KANAPA (Jean).
L'existentialisme n'est pas un humanisme.
Paris, Éditions Sociales, 1947.
In-12 (119 x 155 mm.) broché, 125 p., (collection « Problèmes »), petits manques au dos.
Extrait du texte d'Arnaud
Spire :
C’est
au lendemain de la Libération que la relation entre l’intellectuel
dont la renommée est déjà immense et le
PCF devient de notoriété publique. Cela ne signifie
aucunement qu’elle n’ait pas été précédée
par quelques flirts et, bien sûr, quelques brouilles. Mais,
du côté politique, tout commence par l’agacement
qu’éprouvent certains dirigeants du PCF face à
la séduction croissante exercée sur une partie
de la société française, au lendemain de
la Libération, par l’Existentialisme qu’ils
considèrent comme « une Mode ».
En septembre 1947, le philosophe communiste Jean Kanapa publie
un pamphlet intitulé L’existentialisme n’est
pas un humanisme. Il y estime que « l’existentialisme
tient le haut du pavé philosophique sur le trottoir de
la bourgeoisie », qu’il « joue à
la politique » et qu’il « critique
sauvagement le marxisme ». Il assimile sa démarche
à la « démystification »
opérée, vingt ans plus tôt, par un autre
philosophe communiste, Georges Politzer, sur « le
bergsonisme » qu’il désigne en 1929 comme
la « fin d’une parade philosophique ».
Selon Jean Kanapa, l’immédiat après-guerre
est marqué par une sorte d’émulation. Tout
le monde se prétend plus marxiste que les communistes
et chacun se réclame de l’humanisme. Or, écrit-il,
« dans le flirt marxiste, Sartre s’était
engagé un peu à la légère ».
L’équipe de la revue les Temps modernes rectifie
le tir.
Leur lecture de Marx les a convaincus d’être
« marxistes et humanistes, comme tout un chacun exception
faite des communistes » : « Le sartrien
est-il simplement un petit animal déjà démodé,
rageur mais inoffensif, tapageur mais vain, ou mérite-t-il
qu’on le rappelle à la décence politique ? »
La violence du ton employé par Jean Kanapa peut s’expliquer
dans le contexte des débats d’une époque où
le recours à l’insulte tient lieu d’argumentation,
et surtout par rapport au fait que c’est à la filiation
même des communistes français que Sartre s’en
prend en leur déniant le titre de « marxistes ».
Sept ans plus tard, revenant dans le centième numéro
de sa revue les Temps modernes sur ce qu’il appelle
« l’opération « Kanapa »,
il note la coexistence de différents points de vue sur
le rapport entre les intellectuels et le communisme : « Raymond
Aron dit que les intellectuels sont fascinés par le communisme,
Mascolo dit qu’il n’y a pas d’intellectuel communiste
possible, mais qu’il n’y a pas non plus d’intellectuel
non communiste possible. Ils ne sont d’accord que sur un
point : il faut éloigner les intellectuels du communisme
(s’il faut les en éloigner, c’est donc qu’ils
sont actuellement et effectivement attirés... Dont acte)...
Bibliographie :
- Spire (Arnaud), Sartre et le PCF
: une pensée réfractaire à tout bilan,
dans la revue électronique regards.fr (1er avril
2000).
13 euros (code de commande : 00080).
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