MERCIER (Louis-Sébastien).
Les Tombeaux de Vérone. Drame en cinq actes. Par M. Mercier.
Neuchâtel, Société
Typographique, 1782.
[A Neuchatel, / De
l'Imprimerie de la Société Typographique. / 1782.]
In-8° sous son brochage d'attente de l'époque, [4 (titre, catalogue de l'éditeur, avertissement, personnages)], 140 p., exemplaire à toutes marges de cette rare édition originale.
Avertissement :
Ce sujet touchant
a été traité plusieurs fois ; mais
il semble appartenir spécialement à l'auteur, parce
qu'il porte, plus qu'aucun autre, le vrai caractère du
drame ; genre auquel il s'est livré de préférence.
Il vouloit d'abord mettre sur la scene le Roméo &
Juliette, de Shakespeare ; mais bientôt il s'est
apperçu qu'il falloit laisser à ce grand poëte
ses dimensions & son originalité ; que vouloir
le corriger, c'étoit l'anéantir.
M. Ducis, de l'académie françoise,
en a fait une tragédie, dans laquelle il a plutôt
peint la vengeance de Montaigu que les amours de Roméo
& Juliette. D'ailleurs, sa pièce imprime à
ses personnages une physionomie étrangere. L'auteur de
ce drame s'est attaché, au contraire, à tout ce
que Roméo & Juliette lui offroient d'intéressant.
Il a choisi des couleurs plus douces, & a donné à
Benvoglio un caractere jusqu'ici inconnu sur la scene. D'après
son plan, un nouveau dénouement devenoit nécessaire :
il croit en avoir imaginé un du plus grand effet, &
qui doit offrir au spectateur un tableau neuf, frappant &
vraiment théatral.
À propos de l'imitation de
Roméo et Juliette par Louis-Sébastien Mercier,
Bernard Franco écrit :
La seule imitation
vraiment importante, dans le domaine français, est la
pièce de Mercier Les Tombeaux de Vérone,
publiée en 1782, qui reprend largement celle de Weiße.
Mercier, qui avait été également inspiré
par un Roméo et Juliette anonyme, publié
en 1771, et qui se réclame lui-même de la pièce
de Weiße, retient de cette dernière non seulement
le ton, celui d’un drame bourgeois – et, chez
lui, philosophique –, mais aussi la réinterprétation
du personnage du frère Laurent, transformé en un
médecin naturaliste appelé Benvoglio. Mercier lui
accorde même la place principale, achevant l’acte
II sur un long dialogue entre Benvoglio et Juliette, faisant
terminer le suivant par la visite du médecin. Le dénouement
est le fait du sage, qui triomphe à la fois de la mort
de Roméo et de Juliette et de la haine des deux familles,
se substituant sur ce dernier point au Prince lui-même.
Mercier fait de son personnage le porte-parole d’idées
rousseauistes et d’une célébration des valeurs
de la franc-maçonnerie, par exemple lorsque son personnage,
à l’acte III, scène 6, demande aux amants
de le rejoindre « dans les bras de la liberté,
de l’amitié, de l’amour ».
Bibliographie :
- Gury (Jacques), Les tombeaux de Vérone de L.-S. Mercier ou Roméo et Juliette aux Lumières de l'Orient, dans Dix-Huitième Siècle,
n° 7 - 1975, pp. 289-300.
- Franco (Bernard), Roméo et
Juliette : traductions, adaptations, réceptions au tournant
du XVIIIe au XIXe siècle, dans Shakespeare vu d'Allemagne
et de France des Lumières au romantisme, n° 5,
2007 de la Revue germanique internationale, pp. 203-221.
- Conlon (Pierre M.), Le siècle
des Lumières : Bibliographie chronologique, Volume
20, p. 171, 82:1480.
90 euros (code de commande : 00056).
Si vous souhaitez obtenir d'autres informations n'hésitez à pas à me questionner (b.waterlot@hotmail.com).
Ce livre peut être retiré à l'adresse figurant dans l'en-tête du blog.
En
cas d'envoi postal, veuillez indiquer le pays vers lequel le colis
devrait être expédié, cela me permettra de vous indiquer les modalités
de livraison et de paiement.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire