Byzance après Byzance.
[Monaco], EFG Eurofinancière d'Investissements, 1998.
In-4° (262 x 260 mm.) broché, 304 p., très nombreuses illustrations en couleurs, peu courant.
Ouvrage publié à l'occasion
de l'exposition « Art Sacré Postbyzantin »
organisée au Sporting d'Hiver, à Monte-Carlo, du
11 au 26 avril 1998 dans le cadre du « Printemps des
Arts de Monte-Carlo.
Introduction :
Si les Grecs anciens ont mis des siècles
pour inventer la perfection du corps humain, les chrétiens
en ont mis autant pour l'oublier. Par cette remarque, André
Malraux a parfaitement dépeint le trait fondamental de
l'art qui exprime la Nouvelle religion, dont les fidèles
ont comme impératifs majeurs le salut de l'âme et
l'obtention de la vie dans l'au-delà. La sublimation de
la matière, l'intériorisation des sentiments et
l'idéalisation des corps qui en résulteront résument
la nouvelle éthique : elle conduit à une mystique
tout imprégnée de lumière intérieure,
et exercée à travers une vie chaste, austère
et ascétique. L'art byzantin, expression principale de
cette tendance (notamment après le triomphe du christianisme
et l'élaboration définitive du dogme de la foi
droite, de l'Orthodoxie), adopta le style qui souligne la primauté
du spirituel et porte dorénavant la charge d'une émotion
inédite. Grâce à la stylisation des formes
et à une admirable économie des lignes qui leur
confèrent un aspect majestueux et hiératique, les
œuvres de l'art byzantin témoignent d'une piété
pleine d'humble certitude, tournée vers la transcendance.
L'abondance de couleurs vives, déployées sur un
fond d'or, des icônes byzantines symbolise l'inlassable
effort pour la quête de la lumière mystique, seul
espoir de rapprochement avec Dieu et preuve de la perfection
spirituelle.
Même si les antécédents
artistiques sont les remarquables portraits de Fayoum, l'icône
est pour le chrétien autre chose que la simple représentation
d'un saint ou la transcription d'une scène religieuse.
L'icône est le lieu de rencontre, le point d'intersection
entre l'adorant et l'adoré. Le culte adressé à
l'icône passe sans autre intermédiaire à
son archétype ; l'existence des icônes miraculeuses,
ou encore des icônes « non faites de main d'homme
» (acheiropoiètos), témoigne, si besoin était,
de cette intime relation du fidèle avec le divin, par
et grâce à l'icône sainte. Disons-le tout
net, l'icône orthodoxe n'est pas une œuvre d'art,
elle est un objet de culte majeur. Ainsi, on comprend pourquoi
ces icônes, peintes sur bois, ou plus rarement en mosaïque,
sont les compagnes des fidèles non seulement dans l'église,
mais aussi dans leur maison et dans tous leurs déplacements :
protectrices contre tous les maux que les aléas de la
vie réservent aux humains, elles éloignent danger
et menaces, bouclier invincible contre les mauvais esprits et
les viles rencontres.
L'origine de cette ferveur remonte aux temps
des apôtres : la tradition veut que la première
icône de la Vierge ait été peinte par l'évangéliste
Luc, ce que rappelle une des plus émouvantes hymnes de
la liturgie grecque, la première qui vienne aux lèvres
de tout chrétien quand il veut s'adresser à celle
qui est Notre Dame la Miséricordieuse.
Ce sont particulièrement les icônes
de la Sainte Vierge qui peuplent en Grèce les plus humbles
sanctuaires, mais aussi les iconostases des fidèles. La
Sainte Vierge représente pour le monde orthodoxe, en tant
que Mère du Seigneur, la source intarissable de la Vraie
Vie, qualificatif qu'on lui attribua surtout après le
concile de Chalcédoine (en 451), qui reconnut Marie non
seulement comme Christotokos (Mère du Christ) mais comme
Théotokos (Mère de Dieu). C'est la Sainte Vierge
qui est invoquée par l'un de ses multiples noms (La Miséricordieuse,
La Conductrice, Celle au Doux Baiser, La Toujours Reine, La Rosé
Éternelle, etc.), c'est à elle que s'adressent
les fidèles (et même les incroyants) pour qu'elle
leur vienne en aide en des moments de désarroi et de détresse.
C'est à elle que nous devons l'inépuisable série
des chefs-d'œuvre qui expriment la foi fervente de tout
orthodoxe et constellent jusqu'à nos jours les églises
de Grèce, des Balkans, de Russie. Faut-il s'étonner
que la pieuse collection Latsis contienne, entre autres, un nombre
appréciable d'icônes de la Vierge, qu'elle propose
généreusement à nos regards émerveillés,
avec des croix, des stavrothèques, des encensoirs et autres
objets de culte datant des premiers siècles de notre ère
jusqu'à aujourd'hui, et qui recréent pour nous
l'atmosphère d'une « Ecclesia mobilis » mystique
?
30 euros (code de commande : 00074).
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