LE ROUGE (Georges-Louis).
Plan d'Ath Avec les Attaques et le Blocus des Allies du deux d'Octobre 1706.
Gravure sur cuivre datée de 1745, extraite du Recueil contenant des cartes nouvelles dressees sur des morceaux leves sur les lieux et les memoires les plus nouveaux, dont la publication, à Paris, débuta en 1742.
Dimensions :
- Dessin : 458 x 307 mm.
- Cuvette : 479 x 326 mm.
- Feuille : 517 x 363 mm.
Extrait du texte de Jean
Dugnoille :
Dès le 2 février 1701, Maximilien-Emmanuel
de Bavière, gouverneur général des Pays-Bas
espagnols, fit savoir au gouvernement des Provinces-Unies que,
dans le cadre de la succession d'Espagne dévolue à
son petit-fils Philippe d'Anjou, Louis XIV avait décidé
de faire occuper par les troupes françaises les forteresses
de la « barrière » défendues
depuis trois ans par l'armée hollandaise. Le maréchal
de Boufflers s'y employa dans la nuit du 5 au 6 février.
La guerre devait immanquablement reprendre avec les puissances
maritimes. Malgré la mort de Guillaume III d'Orange,
la Grande Alliance se reforma et en mai 1702, l'Angleterre, les
Provinces-Unies et l'Empereur d'Autriche déclarèrent
la guerre à la France et à l'Espagne. La guerre
de Succession d'Espagne était engagée. Le duc de
Marlborough parvint à imposer à ses alliés,
qui continuaient à préférer la guerre de
siège, une stratégie offensive visant à
détruire l'ennemi en rase campagne avant de s'emparer
des forteresses. Dans cet engagement poliorcétique, deux
adversaires de grand format furent engagés de part et
d'autre, Vauban pour Louis XIV, Coehoorn pour les Provinces-Unies.
La guerre fut portée dans toute l'Europe. Freiné
par les hésitations des généraux hollandais,
Marlborough ne put prendre résolument l'offensive dans
les Pays-Bas avant 1706. [...]
Les Alliés investirent Ath le 16 septembre.
La tranchée fut ouverte dans la nuit du 20 au 21. Le comte
de Saint-Pierre ne fit rien pour s'opposer réellement
à l'attaque entreprise sur le front de la porte de Mons.
Soucieuse d'éviter toute action hasardeuse et de protéger
la forteresse de Lille, l'armée française resta
sur la défensive au-delà de l'Escaut entre Condé
et Tournai. Vauban, qui se trouvait à Dunkerque, était
informé de l'évolution du siège par Mesgrigny,
gouverneur de Tournai, Mr. de la Combe et Mr. de Bernières.
Il remarquait que la garnison était inférieure
à la moitié de ce qui était nécessaire
et qu'il y avait très peu d'artillerie dans la place.
Pourtant Henri de Nassau, maréchal d'Overkerke, attaquait
le point le plus fort de la forteresse, parce qu'il était
mieux fortifié par deux cavaliers et que les fossés
y étaient plus profonds. Le 27, le chemin couvert avait
déjà été attaqué deux fois
sans succès et une troisième attaque était
imminente. La garnison, trop faible, se rendit le 1er octobre
sans que des brèches aient été ouvertes
dans le corps de la place. Vauban s'en indigna et releva que
l'ennemi ne s'était pas établi dans le chemin couvert,
n'était pas descendu dans le fossé, n'avait détruit
ni écluse ni demi-lune, n'avait fait qu'écorcher
le revêtement sans faire aucune brèche. Les 28 octobre
et 11 novembre, il écrivit encore à Mesgrigny que
la prise de la ville lui paraissait inacceptable et réclamait
de nouvelles précisions.
L'ingénieur de Rochepine, dans le journal
de la défense d'Ath qu'il a rédigé, ne contredit
pas la chronologie des faits mais s'employa à mettre en
évidence les tirs de l'artillerie et les sorties des grenadiers
français qui détruisirent à plusieurs reprises
les travaux des sapeurs ennemis pendant toute la durée
du siège, remarqua que les Alliés possédaient
deux batteries de vingt-et-un et trente-deux canons et trente
mortiers répartis aussi en batteries qui firent feu avec
une violence extraordinaire, que toutes les communications furent
rompues, le grand pont de la porte de Mons détruit, qu'on
avait fait faire des radeaux pour communiquer avec les ouvrages
détachés, que l'artillerie ennemie écrasa
de son feu deux endroits non précisés de la ville,
les chemin couverts, les demi-lunes, que « la nuit
du 30 au 1er octobre les ennemis, s'étant glissé
le long des inondations à droite de la porte de Mons,
entrèrent par la face gauche de la contre-garde qui couvre
le bastion de Luxembourg, qui étoit entièrement
rasé par le canon, ayant surpris les sentinelles, ils
poussèrent la même nuit leur travail jusqu'au pied
de la dite contre-garde vis à vis de la brèche
qui était tout à fait accessible depuis le second
jour de la canonnade », qu'à ce moment « la
plus part des soldats [étaient] hors d'état de
soutenir un assault », que « tous les régimens
ont parfaictement bien fait, à l'exemple de leurs chefs
qui se sont comportés avec beaucoup de valeur, à
l'imitation de Mr de Saint-Pierre qui n'a jamais quitté
ny nuit ny jour les chemins couverts, se portant par tout soit
pour faire charger l'ennemy, ou encourager les soldats et reconnoitre
avec l'ingénieur tous les endroits par où on pourroit
chicanner l'ennemy. » Ce plaidoyer pro domo
contredit l'opinion exprimée par Vauban, déçu
de voir prise l'une des places qu'il avait fortifiée trente-cinq
ans plus tôt.
Lorsque la chamade eut été battue
le 1er octobre, les négociateurs, n'ayant pu obtenir les
honneurs de la guerre pour la garnison, rentrèrent dans
l'enceinte. Après une nuit de bombardement impitoyable,
ils furent contraints d'accepter les conditions des assiégeants :
prisonniers de guerre, les assiégés furent envoyés
à Bergen-op-Zoom et Bréda. Les Hollandais rentrèrent
le lendemain dans la ville et y restèrent jusqu'au 19
février 1716.
Bibliographie :
- Dugnoille (Jean), La destinée
des fortifications de Vauban à Ath (1674-1803), dans
Les fortifications d'Athh (supplément au catalogue
Les enceintes urbaines en Hainaut), pp. 23-25.
100 euros (code de commande : 00079).
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