jeudi 21 avril 2022

Kanapa (Jean) - L'existentialisme n'est pas un humanisme

 

 


KANAPA (Jean).

L'existentialisme n'est pas un humanisme.

Paris, Éditions Sociales, 1947.

 

 

In-12 (119 x 155 mm.) broché, 125 p., (collection « Problèmes »), petits manques au dos.


Extrait du texte d'Arnaud Spire :
   C’est au lendemain de la Libération que la relation entre l’intellectuel dont la renommée est déjà immense et le PCF devient de notoriété publique. Cela ne signifie aucunement qu’elle n’ait pas été précédée par quelques flirts et, bien sûr, quelques brouilles. Mais, du côté politique, tout commence par l’agacement qu’éprouvent certains dirigeants du PCF face à la séduction croissante exercée sur une partie de la société française, au lendemain de la Libération, par l’Existentialisme qu’ils considèrent comme « une Mode ». En septembre 1947, le philosophe communiste Jean Kanapa publie un pamphlet intitulé L’existentialisme n’est pas un humanisme. Il y estime que « l’existentialisme tient le haut du pavé philosophique sur le trottoir de la bourgeoisie », qu’il « joue à la politique » et qu’il « critique sauvagement le marxisme ». Il assimile sa démarche à la « démystification » opérée, vingt ans plus tôt, par un autre philosophe communiste, Georges Politzer, sur « le bergsonisme » qu’il désigne en 1929 comme la « fin d’une parade philosophique ». Selon Jean Kanapa, l’immédiat après-guerre est marqué par une sorte d’émulation. Tout le monde se prétend plus marxiste que les communistes et chacun se réclame de l’humanisme. Or, écrit-il, « dans le flirt marxiste, Sartre s’était engagé un peu à la légère ». L’équipe de la revue les Temps modernes rectifie le tir.
   Leur lecture de Marx les a convaincus d’être « marxistes et humanistes, comme tout un chacun exception faite des communistes » : « Le sartrien est-il simplement un petit animal déjà démodé, rageur mais inoffensif, tapageur mais vain, ou mérite-t-il qu’on le rappelle à la décence politique ? » La violence du ton employé par Jean Kanapa peut s’expliquer dans le contexte des débats d’une époque où le recours à l’insulte tient lieu d’argumentation, et surtout par rapport au fait que c’est à la filiation même des communistes français que Sartre s’en prend en leur déniant le titre de « marxistes ». Sept ans plus tard, revenant dans le centième numéro de sa revue les Temps modernes sur ce qu’il appelle « l’opération « Kanapa », il note la coexistence de différents points de vue sur le rapport entre les intellectuels et le communisme : « Raymond Aron dit que les intellectuels sont fascinés par le communisme, Mascolo dit qu’il n’y a pas d’intellectuel communiste possible, mais qu’il n’y a pas non plus d’intellectuel non communiste possible. Ils ne sont d’accord que sur un point : il faut éloigner les intellectuels du communisme (s’il faut les en éloigner, c’est donc qu’ils sont actuellement et effectivement attirés... Dont acte)... 


Bibliographie :
   - Spire (Arnaud), Sartre et le PCF : une pensée réfractaire à tout bilan, dans la revue électronique regards.fr (1er avril 2000).

 

13 euros (code de commande : 00080).

 

Si vous souhaitez obtenir d'autres informations n'hésitez à pas à me questionner (b.waterlot@hotmail.com).
Ce livre peut être retiré à l'adresse figurant dans l'en-tête du blog.
En cas d'envoi postal, veuillez indiquer le pays vers lequel le colis devrait être expédié, cela me permettra de vous indiquer les modalités de livraison et de paiement.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire