienne Marousé, alla se fixer à Mons, avec son fils, en 1828. Le fait est consigné comme suit dans les registres de la population : « À la date du 18 avril 1828, est venue habiter Mons venant de Lens, Mme Marouze (sic), Marie-Adrienne, veuve de Masquelier (sic), Julien, relieuse, née à Soignies, le 25 janvier 1761, ainsi que son fils Masquelier, Ildephonse, né à Lens, le 24 août 1803, célibataire. Ils se sont établis en notre ville, rue des Capucins, 30. »
   Masquillier est cité comme relieur à cette dernière adresse dans l'Annuaire industriel de la Belgique, pour 1833. Sa mère, qui était sa collaboratrice ou son associée, vivait encore en cette même année 1833 ; des certificats à cette date, conservés au greffe du Tribunal de Mons, attestent que le relieur était dispensé de la garde civique, comme soutien de veuve, et du service militaire pour avoir un frère au service.
   On ignore où Masquillier fit son apprentissage. Dans ses Notes, De Samblanx écrit à ce propos : « Son genre, très nettement différent des autres, nous fait supposer qu’il a travaillé dans l’atelier de Bozérian. » L’auteur n’indique pas sur quelles analogies se fonde sa supposition. Ce ne peut être, à mon sens, que sur l’usage des compartiments ornés aux petits fers et à fonds pointillés qui se retrouvent dans certaines reliures de Masquillier. Mais on sait que ces pointillés furent pratiqués par bien d’autres relieurs français et étrangers, et en particulier chez nous, par Deflinne-Serré. Or la maison tournaisienne était très renommée vers 1820-1825. Vu la proximité du bourg de Lens, ne conviendrait-il pas de supposer à Tournai, plutôt qu’à Paris, l’atelier où le jeune Masquillier s’initia au métier de relieur ? La question reste pendante.
   En 1833, Ildephonse épousa Adèle-Françoise Marmuse, née à Mons en 1804. Fille de Laurent Marmuse, quincaillier établi au n° 24, Grand-Rue, elle apportait quelque bien à la communauté. Dès la mort du père, en 1834, les époux acquirent pour 13.000 francs un immeuble situé Grand-Rue, 14 (plus tard n° 25) et y installèrent leur atelier de reliure.
   Grâce au patrimoine de son épouse, Masquillier augmenta très probablement, dès cette époque, son matériel de dorure; et les premières années de son mariage comptent parmi les plus fécondes et les plus prospères de sa trop courte carrière.
   Bientôt, en 1837, il s’associa avec Elie Lamir, un prote natif de Mons, pour fonder une imprimerie. C’est dans la même maison de la Grand-Rue que l’officine de l’imprimeur voisina avec l’atelier du relieur.
   En 1842, Adèle Masquillier, devenue veuve, prend dans l’association la place laissée vacante par la mort de son mari, et la firme Masquillier-Lamir subsiste encore jusqu’en 1860.
   Le 1er juillet de cette année, Lamir se retira des affaires, qui furent reprises par Mme Veuve Masquillier et par son gendre, M. Paul-Émile Dequesne, époux, depuis le 7 février 1859, de Mlle Maria Masquillier. Cette nouvelle association prit fin le 31 décembre 1865, et, à partir du 1er janvier 1866, P.-E. Dequesne resta seul propriétaire de la maison. Toutefois, en raison du nom des fondateurs, qui était celui de sa femme, il conserva la firme Dequesne-Masquillier.
   L’établissement passa ensuite, de père en fils, aux mains de Léon-Émile-Louis Dequesne (1863-1940), et de Émile-Antoine-Louis Dequesne (1896-1947).
   En 1946, grâce aux instances de M. M.-A. Arnould, archiviste de l’État, à Mons, Émile Dequesne, demeuré célibataire, « comprenant combien il eût été triste que rien ne subsistât, après lui, de sa vieille entreprise, avait accepté de déposer aux Archives de l’État les papiers qui encombraient ses greniers », et « de céder, pour le Musée de Mariemont, la collection d’outils de relieur de son arrière-grand-père. »
   Ce matériel vint s’ajouter à celui des Schavye vendu jadis à M. Raoul Warocqué par Charles De Samblanx. Il a trouvé place dans l’une des salles de la bibliothèque, et est exposé dans le modeste meuble où l’avait rangé jadis le maître relieur. Les portes de l’armoire sont encore tapissées extérieurement de l’ancien papier portant les empreintes des fers, et ce n’est pas sans une certaine émotion que le visiteur se représente le relieur, parcourant des yeux ce riche répertoire, choisissant ses fers, les étudiant en les combinant pour créer les décors si variés et si originaux de ces reliures qui devaient consacrer sa réputation.
   Les fers à la main occupent la partie principale du meuble et y sont disposés sur des tablettes en étagères ; au-dessous, des tiroirs contiennent les plaques pour le balancier. Grâce à la bonne obligeance de Mme Faider, bibliothécaire et conservatrice du musée, j’ai pu examiner à loisir cet outillage désormais historique ; outillage admirable par les chefs-d’œuvre de gravure qu’il contient, et qui constitue, dans son ensemble, une source d’information de premier ordre pour l’étude des styles romantiques appliqués successivement à l’art de la reliure. Quelques fers portent la griffe de graveurs français, tels que Hérou et Adam, tous deux à Paris ; beaucoup sont anonymes, et l’on ne peut que regretter la modestie de ces maîtres graveurs. On voudrait les connaître afin de pouvoir leur rendre l’hommage qui leur est dû, car, à aucune époque, le relieur ne fut plus tributaire de leur talent que durant la période où florissait Masquillier.
   Les genres adoptés ou créés par le relieur montois sont fort divers, et son outillage, soigneusement tenu à jour, accuse toutes les variations de style survenues de 1820 à 1840. En général il aimait à marier la dorure et la gaufrure à la main avec le travail au balancier. De Samblanx a fait un juste éloge de son habileté de doreur et a signalé la belle qualité et l’éclat de ses ors.
   Dans la composition du décor, aussi bien que dans le choix des matériaux pour l’établissement de la reliure, il fait montre d’un esprit inventif, toujours curieux de nouveauté, sans tomber jamais en des innovations hasardeuses. Il utilisa toutes les espèces de cuirs fabriqués en son temps pour la reliure : les maroquins long grain et les veaux fauves ou de couleur, les basanes et les cuirs de Russie. Il entreprenait tous les genres de reliure : depuis le cartonnage en percaline gaufrée et la simple demi-reliure, jusqu’aux pleines reliures les plus luxueuses. Il choisissait avec soin les matières premières. « J’attends de beaux papiers gaufrés de Paris pour demi-reliures », écrit-il à son bon client Renier Chalon, dans une lettre où il lui adresse un relevé de compte et des renseignements sur certaines éditions en cours d’exécution dans son imprimerie.
   Masquillier ne disposait pas, semble-t-il, à Mons, de marbreur sur tranches. J’ai eu sous les yeux une de ses reliures dont les tranches avaient été marbrées au pinceau, travail onéreux et d’un résultat peu satisfaisant. Aussi usa-t-il beaucoup d’un genre, encore tout nouveau et qui fit fortune dans la suite, savoir: la tête dorée, tranches de devant et de queue ébarbées. Dans le relevé de compte de la lettre précitée, sur neuf volumes mentionnés, six sont traités de la sorte ; à en juger par les prix ce devait être des demi-reliures d’importance moyenne. La tête dorée, tranches ébarbées, était réservée d’ordinaire aux demi-reliures ; je possède cependant un Molière, de Tony Johannot, 1835-1836, dans une pleine reliure en veau, dos et plats ornés, signée Masquillier, et dont les tranches sont ainsi faites.
   Masquillier comptait, parmi ses clients, les principaux membres de la Société des Bibliophiles montois. Il avait fait graver pour Henri Delmotte, l’auteur des Œuvres facétieuses, un élégant super-libros portant les initiales H. D. en caractères gothiques dans un encadrement de fers romantiques.
   M. H. de Backer, bon juge en la matière, le considérait comme « un des meilleurs relieurs dont la Belgique puisse s’honorer  ». « Une reliure de Masquillier, dit-il, sur un livre sans intérêt, reliure de grand luxe, mosaïquée en couleur, a dépassé récemment à Paris, dans une vente, le prix de 4.000 francs. »
   On peut lire d’autre part, dans Le Trésor du Bibliophile, de M. L. Carteret, à l’article Lesné, La Reliure, 1819 : « Un somptueux exemplaire de cette édition, relié par Masquillier, orné d’un très riche décor mosaïqué sur fond rouge, doublure de maroquin noir bleuté avec ornements dorés répétés en partie sur la contre-garde de moire blanche, figurait à la vente Rouart, 1911, n° 228 ; il fut adjugé 6.020 francs. Cet exemplaire a figuré en mai 1925, vente Descamps-Scrive, 2e partie, où il a fait 23.500 francs. »
   Par des œuvres d’une telle qualité, et par bien d’autres où la fantaisie de l’artiste va de pair avec l’art du praticien, Masquillier a su donner toute la mesure de son talent. Hélas ! cette carrière, si ardemment menée à son point de maturité, ne devait pas connaître le long épanouissement qui, par l’abondance de la production, eût fait sans nul doute, du bon relieur montois, l’un des plus grands maîtres de son temps.
   En octobre 1840, Adèle Marmuse note dans son livre de raison : « Ildephonse Masquillier est devenu malade. » Au début de l’année suivante le relieur séjourne à Lens, son bourg natal. Le 2 février, il écrit à sa femme pour lui annoncer son prochain retour et lui donner des instructions au sujet de registres à fournir et de certains ouvrages à relier d’urgence. Il n’est pas encore rétabli, car il termine sa lettre en disant : « J’ai pris des pillules hier, j’en prends encore aujourd’hui. Je vous embrasse, ainsi que les petites poulettes. » Il ne devait plus recouvrer la santé ; le mal s’aggrava au cours des années 1841, 1842, et finalement se compliqua de troubles mentaux. Il fut transféré à Uccle, à la clinique du docteur J.-F. Kalcker, qui avait fait construire en 1835, au hameau Le Chat, un grand établissement pour aliénés. C’est là que Masquillier termina ses jours le 16 octobre 1842, à 8 heures du soir, âgé, selon l’acte de décès, de trente-neuf ans, un mois et vingt et un jours.
   L’atelier de reliure fut maintenu après sa mort. On n’entreprit plus semble-t-il désormais la reliure de luxe, mais les ouvriers que le maître avait formés continuèrent longtemps encore à produire du bon travail courant et de bibliothèque. Ces reliures, bien que non signées – du moins n’en est-il parvenu aucune à ma connaissance qui recouvrît une impression postérieure à 1842 et qui fût signée   – se reconnaissent cependant aux fers utilisés pour la dorure, et aussi aux particularités de métier léguées par le maître à ses anciens élèves.
   En ce qui concerne les reliures signées masquillier, on peut donc admettre en principe qu’elles virent le jour entre 1828 et 1842.
   La firme Masquillier et Dequesne, relieur et régleur, Grand-Rue, 25, à Mons, figure encore dans l’Alm. Tarlier de 1866. Dans celui de 1878, le nom de Masquillier a disparu, mais Dequesne (E.), relieur et régleur est encore signalé à la même adresse.


Bibliographie :
   - Dubois d'Enghien (H.), La reliure en Belgique au dix-neuvième siècle, pp.189-194.

Les deux volumes : 120 euros (code de commande : 00042).

 

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