mercredi 6 avril 2022

Mercier - Les Tombeaux de Vérone (1782)


MERCIER (Louis-Sébastien).

Les Tombeaux de Vérone. Drame en cinq actes. Par M. Mercier.

Neuchâtel, Société Typographique, 1782.
[A Neuchatel, / De l'Imprimerie de la Société Typographique. / 1782.]

 


In-8° sous son brochage d'attente de l'époque, [4 (titre, catalogue de l'éditeur, avertissement, personnages)], 140 p., exemplaire à toutes marges de cette rare édition originale.

Avertissement :
   Ce sujet touchant a été traité plusieurs fois ; mais il semble appartenir spécialement à l'auteur, parce qu'il porte, plus qu'aucun autre, le vrai caractère du drame ; genre auquel il s'est livré de préférence. Il vouloit d'abord mettre sur la scene le Roméo & Juliette, de Shakespeare ; mais bientôt il s'est apperçu qu'il falloit laisser à ce grand poëte ses dimensions & son originalité ; que vouloir le corriger, c'étoit l'anéantir.
   M. Ducis, de l'académie françoise, en a fait une tragédie, dans laquelle il a plutôt peint la vengeance de Montaigu que les amours de Roméo & Juliette. D'ailleurs, sa pièce imprime à ses personnages une physionomie étrangere. L'auteur de ce drame s'est attaché, au contraire, à tout ce que Roméo & Juliette lui offroient d'intéressant. Il a choisi des couleurs plus douces, & a donné à Benvoglio un caractere jusqu'ici inconnu sur la scene. D'après son plan, un nouveau dénouement devenoit nécessaire : il croit en avoir imaginé un du plus grand effet, & qui doit offrir au spectateur un tableau neuf, frappant & vraiment théatral.

À propos de l'imitation de Roméo et Juliette par Louis-Sébastien Mercier, Bernard Franco écrit :
   La seule imitation vraiment importante, dans le domaine français, est la pièce de Mercier Les Tombeaux de Vérone, publiée en 1782, qui reprend largement celle de Weiße. Mercier, qui avait été également inspiré par un Roméo et Juliette anonyme, publié en 1771, et qui se réclame lui-même de la pièce de Weiße, retient de cette dernière non seulement le ton, celui d’un drame bourgeois – et, chez lui, philosophique –, mais aussi la réinterprétation du personnage du frère Laurent, transformé en un médecin naturaliste appelé Benvoglio. Mercier lui accorde même la place principale, achevant l’acte II sur un long dialogue entre Benvoglio et Juliette, faisant terminer le suivant par la visite du médecin. Le dénouement est le fait du sage, qui triomphe à la fois de la mort de Roméo et de Juliette et de la haine des deux familles, se substituant sur ce dernier point au Prince lui-même. Mercier fait de son personnage le porte-parole d’idées rousseauistes et d’une célébration des valeurs de la franc-maçonnerie, par exemple lorsque son personnage, à l’acte III, scène 6, demande aux amants de le rejoindre « dans les bras de la liberté, de l’amitié, de l’amour ».

Bibliographie :
   - Gury (Jacques), Les tombeaux de Vérone de L.-S. Mercier ou Roméo et Juliette aux Lumières de l'Orient, dans Dix-Huitième Siècle, n° 7 - 1975, pp. 289-300.
   - Franco (Bernard), Roméo et Juliette : traductions, adaptations, réceptions au tournant du XVIIIe au XIXe siècle, dans Shakespeare vu d'Allemagne et de France des Lumières au romantisme, n° 5, 2007 de la Revue germanique internationale, pp. 203-221.
   - Conlon (Pierre M.), Le siècle des Lumières : Bibliographie chronologique, Volume 20, p. 171, 82:1480.

90 euros (code de commande : 00056).

 

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