lundi 15 décembre 2025

Les « nouveautés » du 16 décembre 2025.

 

 MISE À JOUR DU 16 DÉCEMBRE 2025

N'hésitez pas à me contacter
par courriel
(b.waterlot@hotmail.com) ou par téléphone (+32 (0) 472 51 52 63)
pour obtenir d'autres informations à propos de ces livres. 

La prochaine mise à jour aura lieu le mardi 6 janvier 2026,
je profite donc de l'occasion pour vous souhaiter
de passer de bonnes fêtes de fin d'année
et vous présenter mes meilleurs vœux pour l'année 2026 !

  

 

ALBIN (Didier) — Charleroi, le séisme. Bruxelles, Éditions Luc Pire, 2006. In-8° (148 x 210 mm.) collé, 150 p., (collection « Voix Politiques »), exemplaire en bon état. 


En quatrième de couverture :
   Depuis 1990, il travaille comme journaliste free-lance pour différents quotidiens et agences de presse belges et étrangers, pour lesquels il suit entre autres la politique communale de Charleroi. Dès le premier jour, il est au cœur des affaires qui secouent la ville. Son travail est le fruit d'une longue enquête avec une centaine d'interviews, entretiens privés et rencontres inédites dans lesquels les acteurs se dévoilent.
   Depuis septembre 2005, une folle partie d'échecs politico-judiciaire se livre à Charleroi. Van Cau est la dernière pièce maîtresse de l'ancien régime socialiste encore en place sur le plateau. Le « roi » a perdu ses fous, ses cavaliers et ses tours, le voilà dangereusement menacé. Quelles sont les règles du jeu ? Qui l'ancien PS affronte-t-il ? Trahisons, coups bas, vengeances, sur fond de franc-maçonnerie, d'affairisme et d'ambitions personnelles. Un livre pour connaître les stratégies, pour faire tomber les masques. Pouvoir, argent, justice. Un nouveau regard sur les affaires.

5 euros (code de commande : 02972).

 

ALECHINE (Ivan) — Paix Blanche et Murmures Noirs. 12 dessins de l'auteur. Paris, La Différence, 1979. In-8° (170 x 240 mm.) broché sous couverture à rabats, 127 p., illustrations, (collection « La Planète Confuse », n° 5), ex-dono à la page de faux-titre et petites décharges d'adhésif aux pages de garde.


Ce volume contient :
   - Seule la mort fait bouger.
   - Sans alcool.
   - Baby Peguy Titatata.
   - De pas dans les terres du matin.
   - Pretty Pretty Death.
   - Saisons d'instants.
   - Retour dans la ville.
   - Nous sommes.

20 euros (code de commande : 02968).

 

ANDROPOV (Iouri Vladimirovitch) — Le léninisme, science et art de la création révolutionnaire. Rapport présenté à la réunion solennelle tenue à Moscou à l'occasion du 106e anniversaire de la naissance de V.I. Lénine. Moscou, Agence de Presse Novosti, 1976. In-8° (117 x 165 mm.) agrafé, 28 p., exemplaire en très bon état.
   
Iouri Andropov (1914-1984) succéda le 12 novembre 1982 à Léonid Brejnev au poste de Secrétaire général du Comité central du Parti communiste de l'Union soviétique ; il occupa cette fonction jusqu'à sa mort.


Préambule :
   Camarades,
   Il y a aujourd'hui 106 ans naissait Vladimir Ilitch Lénine, révolutionnaire et penseur de génie, créateur de notre parti, fondateur du premier État socialiste du monde. État des ouvriers et des paysans. Nous commémorons cette date marquante peu après le XXVe Congrès du P.C.U.S., dans le climat d'un nouvel élan de tout le peuple, d'une croissance continue de l'activité des Soviétiques dans le domaine politique et au travail.
   C'est avec le nom de Lénine, continuateur de la grande œuvre de Marx et d'Engels, qu'est entrée dans le XXe siècle la révolution prolétarienne victorieuse qui a inauguré une ère nouvelle dans l'histoire mondiale. C'est avec le nom de Lénine qu'est entrée dans notre siècle la communauté mondiale des pays du socialisme. Sous le drapeau de Lénine, du marxisme-léninisme, grandit et s'étend le mouvement irrésistible vers la liberté et la justice, vers le socialisme, vers les sommets du progrès social.
   Le temps est impuissant devant le léninisme. Impuissant parce que celui-ci, reflétant fidèlement les lois objectives de l'histoire, prenant appui sur tous les acquis de la pensée sociale avancée, assimile sans cesse tout ce que le temps apporte de nouveau. Le léninisme, c'est la création permanente, l'analyse et la généralisation des changements sociaux, c'est le renouvellement incessant de la théorie révolutionnaire sous l'influence de la pratique révolutionnaire.
   « Toute la vie de Lénine, a souligné le camarade Brejnev, a été une œuvre de création permanente, création en théorie, en politique, dans l'organisation de la lutte des classes, dans l'édification du parti et de l'État. Et il a inculqué ces qualités de créateur à notre grand parti qui continue à porter aujourd'hui avec honneur son drapeau, le drapeau du communisme. » (L. Brejnev. L'œuvre de Lénine vit et triomphe, Moscou 1970, p. 20.)
   Le Parti communiste de l'Union Soviétique considère la fidélité au léninisme comme une loi intangible de son activité théorique et pratique. Aussi, le caractère scientifique le plus strict et l'esprit révolutionnaire conséquent, l'analyse approfondie des phénomènes sociaux et le service dévoué des intérêts du peuple sont-ils inséparables pour le parti. C'est la raison pour laquelle le parti relie le développement créateur de la théorie à l'activité pratique des masses, aux tâches fondamentales de l'édification du communisme dans notre pays, au progrès du socialisme mondial, de tout le mouvement communiste et ouvrier international.
   Le léninisme a toujours été et reste, pour le P.C.U.S., pour les révolutionnaires prolétariens du monde entier, une véritable science de la victoire, une science et un art de la création révolutionnaire qui ouvre de nouveaux horizons à toute l'humanité.

10 euros (code de commande : 02962).

 

[ART BRUT]. Débridé(e)s. Ellignies-Sainte-Anne, Maison de la Culture de La Pommeraie, 2008. In-4° (252 x 305 mm.) sous cartonnage d'éditeur, 320 p., nombreuses reproductions en couleurs, traductions néerlandaise et anglaise in fine, exemplaire en bel état, peu courant.
   Catalogue de l'exposition éponyme présentée du 14 mars au 26 avril, à la Pommeraie, Ellignies-Sainte-Anne, Belgique.
   Très belle publication consacrée au travail des résidents.
   Œuvres de Louis Van Baelens, Gérard Wargnier, Alexis Lippstreu, Jean-Michel Wuilbeaux, Hugues Joly, Jean-Pascal Pécheux, Christelle Hawkaluk, Daniel Douffet, Oscar Haus, Georges Cauchy, Michel Dave et François Defontaine.


Table des matières :
   - Introduction, par Jacques Clicheroux.
   - La Pommeraie et ses artistes, une expérience esthétique entre création et relation, par Teresa Maranzano.
   - L'art brut et son marché, estimer l'inestimable ?, par Christian Berst.
   - De l'origine au devenir de l'œuvre, par Carine Fol.
   - La Pommeraie : une exception exemplaire, par Laurent Danchin.
   - « Donner, recevoir, rendre » ou d'une éthique de la rencontre avec les auteurs d'art brit..., par Alain Bouillet.
   - Catalogue des œuvres.

Roland Toutaint et Jean Marais, par Oscar Haus (p. 148).
 
35 euros (code de commande : 02958).

 

[ART - MONS-VIENNE - POLYPTYQUE]. Mons - Wien. 1980-1981. [Mons], [Polyptyque], 1980. In-4° (244 x 307 mm.) sous cartonnage d'éditeur, 120 p., nombreuses illustrations en noir et en couleurs, exemplaire en bon état.
   Ouvrage publié à l'occasion de l'exposition éponyme organisée au Musée des Beaux-Arts, à Mons, du 19 décembre 1980 au 15 février 1981, puis, à Vienne, en 1981.


Préface de Robert André :
   La rencontre de deux écoles, l'aînée, l'Académie des Beaux-Arts de Vienne fondée il y a près de trois siècles en 1692 par l'Empereur Léopold 1er, et la cadette, l'Académie des Beaux-Arts de Mons, voulue par l'Impératrice Marie-Thérèse et née au moment de sa mort en 1780, est une initiative prise par le groupe Polyptyque dont nous nous réjouissons, car il est le meilleur hommage qui puisse être rendu à cette grande figure de l'Histoire, amie des arts et des sciences, à l'instant de la commémoration du bicentenaire de sa disparition. Dans cette exposition, vous découvrirez des œuvres d'artistes autrichiens contemporains, Boeckl, Kokoschka, Kubin, et vous retrouverez des toiles d'artistes de chez nous, Anto Carte, Léon Devos, Léon Navez. Oskar Kokoschka qui vient de décéder le 22 février 1980, fut membre associé de la Classe des Beaux-Arts de l'Académie Royale de Belgique qui reçut son titre par lettres patentes de Marie-Thérèse, datées du 16 décembre 1772 et où siégèrent Anto Carte, Léon Devos, Léon Navez et où siège aujourd'hui Gustave Camus, directeur honoraire de l'Académie des Beaux-Arts de Mons. Cette rencontre permet aussi aux professeurs des deux écoles d'exposer, donc de confronter leurs travaux et, par des contacts directs, d'échanger leurs idées. Ainsi, s'enrichissant les uns et les autres, ils pourront dispenser un enseignement de plus grande valeur encore et étendre le renom de leur établissement. Enfin, il faut souligner que la présence dans nos murs de nos amis d'Autriche démontre que Mons est depuis fort longtemps une ville d'art, accueillante pour les artistes, et qu'elle le reste.
Liste des artistes exposés :
   Oskar Kokoschka, Herbert Boeckl, Alfred Kubin, Anto Carte, Léon Devos, Léon Navez, Anton Lehmden, Max Weiler, Wolfgang Hollegha, Edelbert Köb, Walter Eckert, Maximilian Melcher, Joannis Avramidis, Josef Mikl, Bruno Gironcoli, Rudolf Hausner, Ferdinand Welz, Arsène Detry, Gustave Camus, Edmond Dubrunfaut, Michel Jamsin, Charly Vienne, Christian Leroy et Yvon Vandycke.

20 euros (code de commande : 02967).

 

BALLOT (Jean-Christophe)Les trente-six vues de la Sainte-Victoire. Jean-Christophe Ballot photographe. Peter Handke écrivain. Extrait de La leçon de la Sainte-Victoire (traduit de l'allemand par Georges-Arthur Goldschmidt). Préface de François Barré. Paris, Gallimard, 2010. In-8° (308 x 246 mm.) sous cartonnage d'éditeur, 127 p., reproductions photographiques en noir et en couleurs, exemplaire en bon état.


En quatrième de couverture :
   En quatre saisons, Jean-Christophe Ballot a arpenté la montagne Sainte-Victoire jusqu'à s'y fondre, s'y dissoudre, en quête d'une révélation.
   En écho aux Trente-six vues du mont Fuji gravées par Hokusai, l'artiste retient une séquence de 36 vues de la montagne, en 46 tableaux. Il y restitue les variations incessantes des jeux de l'air et de la lumière.
   Avant lui, en hommage à Paul Cézanne, Peter Handke avait traduit dans La leçon de la Sainte-Victoire la nécessité qui s'était imposée à lui de découvrir et d'interroger cette montagne provençale.
   En mêlant les images de Jean-Christophe Ballot à des extraits du texte de Peter Handke, l'ouvrage force la rencontre inédite de deux œuvres et de deux regards intemporels et poétiques sur un site inscrit dans le patrimoine naturel, culturel et vivant.

Vendu.

 

BELLESORT (André) Séance de l'Académie française du 26 mars 1936. Discours de réception de M. André Bellesort. Réponse de M. André Chaumeix. Paris, Librairie Académique Perrin, 1936. In-8° (142 x 199 mm.) broché, 88 p., exemplaire numéroté sur pur fil Lafuma (n° 66), à toutes marges.


   André Bellesort (Laval, 1866 - Paris, 1942) fut un romaniste, écrivain et journaliste proche de l'Action française ; il collabora, notamment, aux journaux Le Gaulois et Je suis partout et afficha ses opinions antisémites et racistes.
    À l'Académie française, il occupa la place vacante suite au décès d'Henri Brémond ; il fut élu le 28 mars 1935 et reçu un an plus tard par André Chaumeix qui écrivait également dans Le Gaulois et qui fut un partisan du maréchal Pétain et de la collaboration...

10 euros (code de commande : 02970).

 

BLUMENFELD (Erwin) — Jadis et Daguerre. [Titre original : Einbildungsroman.] Traduit de l'allemand par Chantal Chadenson. Préface de David Rousset. Paris, La Martinière, 1996. In-8° (146 x 215 mm.) collé, 416 p., illustrations hors texte, exemplaire en bon état.


En quatrième de couverture :
   « Voici une odyssée du XXe siècle, singulière, insolite et violente. Elle commence à Berlin le 5 mai 1897 "dans les ténèbres de minuit". Elle s'achève à New-York en l'été 1969 par la description d'une mort violente, brève et douloureuse, qui se produira, riposte exacte du réel, trois mois plus tard à Rome, le 4 juillet 1969. » David Rousset parle ainsi de Erwin Blumenfeld, l'un des très grands photographes de ce temps qui se révèle également ici un écrivain d'un talent exceptionnel.
   Né à Berlin à la fin du siècle dernier, de parents juifs, il vécut le double effondrement d'un monde à travers la démence des deux guerres mondiales et n'en réchappa que par une incroyable volonté de vivre. Son témoignage dépasse la simple autobiographie. C'est, dit encore David Roussel, « du roman pratiqué par Balzac, mais que la cruauté lucide et amère de Céline a transposé »... Balzac, Céline : mélange assez détonant pour mettre à l'abri de toute comparaison l'originalité puissante, dans l'humour et la violence, de ce livre totalement et tragiquement unique, dans tous les sens du terme.

6 euros (code de commande : 02986).

 

[COGNIOUL (Jules)]. DEMEURE (René) — Une vie en chansons, Jules Cognioul, chantre de Wallonie 1872-1952. Charleroi, [Imprimerie de Charleroi], 1952. In-8° (178 x 250 mm.) broché, 102, [21] p., illustrations, exemplaire numéroté (n° 0788), la couverture a été recouverte d'adhésif, cachet de bibliothèque sur la page de titre.


Préface par Alex Pasquier :
   Parmi les figures amies que le Destin m'a prises et qui s'éloignent dans le passé, une des plus fidèles à mon souvenir est celle de Jules Cognioul.
   Peu de carrières, au regard de la sienne, ont été consacrées avec tant d'éclat et de continuité à l'art et à la bienfaisance. Pendant soixante ans il fut le noble serviteur de ce double idéal.
   Elles l'ont bien compris, les foules reconnaissantes qui l'ont applaudi et fêté avec tant d'enthousiasme !
   Jules Cognioul ! Le voici qui revit, à l'appel de notre amitié. Les trois coups ont retenti. Le rideau se lève. La scène est encore vide. Mais, au piano, Orsini Dewerpe déroule avec délicatesse les festons et les dentelles d'un accompagnement prestigieux. Étrange homme, en vérité, cet Orsini Dewerpe si tôt enlevé à notre affection. Ses mains étaient d'un géant, son torse était puissant, mais on s'étonnait d'entendre monter de sa large poigne une mélodie d'une finesse virginale, d'une gracilité ravissante, d'une gentillesse imprévue. Et les arpèges fusaient, et les perles jaillissaient. Soudain, une porte s'ouvrait au fond de la scène, Jules Cognioul apparaissait, souriant, empressé, s'approchait à pas rapides, venait s'arrêter à la rampe, le plus près possible de ce public qu'il adorait et qui le lui rendait bien. Lorsque la tonitruante ovation s'apaisait, l'artiste annonçait un titre et désignait dun geste généreux son trop modeste collaborateur :
      – Paroles et musique de mon ami Orsini Dewerpe.
   Dans les feux de l'éclairage théâtral, entouré par le décor irréel, Jules Cognioul apparaissait bien comme l'Ange du Pays Noir, envoyé par un dieu bienfaisant pour l'exalter et l'interpréter. Que de joie, que d'allégresse il a dispensées à ses auditoires émerveillés !
   Il fut un chanteur inoubliable. Sans chercher à forcer sa voix, il était sûr de ses moyens et son charme agissait infailliblement. Les yeux clairs, le sourire communicatif, le geste sobre mais entraînant, il fut vraiment l'idole des foules wallonnes. Tant il est vrai que l'émotion d'art est contagieuse ! La sincérité de Cognioul, l'intensité des sentiments dont il s'imprégnait au-delà de toute expression, furent toujours les gages de son succès. Le paradoxe de Diderot, selon lequel l'acteur, sous les apparences, doit rester froid, ne reçut jamais de plus vigoureux démenti.
   La collaboration Cognioul-Dewerpe, longue et féconde, ne sera jamais assez célébrée. Le brillant pianiste, pour qui Liszt et Chopin n'avaient pas de secret, savait à merveille se mettre au niveau de la chanson populaire. Nul n'inventait, avec une facilité comparable à la sienne, des mélodies jolies, simples, sans prétention, parfaites en leur genre ; elles étaient vraiment les bergères parées pour la fête, telles que les entrevit Boileau, insoucieuses des rubis et cueillant en un champ voisin leur plus bel ornement. Quant aux paroles, elles suivaient aimablement ces mélodies agréables. La Muse bon-enfant qui les dictait s'inspirait de tous les sujets chers au cœur du Wallon : le folklore familier, l'amour, le sentiment, la tendresse et par-dessus tout le culte de notre petite patrie.
   Ces poèmes humbles et éternels, Jules Cognioul les dotait d'une vie intense par la vivacité de l'expression, la force persuasive et entraînante d'un débit à la fois très spontané et très exercé. Il a chanté la sensibilité de Charleroi comme l'immortel Defrêcheux a célébré celle de Liège. Fut-il un barde comme Botrel ? L'extrême finesse de son talent, quelque populaire qu'il soit, empêcherait de lui donner ce nom. Mais c'est à juste raison qu'on l'a salué du beau titre de chantre de la Wallonie.
   À combien de cœurs a-t-il donné de l'espérance ? À combien de chagrins a-t-il apporté quelque consolation ? À combien d'amours naissantes a-t-il éclairé la route ? À combien de rêveries a-t-il donné un sens et une forme ? À combien de jeunes esprits a-t-il révélé la grandeur et l'attachement au sol natal ? Combien de vocations a-t-il suscitées ? Parmi ses milliers et ses milliers d'auditeurs, au cours de plus d'un demi-siècle, combien de fois opéra le miracle de l'art ? L'exaltante leçon ? Le bienfait décisif ? Qui le dira jamais ? La reconnaissance d'un peuple ne se pèse ni se calcule. Ce qui est certain, c'est que nous en devons beaucoup à cet homme généreux qui aurait pu s'en tenir aux devoirs d'une carrière d'ailleurs honorable, mais qui a préféré donner le meilleur de lui-même, pour la plus grande joie du poète qui vivait en lui, à l'Art, à la charité, à la Wallonie.


12 euros (code de commande : 02974).

 

DEBOVE (Augustin-Victor) — Nobles et Bohémiens. Histoires du XIIe siècle. Par Aug. Debove. Boussu, Bailly, 1860. [1860 / Boussu / Typ. de L. Bailly, Grand'rue, 14.] In-12 (105 x 162 mm.) broché sous une couverture muette de papier brun (première page de couverture titrée manuscritement), 142, [1 (note de l'auteur)], [1 bl.] p., rare curiosité.


Note de l'auteur :
   Quelques lecteurs s'étonneront peut-être que je fasse figurer des bohémiens dans une histoire du XIIe siècle, puisque de l'avis de la plupart des auteurs, ils n'ont paru en Europe que vers le quinzième. Je répondrai que si ce n'est que depuis l'invention de l'imprimerie que l'on parle des bohémiens, il ne faut point en conclure qu'ils n'existaient point auparavant. Une opinion veut qu'ils soient un débris de la secte juive des Sadducéens, qui, comme eux, niaient l'immortalité de l'âme et partant la vie future. Leur dispersion par tout l'univers daterait du siège de Jérusalem par Titus.

35 euros (code de commande : 02993).

 

DES OMBIAUX (Maurice) — Le Maugré. Roman. Préface de Maurice Maeterlinck. Paris, Société Française d'Éditions Littéraires et Techniques, 1933. In-8° (123 x 184 mm.) broché, 260 p., (collection « Bibliothèque du Hérisson »), cachet ex-libris de Félicien Nuttin sur la couverture et la page de titre.


Préface :
   Je viens de relire le Maugré qui m'avait laissé un noble souvenir. Cette épreuve est fatale à la plupart des livres. Le Maugré en est sorti vainqueur comme en sortent les chefs-d'œuvre. Peut-être en est-ce un ? En tous cas les années ne l'ont pas effleuré. Bien qu'il compte quatre lustres, on le croirait né d'hier. N'est-ce pas un des signes auxquels se reconnaissent les livres qui survivront ?
   Il possède, du reste, les principales qualités qui en assurent la durée : langue excellente, claire, sonore, sobre et pourtant savoureuse et comme secrètement ornée, sujet vaste et profond comme une tragédie, emprunté à ce qu'il y a de plus per­manent dans l'histoire des agglomérations humaines. Ce Maugré folklorique, à l'état primitif, à l'état pur, est le grossissement héroïque et néanmoins exact de la malveillance innée, parce qu'elle fut longtemps nécessaire, qu'on rencontre partout où se réunissent quelques hommes.
   Il grandit dans le temps et l'espace, aux proportions d'un symbole.

Vendu.

 

[ETHNIE FRANÇAISE D'EUROPE]. BECQUET (Charles, dir.) — 2e Congrès européen de l'Ethnie française d'Europe. Dijon, 1-3 juin 1963. Bruxelles, Fondation Charles Plisnier, 1963. In-8° (157 x 243 mm.) broché, VII, 128 p., illustrations, (collection « Les Cahiers de la Fondation Charles Plisnier », n° 7). 


Propos doctrinaux. De la culture à l'ethnie :
   Culture et ethnie. Tout le problème tourne autour de ces deux mots : culture dont la vogue atteint son apogée et ethnie qui fait son entrée discrète par la porte de service.
   Culture et ethnie ne sont pas situés sur le même plan. Le rapport qui les unit est le même que celui qui unit la bonté et les bonnes gens.
   L'ethnie est le support humain de la culture.
   Culture et ethnie ne peuvent superposer leurs aires géographiques, l'ethnie ne posant que des problèmes internes. L'ethnie française ne vise pas les étrangers qui recherchent les lumières de la civilisation française dans la pratique de notre langue. L'ethnie française rassemble toutes les populations dont le devenir ethnique ne peut se concevoir que français.
   Jusqu'ici on n'a pas préconisé de politique nouvelle au problème du renouveau français en dehors de la traditionnelle politique impériale de la langue française. « L'Alliance Française » sert notre culture à la satisfaction de tous. Manifestement, cela ne suffit plus. Il faut y adjoindre quelque chose de neuf.
   Il faut rendre son support naturel à la langue française. En d'autres termes, il faut préférer – pour un temps – les hommes parlant français à un français parlé par des anonymes. Continuer dans la seule voie de la traditionnelle politique culturelle, sans s'inquiéter de la vitalité du noyau ethnique, ne débouchera que sur le néant. Les civilisations sont aussi mortelles.
   Nous avons plusieurs vocables pour désigner les groupements naturels. Ethnie chapeaute tous les autres, car « une ethnie comprend les communautés humaines, peuples et nations, différentes par la citoyen­neté et la religion, mais unies par la même culture, par la même psycho­logie résultant de la pratique de la même langue. »
   Langue est pris dans le sens de langue de civilisation. Les patois n'entrent pas en ligne de compte. Peuples et nations, parce que ces vocables ne peuvent être attribués qu'à des communautés évoluées, où la civilisation a instauré avec l'usage quotidien d'une langue commune un mode de penser bien particulier.
   En convoquant à Charleroi en août 1958, le premier Congrès Européen de l'Ethnie Française, la Fondation Charles Plisnier posa la première pierre d'une politique d'ethnie française. Charleroi, ce fut moins l'hexagone français rencontrant le triangle wallon, le segment romand et le coin valdôtain que la première tentative d'une assemblée des provinces françaises d'Europe.
   Naguère la plus peuplée du Vieux Continent, la France vit son importance relative rétrograder au cours du XIXe siècle. Son influence dans le monde suivit la même courbe. Le rétrécissement du rayonnement français n'a pas d'autre raison. D'un Sedan à l'autre, la France fit la triste expérience de l'étroite relation entre le nombre d'habitants, la sécurité chez soi, la puissance politique et l'influence extérieure.
   Aussi, nous devons aller à l'Europe avec un esprit nouveau, dégagé à la fois de la peur de vivre et du malthusianisme d'antan. Il faut lutter pour donner le maximum de chances à toutes nos provinces dans cette Europe qui se cherche. La décentralisation industrielle, la mise en valeur des territoires encore délaissés doivent aller de pair avec la décongestion des administrations centrales et la renaissance des Académies régionales.
   L'effort technique, l'enseignement scientifique, la promotion des paysans et l'avenir matériel des jeunes ménages, garants du bien-être public de demain, constituent autant de problèmes ethniques. Toutes les forces vives qui conditionnent le bon équilibre physique et moral des peuples d'ethnie française rentrent dans les préoccupations de l'Association Européenne de l'Ethnie Française.
   Tout en œuvrant pour une réelle prise de conscience de l'ethnie française, la Fondation Charles Plisnier développe, en Belgique, une politique positive de coexistence des ethnies. Quand deux ethnies vivent sur le territoire d'un même État, les problèmes de cohabitation ne manquent pas, ils foisonnent.
   Les Romands ont également à un très haut degré le souci de respecter leurs concitoyens alémaniques et italiens et de ne rien faire qui puisse porter atteinte à la bonne harmonie existant dans la confédération helvétique.
   Il y a donc de la part des peuples français du pourtour, une préoccupation de coexistence pacifique avec les ethnies voisines et un respect des entités étatiques qui marquent le souci constant d'obtenir la collaboration des ethnies européennes dans le respect réciproque.
Table des matières :
   - Propos doctrinaux : de la culture à l'ethnie, par Ch.-Fr. Becquet.
   - Qu'est-ce qu'une ethnie ?
   - Programme officiel.
   - Dijon, capitale de la Bourgogne.
   - Conférence de presse.
   - La réception au Rectorat.
   - Liste des participants aux séances de travail.
   Première séance.
      - Introduction présidentielle.
      - Rapport d'activité du Comité des Traditions Valdôtaines, par Lucio Duc.
      - Rapport d'activité du Groupe Romand de l'Ethnie française, par Éric Berthoud.
      - Rapport d'activité du Comité de France de l'Ethnie française, par Henri Rogé.
      - Rapport d'activité de la Fondation Charles Plisnier, par Maurice Willam.
      - Constitution d'une Commission des Résolutions.
   Deuxième séance.
      - Discours du président.
      - L'Europe d'aujourd'hui et ses minorités, par M. Guy Héraud.
      - L'Europe des Régions, réalité de demain, par Hervé Lavenir.
      - Nos devoirs envers la langue française, par Joseph Hanse.
      - La place du français dans le monde, par Léo Hamon.
   Troisième séance.
      - Introduction présidentielle.
      - L'Ethnie française en Belgique, par Georges Willame.
      - L'Ethnie française en France, par Henri Rogé.
      - L'Ethnie française en Suisse, par Éric Berthoud.
      - L'Ethnie française en Italie, par J.-C. Perrin.
      - L'Ethnie française d'Europe. Essai de synthèse, par Maurice Willam.
      - La discussion générale : interventions de : Aldo Dami, Maurice Herremans, François Perin, Hervé Lavenir, Guy Héraud.
      - Allocution d'André Giroux.
      - Les résolutions finales.
   - Six mois ont passé..., par Ch.-Fr. Becquet.

9 euros (code de commande : 02973).

 

[FOUGERET DE MONBRON (Louis-Charles)] — La Henriade travestie en vers burlesques. Nouvelle Edition. La Haye, Staatman, 1774. [A La Haye, / Chez Frederic Staatman, / Libraire sur le Kalvermarks. / M. DCC. LXXIV.] In-8° (113 x 168 mm.) sous son brochage d'attente, 159, [1 bl.] p., vignette du libraire Gambier à Bruxelles.


   Originaire de Péronnes et mort en 1761, Louis-Charles Fougeret de Monbron (ou Montbron) fut l'auteur d'ouvrages badins, tous publiés anonymement, dont Margot la ravaudeuse.
   À propos de La Henriade, Maurice Saillet, dans son édition de Margot la ravaudeuse, écrit qu'il « procède peut-être moins du Virgile travesti de Scarron que de l'Homère travesti de Marivaux. Cela est si vrai qu'il fut parfois attribué à cet auteur, pour qui Fougeret professait du reste la plus vive admiration. »
Avant-propos, avertissement, ou tout ce qu'on voudra.
   Les préfaces sont si décirées & on les lit si peu, que je croi servir pa paresse du Public & la mienne en me dispensant d'en faire une. J'aime mieux lui laisser la liberté de me rendre justice, que de chercher à surprendre ses suffrages, comme font presque toujours infructueusement les faiseurs d'Avant-Propos. Qu'on me juge, mais sans partialité ; & qu'il me soit permis de recuser ces Aristarques modernes, qui ont usurpé le droit de déprimer les talens, & ne reconnoissent pour bon que ce qui a été décidé tel à leur Tribunal, où l'envie & l'intérêt pesent tout au poids de l'iniquité.
   J'ose me flater que Monsieur de Voltaire ne me saura point mauvais gré d'avoir mis son Poëme en vers burlesques. Ce n'est pas faire injure au premier Poëte Français que de la traiter comme on a fait le Prince des Poëtes Latins. J'avoüe que Scarron avoit des talens que je n'ai pas ; & qu'il étoit en quelque sorte digne de l'Original qu'il a si grotesquement défiguré : mais quand Virgile eût été plus mal travesti, sa réputation n'en seroit pas moins ce qu'elle est. De même, quelque puisse être le succès de ces Ouvrages, Monsieur de Voltaire n'en sera pas moins parmi nous l'honneur des Lettres & de la Poësie.
Bibliographie :
   - Barbier (Antoine-Alexandre), Dictionnaire des ouvrages anonymes, t. II, col. 612.
   - Cioranescu (Alexandre), Bibliographie de la littérature française du XVIIIe siècle, n° 29316.
   - Saillet (Maurice), Margot la ravaudeuse, éd. 1958, p. 171.

Vendu.

 

[GAND - EXPOSITION DE 1913]. L'Exposition de Gand. 1913. Bruxelles, Rossel & Fils, 1913. In-4° (300 x 395 mm.) demi-simili brun à coins, 38 p., illustrations en noir et en couleurs dans le texte et 6 planches en couleurs hors texte avec leurs serpentes, couverture illustrée en couleurs conservée, (collection « Éditions Illustrées du Soir », Avril-Novembre 1913), exemplaire en parfait état.


Table des matières :
   - La Flandre, par Grégoire Le Roy.
   - Gand à travers l'histoire, par Louis Dumont-Wilden.
   - Comment on fait une Exposition, par Ray Nyst.
   - Les floralies, par François Léonard.
   - Le Salon des Beaux-Arts, par Arthur De Rudder.
   - Les Arts décoratifs, par Louis Piérard.
   - La Belgique, par Ray Nyst.
      - Le Stand de la Maison Hirsch & Cie.
      - Les Établissements Delhaize Frère et Cie « Le Lion ».
   - La participation canadienne.
   - La section italienne, par Alex Girelli.
   - Huileries du Congo Belge.
   - L'expansion coloniale.
   - La France.
   - La Grande-Bretagne et l'Irlande, par Ray Nyst.
   - L'Allemagne.
   - Le hall des machines.
   - Le palais de l'électricité.
   - Les Papeteries de Saventhem.
   - Le village moderne.
  - L'Art Décoratif en Belgique.
   - Publicités :
      - Stand principal de « La Nutricia », Société Anonyme, à Laeken.
      - Le pavillon du Byrrh.
      - Les marbres des Carrières Sainte-anne à Gougnies.

Vendu.

 

GHELDERODE (Michel de) — L'histoire comique de Keizer Karel telle que la perpétuèrent jusqu'à nos jours les gens de Brabant et de Flandre. Texte intégral et définitif. Mis en images par Albert Daenens. Bruxelles, Les Éditions du Carrefour, 1943. In-8° (146 x 196 mm.) broché, 185 p., illustrations, ex-libris manuscrit (Gobbaerts) à la page de faux-titre, couverture un peu défraîchie.


Extrait de la préface de la troisième et présente édition :
   Cette fois, lecteur ami, c'est l'Éditeur qui t'apostrophe du seuil de cette Édition troisième, avec l'espoir que tu sois resté aussi bénévole qu'en l'année 1923 de la Rédemption quand l'auteur te parlait, comme ci-devant, sur ce ton familier qui lui appartient en propre. Et pourquoi est-ce à moi, humble Éditeur, de saisir la penne d'oie ? Parce que l'Auteur, ce fécond et infatigable Ghelderode, se récuse ; non qu'il considère cette Histoire Comique de Keizer Karel, achevée voici vingt-cinq ans et constituant son tout premier livre, comme un amusant devoir de style ; et non qu'il ait jamais cessé d'aimer la vie et la littérature populaires ; mais il messied, pense-t-il, qu'un auteur parle de lui-même et de son écrit, fût-il ce premier-né qui a droit à quelque tendresse. Aussi le ferai-je à sa place.
   D'abord, disons le motif de cette réédition qui constitue en quelque sorte une édition originale, pour ce qu'elle livre au lecteur la véritable, l'intégrale version de cette Histoire Comique. Sur quoi je m'explique : En 1922 et sous l'enseigne fantaisiste de « La Sainte Boutique » quelques camarades de l'auteur firent paraître à Louvain une brochure contenant les meilleures anecdotes du manuscrit que parachevait Ghelderode. Cette édition tronquée et bourrée de coquilles n'eut point l'heur de plaire à l'auteur qui ne la mit pas dans le commerce et détruisit la quasi-totalité des indésirables brochures. Une nouvelle édition, soi-disant complète, devait paraître l'année d'après dans la revue La Renaissance d'Occident qui en fit des volumes, tirés-à-part, à peine mis en circulation. L'œuvrette fut remarquée pour son tour plaisant et sa substance folklorique. Elle marquait en outre le pittoresque début d'un écrivain qui allait par la suite, occuper une place considérable dans nos lettres nationales. Toutefois, de l'aveu même de Ghelderode, cette édition deuxième ne correspondait pas à l'original, car, dans la crainte d'offrir un ouvrage trop touffu à une époque où le folklore et l'art populaire n'étaient pas encore l'objet d'une vogue méritée, il avait supprimé nombre d'anecdotes, ne laissant subsister que les plus marquantes. Le désir de donner de cette œuvre originale la version exacte et complète, d'ailleurs corrigée pour la circonstance, a donc motivé de notre part cette troisième édition – finement adornée d'images de cet autre artiste qui, au talent et au goût, joint la connaissance de l'âme du peuple : le bon dessinateur Albert Daenens.


 

Vendu.

 

[GLATIGNY (Albert)]. CHABANNES (Jacques) La sainte bohème : Albert Glatigny. Préface de Francis Carco. Paris, Grasset, 1948 (mention de 4e édition). In-8° (122 x 188 mm.) broché, 226 p., un portrait en frontispice.


Préface :
   Peu d'hommes semblent au premier abord plus délibérément installés « dans la vie » que Jacques Chabannes. Sa carrière nous le montre toujours à l'avant-garde de la curiosité. Romancier, auteur dramatique, journaliste, il s'initie à la radio dès ses premiers balbutiements, écrit les dialogues d'un des premiers films parlants, il dirige aujourd'hui une émission quotidienne télévisée.
   Dès 1940, il prend une part active à la Résistance il y joue un rôle important. Mais aussitôt après la Libération, au moment où la plupart se vantent d'y avoir contribué, Chabannes n'en fait plus état.
   Son théâtre déborde d'ironie, ses romans traitent du monde des coulisses ou de celui des sports. Aucune recherche humaine ne laisse indifférent cet esprit curieux, ce curieux esprit. C'est un homme à la page, qui prend plaisir à diriger Opéra, grand hebdomadaire culturel qu'il a tout naturellement porté au premier plan de la vie intellectuelle et artistique française, parce qu'un tel journal est chaque semaine le microcosme de l'activité de l'esprit.
   Mais ce Parisien dont les « mots » fournissent les échotiers n'éprouve pas de satisfaction plus vive à passer ses rares loisirs à la Nationale. C'est là qu'il trouve, par contraste sans doute, le repos et l'ivresse dans la chaude atmosphère du passé.
   Sans doute est-ce précisément le goût du contraste qui a conduit Jacques Chabannes à consacrer de longues heures à la recherche d'Albert Glatigny, bohème intégral dont Anatole France disait qu'il était « Panurge dans la lune ».
   Albert Glatigny fut un grand, un authentique poète. Vous lirez dans le livre de Jacques Chabannes d'admirables pages patiemment retrouvées dans d'obscures feuilles du second Empire. Glatigny joua un rôle prépondérant dans la naissance du Parnasse. Verlaine dit que sans lui il n'aurait peut-être pas été tout à fait lui-même.
   Or Albert Glatigny est oublié. En 1939, nul ne pense à son centenaire. Un buste à Lillebonne, une plaque à Sèvres, un volume incomplet chez Lemerre, voilà ce qui reste de ce feu follet inexpert dans l'art du faire-valoir littéraire.
   Alors qu'on aurait pu le croire occupé à courtiser quelque vedette ou à interviewer quelque potentat, Jacques Chabannes édifiait patiemment un monument subtil à la mémoire de l'auteur des Vignes folles. Il recherchait pas à pas les traces du vagabond, complexe itinéraire jalonné de poèmes éparpillés.
   Cruelle, baroque et plaisante destinée que celle de ce grand garçon qui n'aima jamais rien au monde que le théâtre, la poésie et qui mourut de cet amour faute d'avoir pu en vivre.
   Vous verrez que Jacques a retracé les étapes de cette vie funambulesque avec une grande piété et une infinie tendresse. On sent qu'il eût aimé le conseiller, le guider, lui donner un coup de main.
   Mais ce serait peine perdue. La vie radieuse et misérable d'Albert Glatigny est un tout parfait. Bien peu de poètes ont écrit une œuvre aussi fidèlement conforme à leur cœur, à leur destinée.
   Rendons grâce à Jacques Chabannes d'avoir consacré nombre d'heures de sa vie dynamique à nous donner un portrait si fidèle et si touchant d'Albert Glatigny « poète lyrique et comédien qui n'eut jamais plus le sou qu'un oiseau de la forêt verte. »

9 euros (code de commande : 02979).

 

GORNY (Léon) — Les politiques européennes face aux États-Unis. Préface de lord Warwick. Paris, Éditions Émile-Paul, 1967. In-8° (142 x 185 mm.) broché, 342 p., cachet ex-libris de Maurice Dernelle (de Quaregnon), une découpe au premier feuillet de garde.
    Hommage de l'auteur à Maurice Dernelle de l'Académie d'Histoire.


En quatrième de couverture :
   Léon Gorny est né en 1902. Après de solides études en province et à Paris, il embrassa la carrière juridique qu’il exerça pendant trente-cinq ans.
   Il est aussi historien (récemment élu à l’Académie d’Histoire), économiste, auteur d’ouvrages qui ont obtenu une grande audience et conférencier apprécié en France et à l’étranger.
   Léon Gorny est également un homme d’action. Engagé dans les Forces Françaises Libres parmi les premiers et démobilisé parmi les derniers, il fut en particulier conseiller juridique de l’État-Major du Général de Gaulle.
   L’Europe est sortie des manuels scolaires pour entrer dans la vie quotidienne. Quelle est-elle en vérité et où va-t-elle ? À ces deux questions, il n’est pas aisé de répondre. Prise de conscience multiple, elle a fait naître, depuis près de deux décennies, les projets les plus divers, les plus contradictoires parfois : l’Europe des Six qui fête cette année dix années d’une existence mouvementée ; celle qui voudrait « aller jusqu’à l’Oural » ; celle qui aurait dû naître d’un acte politique pur, délivré par une Constituante souveraine et celle des États, tout au plus confédérale ; celle des « pools et des ententes » opposée à celle des peuples ; l’Europe atlantique ou celle qui se veut une « troisième force » ; enfin, celle qui se déclare largement ouverte au monde extérieur opposée à celle d’un nationalisme élargi aux dimensions d’un continent.
   Devant une réalité aussi diversement perçue par les hommes et les peuples de notre temps, au-delà de tout esprit polémiqua ce livre est d’abord un retour aux sources, une redécouverte du mot et du continent Europe. Il dresse ensuite un bilan des activités multiples qui, depuis la fin de la deuxième guerre mondiale, se sont cristallisées autour de l’idée européenne. Il examine les principales réalisations dans les divers ordres institutionnel, politique, économique qui marquent une route déjà longue, souvent jalonnée d’obstacles, mais qui conduit – inéluctablement sans doute – à l’unité de l’Europe.
   Enfin, à travers un panorama des « Europes possibles », l’avènement d’une conscience européenne lucide et originale est, pour l’auteur, la véritable clé de voûte d’une œuvre exaltante à laquelle doivent se consacrer tous les hommes de bonne volonté.
   Ce livre représente une contribution précieuse à l’éducation civique européenne de l’honnête homme de cette fin de siècle.

8 euros (code de commande : 02969).

 

GRACIÁN (Baltasar) — Le Héros. [Titre original : El Heroe.] Traduit de l'espagnol et présenté par Joseph de Courbeville. Paris, Éditions Champ Libre, 1980. In-8° (126 x 215 mm.) broché sous couverture à rabats, 85 p.
   La traduction du Héros de Joseph de Courbeville a été publiée pour la première fois à Paris, en 1725, par les Éditions Noël Tissot.


En quatrième de couverture :
   Le Héros est le premier de tous les ouvrages de Gracián, c'est-à-dire et de ceux que nous avons de lui et de ceux qui nous manquent, lesquels sont en plus grand nombre qu'on ne l'a petit-être cru jusqu'ici. Amelot n'a point appris au public ces pertes considérables, bien que, dans la Préface de L'Homme de cour, il prétende donner une liste complète de toutes les œuvres de son auteur. Il n'en compte que trois que nous n'ayons point, et qui sont Avisos al Varón Atento, Galante, Arte para bien morir, néanmoins il s'en trouve douze dans la Préface de El Discreto qu'il cite, et dont il oublie ces paroles : muchos faltan, hasta doze. Il est vrai que Lastanosa ne nomme pas ces douze traités, mais il était pourtant de l'exactitude d'un traducteur zélé, et de la justice due à son auteur, que 1'un fît connaître tous les soins et toutes les veilles de l'autre pour le service du public.
   Quoi qu'il en soit, Lastanosa parle ainsi du Héros dans la Préface de El Discreto qu'il appelle en un autre endroit l'émillateur du premier : Emulo es de Heroe. « La plus grande gloire du Héros, dit-il, ce n'est pas d'avoir été tant de fois imprimé et traduit en différentes langues, ce n'est pas d'avoir été applaudi des nations les plus polies et les plus éclairées, ce n'est pas d'avoir été assez estimé de quelques célèbres écrivains, pour qu'ils en aient inséré dans leurs excellents ouvrages quelques chapitres entiers, comme on le voit dans le Privado Christiano. J'ajoute, dans nos meilleurs auteurs, et surtout dans Saint-Évremont. La véritable gloire du Héros, c'est le jugement qu'en porta Philippe IV après l'avoir lu avec beaucoup d'attention : Ce petit ouvrage est très agréable, je vous assure qu'il contient de grandes choses. »
   La haute idée qu'en conçut ce monarque, à la première lecture qu'il en fit, augmenta dans la suite, bien loin de diminuer, et se changea en admiration il le plaça dans son cabinet parmi certains livres choisis qu'il goûtait davantage, et qu'il lisait plus souvent : El Heroe se admiro en la mayor esfera del selecto Museo Real. Ce sont les termes de Lastanosa dans son Épitre Dédicatoire à Don Baltasar-Carlos, Prince des Espagnes et du Nouveau-Monde.
   Aussi Gracian dès le premier essai de son génie supérieur se propose de former un prince, un grand homme, semblable à unjetine aigle, dont le premier vol s'élève jusqu'au soleil, dit un auteur espagnol : Diô las primeras luzes de su idea, a la ensenança de un Principe en el Heroe, etc. Mais il ne se borne pas aux qualités propres d'un héros guerrier, il s'étend encore à celles qui font les héros en tout genre.
   Le but de Gracian est de porter les hommes à l'héroïsme dans les conditions distinguées de la vie, auxquelles les autres dont elles font la gloire et l'appui se réduisent. Il appelle héros tous les personnages illustres, les grands hommes de guerre, les grands esprits pour la politique, les grands hommes dans la magistrature, les génies extraordinaires pour les lettres, etc. En effet, on peut bien dire que tous les grands hommes se ressemblent en un sens, et c'est que la nature les a comme marqués à un même coin. Quelque différents que puissent être les talents qui les distinguent, la supériorité de leur mérite met entre eux titi rapport commun. C'est la pensée de M. l'Abbé Massien.
   Au reste, si l'on veut encore chicaner Gracian sur le peu de liaison que l'on croit découvrir entre le titre de ses ouvrages et les matières qu'il traite, et chicaner aussi son traducteur sur quelques expressions trop hardies, je n'ai point d'autre réponse à faire que celle de Mademoiselle de Gournay dans sa Préface des Essais de Montaigne qui l'appelait sa fille, et que Juste-Lypse appelait sa sœur.
   « Pour le regard de quelques-uns qui veulent étendre les effets de cette prétendue ignorance de l'esprit jusqu'aux changements de quelques termes usités en l'art vulgairement, libertinage de sa méthode, suite décousue de ses discours et manque même de relation de ses chapitres avec leurs titres parfois, s'ils sont capables de croire qu'une tête de ce calibre ait manqué par capacité à faire en cela, ce que tout écolier de quinze ans peut et fait, je trouve qu'ils sont si plaisants à parler, que ce serait dommage de les faire taire. Ces messieurs avec leurs belles animadversions ont volontiers cueilli 1'une des branches de l'ignorance doctorale, laquelle mon père nous avertit en quelque lieu, que la science fait, et défait la populaire. La vraie touche des esprits, c'est l'examen d'un nouveau livre, et celui qui le lit se met à l'épreuve plus qu'il ne l'y met. »

6 euros (code de commande : 02961).

 

GREEN (Julien) — Les pays lointains. Roman. Paris, Éditions du Seuil, 1987. In-8° (155 x 227 mm.) sous reliure et jaquette d'éditeur, 890 p., exemplaire en bon état.


En quatrième de couverture :
   Ayant quitté un Londres sinistre et après une traversée difficile avec Mrs. Escridge, sa mère ruinée, à seize ans, Elizabeth arrive à Dimwood, riche plantation de Géorgie où un parent, William Hargrove, les recueille. Vont-elles l’une recommencer sa vie et l’autre commencer la sienne dans ce pays inconnu où l’hiver n’existe pas, au milieu des magnolias et des roses ? La plantation heureuse cache, cependant, bien des drames. En 1850, les États-Unis n’ont jamais été aussi près d’une rupture entre Sud et Nord. La Sécession est dans l’air. Elizabeth croit que rien n’arrive jamais, lorsque, un soir de bal, elle voit Jonathan. Bien entendu, c’est toujours la personne qui n’est pas pour vous, celle ou celui contre qui on vous met en garde, l’ennemi en somme, qui fait battre votre cœur. L’amour ne connaît aucun interdit.
   La vie, autour de la jeune Anglaise dont la beauté blonde fait des ravages, s’organise à Savannah, puis en Virginie chez un ami de la famille, « Oncle » Charlie. Là, c’est le tourbillon des fêtes de la société, et la foule des jeunes cousins et cousines, des amis, des serviteurs des Noirs parmi lesquels Betty, vieille femme maternelle, dévouée de tout son âme, et une énigmatique Galloise, Miss Llewelyn, qui régente la plantation de Dimwood et joue secrètement les entremetteuses pour Elizabeth et Jonathan. Celui-ci a épousé une belle femme riche qui a dans les veines un peu de sang noir. Aussi a-t-elle emmené son jeune époux en Europe, à Vienne, où cela n’a aucune importance pour être « reçue ».
   En virginie, dans le domaine de Charlie Jones, Elizabeth répond à l’amour de Ned, le fils encore étudiant de son fastueux tuteur. Mais sans oublier Jonathan. Et elle s’interroge : « Peut-on aimer deux hommes à la fois ? » C’est le destin qui en décidera…
   Apparenté à toutes les grandes familles du Sud, ayant passé une partie de sa jeunesse dans son pays lointain, Julien Green raconte, dans ce livre plain d’amour et de fureur, l’aventure d’un être de désir, car il s’agit pour Elizabeth de posséder la vérité dans une âme et un corps.

6 euros (code de commande : 02978).

 

ISOLLE (Jacques) — Chronique de Saint-Macé. Illustrations de Maurice Pouzet. Angers, Jacques-Petit, 1945. In-8° (149 x 194 mm.) broché sous couverture rempliée, 61, [7] p., illustrations en couleurs, exemplaire numéroté sur vélin pur fil de Lafuma (n° 907), couverture un peu défraîchie.


Introduction :
   Furetant, il y a quelque temps, dans l'antre obscur et poussiéreux d'une espèce de sorcière qui, parce qu'elle vit au milieu d'un amoncellement de vieux papiers, croit pouvoir inscrire sur sa porte : Librairie d'occasion, j'avisai, gisant dans un coin, un petit in-quarto, relié en vélin, dont le titre portait :
      Callimachi cyrenœi hymni
      (Cum suis scholiis græcis) et Epigrammata
      excudebat Henricus Stephanus
      anno MDLXXVII.
   Je feuilletai curieusement l'ouvrage, bel exemplaire d'une typographie ancienne où le grec cursif traçait d'élégantes arabesques. Par passe-temps je marchandai. La sorcière me demanda dix francs. Elle ne savait pas le latin : dix francs pour un Estienne, fussent les hymnes de Callimaque, qu'assurément je ne lirais jamais, ce n'était pas cher ! Je payai et partis.
   Le volume alla, sur un rayon, rejoindre d'autres invalides de son âge. Mais la place était mesurée et je dus forcer ; un craquement se produisit et le dos se fendit dans toute sa longueur.
   Comme je contemplais le désastre d'un œil marri, j'entrevis par la déchirure de la peau des traces d'écriture ; écartant les bords de la plaie, je pus lire une phrase.
   Hélas ! Je n'aurais même pas l'avantage d'une découverte intéressante. Le texte était le suivant :
      ... Tibi semper et ubique gratias agere, Domine Sancte Pater Ommipotens. Sed...
   J'avais reconnu un fragment de la première phrase de la préface de la messe ; sans doute ma reliure était-elle faite de quelque fragment de missel. Cependant, tout à coup, un doute me vint. À force d'entendre chanter des grand'messes, les prières sacrées s'étaient fixées dans ma mémoire, et ce sed me paraissait bizarre.
   Sed ?... Sed ?... Je n'avais aucun souvenir de cet enchaînement de mots. Sur un rayon voisin, un vieux livre d'heures dormait entre les ors ternis de sa reliure ; je le feuilletai. Ma mémoire ne m'avait pas trompé : Aucune des diverses préfaces ne contenait de phrase débutant par Sed. Vérification faite dans la collection de livres de messe, euchologes, heures diverses que je possédais, la plupart pour leurs dorures, il n'existait, du XVe au XXe siècle, pas une préface où figurât ce sed qui commençait à m'agacer. Après de longues hésitations, je pensai que le relieur réparerait aussi bien une fente un peu plus large et décidai d'agrandir l'ouverture pour lire quelques mots de plus. Je lus, en effet, la ligne suivante et, de plus en plus intrigué, en arrivai, pour tout lire, à démonter peu à peu toute la couverture.
   Elle avait été faite d'une peau de vélin écrite d'un seul côté et qui devait être la dernière d'un in-folio de respectables dimensions, puisque la page était coupée en bas, à même le texte. En haut courait ce titre :
      Scti Mathei Monstrioli Historia.
   Outre la fin d'un texte auquel je ne compris rien parce qu'il n'y en avait que les deux dernières lignes, la page comportait deux récits et les trois quarts d'un troisième, le tout en assez mauvais latin d'une écriture facile à lire : œuvre sans doute de quelque moine lettré qui, préposé à la garde des rares manuscrits de son prieuré, occupait ses loisirs à rédiger la maigre chronique des menus incidents dont il était témoin.
   Le prieuré de Saint-Macé, disent les érudits que j'ai consultés, n'a pas d'histoire. Il en avait une, au contraire ; mais je comprends, par l'échantillon que j'en ai découvert, que les bons moines l'aient jugée plus utile à relier des livres qu'à transmettre leur souvenir aux siècles futurs.
   Sans plus de commentaires, voici, avec quelques indispensables arrangements, et traduits en français moderne, les récits du chroniqueur anonyme.



20 euros (code de commande : 02996).

 

JANKOWSKY (Henryk) Dieu, Honneur, Patrie. Sermons d'un curé de Gdansk. Traduits par Isabelle Lisowski. Présentés par Jean Offredo. Préface de Lech Walesa. Paris, Cana, 1989. In-8° (140 x 205 mm.) collé, 227 p.


En quatrième de couverture :
   Nous nous connaissons avec le Père Henryk Jankowski depuis près de dix ans. C'était à un grand moment critique le début de la grève aux Chantiers navals de Gdansk. Alors que nous étions seuls, incertains du lendemain, le Père Henryk est venu vers nous, s'est placé à nos côtés, a prié avec nous, nous a donné la force de la parole de Dieu. Cette première et fraternelle rencontre au cours du chaud mois d'août 1980 fut le commencement de notre amitié. Amitié pour le meilleur et pour le pire. Que de fois nous nous sommes rencontrés à son presbytère, toujours largement ouvert et accueillant. Toujours nos conversations tournaient autour des thèmes évoqués dans ses homélies : Patrie et Église, et aussi l'espoir apporté aux Polonais par Solidarité.
   Justement en la personne du Père Henryk on peut le mieux observer ce qui fait la valeur essentielle de l'Église polonaise : sa présence constante aux côtés de notre Nation dans sa route vers la reconnaissance de ses droits fondamentaux, vers la reconnaissance de cette certitude qu'elle doit être maître en sa propre demeure.
   Maintenant nous vivons la satisfaction et la joie de voir les valeurs défendues par le Père Henryk devenir les valeurs communes de tous les Polonais, à savoir la recherche des meilleures solutions à nos problèmes difficiles.
   Et il y a là comme une part de l'activité de notre grand ami, le Père Henryk.

   (
Lech Walesa)

6 euros (code de commande : 02976).

 

LA FRANQUERIE (André Lesage, marquis de) — La Vierge Marie dans l'Histoire de France. Préface du cardinal Alfred Baudrillart. Montsurs, Éditions Résiac, 1994. In-8° (142 x 214 mm.) collé, 347 p., illustrations hors texte, exemplaire en très bon état.


En quatrième de couverture :
   Passé, présent et avenir ont mystérieusement tissé, et tissent encore la France. Hier, la Gaule des Druides qui, les premiers, élèvent dans le bois sacré de Chartres un autel à la « Virginis Pariturae » (la Vierge qui doit enfanter) ; puis l'Empereur Claude qui, chassant le druidisme, veut imposer les dieux romains, favorisant ainsi déjà l'éclosion d'une religion nouvelle ; ce sont aussi les premiers disciples semant la bonne nouvelle, la France de Rémi, Martin de Tours, Louis IX ou Bernard de Clairvaux. À chaque saison, ses fruits, qui n'ont pas tous la même saveur : la bonne terre qui a vu naître Geneviève, Jeanne d'Arc, Thérèse de Lisieux ou Bernadette a aussi donné le jour aux Rousseau, Voltaire et Jules Ferry. La même terre a nourri des ministres sacrés et des ministres de lois impies. Pas la même sève.
   Quels liens relient donc encore la France de la Grande Pyramide au Royaume des siècles éteints ?
   Lisez : vous apprendrez l'origine princière – sinon royale – de nombre de fondations, de hauts lieux spirituels, de dévotions et traditions locales. Vous découvrirez avec émerveillement la vraie histoire de cette France aux 35 cathédrales placées sous le vocable de Notre-Dame de France ; la France des 43 paroisses qui protègent Paris comme une muraille ; la France du Vézelay, de Chartres et de Paray. Saviez-vous même que, dès le XIIe, notre Sorbonne proclamait Marie conçue sans péché ? Vous verrez comment, au cours de l'Histoire, Marie a présidé à l'éclosion de notre nationalité, comme Elle a organisé de « divins coups d'État ». On ne compte plus les lieux où Elle est apparue, les batailles qu'Elle a conduites, les victoires qu'Elle a remportées, les événements qu'Elle a marqués de son empreinte, comme autant de « flux et reflux de la grâce. »
   Le Marquis de la Franquerie aurait-il rêvé cette France-là, trop belle pour avoir existé ? Non. Au prix d'un travail considérable, l'auteur a labouré le champ immense de l'Histoire, retourné cette terre où croissent ensemble l'ivraie et le bon grain. Malgré tant de divergen­ces, d'affrontements d'opinions, de guerres et de révolutions, il a, au fond du sillon mis à nu, retrouvé ce réseau serré et continu de profondes racines toujours prêtes à reverdir.

Vendu.

 

LIVINGSTON (Harold) Pilotes sans visa (I fly for freedom). Traduit de l'américain par François Gromaire. Paris, Éditions Jean Froissart, 1952. In-8° (143 x 192 mm.) broché, 288 p., ouvrages de vers.


Avertissement au lecteur :
   En juillet 1948, le monde suivit avec un grand intérêt les péripéties d'un groupe de jeunes Américains, qui tentaient de gagner Israël à bord d'un B-17, en dépit des tentatives officielles pour leur mettre les bâtons dans les roues. Forcés d'atterrir à Terre-Neuve, ils reçurent l'ordre de rentrer aux États-Unis ; on leur laissa juste assez d'essence pour le trajet. Le lendemain matin, les journaux annonçaient que l'avion était parvenu à atterrir aux Açores. L'appareil fut saisi et son équipage arrêté.
   Dans le monde entier, des millions de gens considérèrent cet échec comme une défaite personnelle et souhaitèrent qu'il fût racheté par de nombreux succès. Beaucoup se demandaient si c'était là la première tentative du genre ou si d'autres missions avaient déjà été menées à bien sous le manteau.
   Au même moment, le soixantième chargement de matériel militaire était amené à Tel-Aviv par un C-46 des surplus ; l'organisation à laquelle appartenait cet appareil comprenait deux cents hommes ; elle n'avait cessé de croître depuis sa fondation, au début de février, par une poignée de jeunes juifs américains de New-York et de Californie, tous anciens membres de l'aviation U.S.
   Ce livre relate l'histoire de ces hommes, de cette organisation et de leurs activités... l'histoire du rôle capital qu'ils jouèrent dans la lutte menée par les Israéliens pour l'édification d'une patrie pacifique.

6 euros (code de commande : 02981).

 

MARIE-THÉRÈSE D'AUTRICHE — Edit de l'Impératrice-Reine du 25 Septembre 1769. Sur l'obligation d'entretenir, de réparer, ou de restaurer les Eglises Paroissiales au Plat-Pays, ainsi que les Presbytères, ou Maisons Pastorales. In-plano (180 x 322 mm.) en deux feuillets imprimés recto-verso. 


Extrait :
   Les difficultés qui se sont élevées depuis longues années, & qui renaissent sans cesse dans les Provinces de notre obéissance aux Pays-Bas, sur l'obligation d'entretenir, de réparer, ou de restaurer les Eglises Paroissiales au Plat-Pays ^...] Nous avons reconnu qu'elles provenoient en partie d'une multitude d'usages divers qui se sont introduits insensiblement contre l'esprit du Droit commu, & au préjudice de ceux qui payent la Dîme. [...] Comme il est important pour le bien de nos fidéles Sujets, de tarir la source de tant de Contestations dispensieuses, si préjudiciables d'ailleurs à l'exercice du Culte Divin, Nous avons résolu de fixer une bonne fois la jurisprudence sur ce point, au moien d'une regle générale & uniforme, qui en rapprochant la destination des Dîmes de l'objet de leur établissement primitif dans la Chrétienté, fasse cesser désormais toute diversité des principes sur cette matiere.

Vendu.

 

[MONS - ALMANACH]. Armonaque dé Mons pou l'année 1849. Mons, Masquillier-Lamir, 1849. [Mons, / Imp. dé Masquillier éié Lamir, Grand'Rue, 25.] In-8° (115 x 152 mm.) broché, 62, [1 (horaire de la fermeture des portes de la ville, table)] p.,exemplaire en très bon état.
   Créé par le curé Charles Letellier en 1846, l'Armonaque dé Mons est un classique de la littérature patoisante montoise. 


Tabe :
   - Carcul du temps, carcul ecclésiastique, éclisses.
   - Avertance.
   - Calendier.
   - Souvenances du temps passé.
   - El' Quéveau vicieux (Lette d'in Montois à s' pére).
   - Lés Cerques.
   - Lés Jeûnes dé Nez.
   - Talaûpe.
   - Jean l' malin.
   - El' Baudet qui cange dé maîtes (L'âne et ses Maîtres).
   - Réquiem éié l' Paufe-Diâbe (La Mort et le Malheureux)..
   - Ermeides famïers (Pou l' Démigraine).
   - Ermeides famïers (Pou lés Caups d' Soleil).
   - Ermeides famïers (Pou lésCranques).
   - El' Palais du Lion (La Cour du Lion).
   - Enne Matinée dins enne École-Montoise.
   - Les deux Hommes hùreux (Histoire).
   - Annonces du temps à veni.
   - El' Gazette à l' Maison Madelon.
   - Heures qu'on Ouvre et qu'on Frume lés Portes.
   - Table.

Vendu.

 

[MONS - ALMANACH]. Armonaque dé Mons pou l'année 2007. Mons, Association des Montois Cayaux, 2007. In-8° (158 x 222 mm.) broché, 85 p., publicités, exemplaire en parfait état. 


Advertance par Claude Gérin :
   N'vos faites nié d'monvées sang, vos avez attindu pus longmint qu'à l'habitwance mais vo patieince est récompinsée, vos avez ein Armonaque liméro iun.
   In preume, j'voudrais dire tout l'respect èyè l'admiration qu'j'ai pou Mossieu Georges Despinoy qu'a vu ses qualités littéraires arconnues pa l'Association Royale des Écrivains Wallons. Il a r'çu el prix « Émile Poumon Mons ». C't'ein honneur étou pou no n'association qui a eu l'chance dé l'compter parmi les scriveux d'1'Armonaque èyè dé l'Gazette des Camerluches. Deux autes scriveux ont été mis à l'honneur: Edouard Bauvois qu'a r'çu el prumier prix èyè « L'Picard d'Or » du concours organisé pa « Catiau et Terris », ène association qu'a squèpi l'année passée. C'est René Lemur qu'a r'çu l'deuxième prix du min.me concours.Comme vos l'iirez pus long, l'Armonaque féet n'place espéciale à ein évèn'mint qu'a marqué no Ducasse il a tout jusse cinquante années : el vol du Dragon. Ej cois qu'avé l'temps qu'a passé les Montois n'in veulent'té pus à l'binde d'étudiants qu'ont monté ène escaudrie « abominâbe » qu'avoit été vréemint bé préparée pa n'binde d'arsouyes qui n'pinsiont sûr'mint nié daller si long. J'sées bé que c'jour-là, i z'ont été loumés d'affrontés, d'halbrans, d'bons à rié èyè j'in passe ! Hûreus'mint, i z'ont d'mandé pardon au bourguémesse Abel Dubois qui, probâbe, s'a ramint'vé el temps ousqu'il ain.moit bé d'fèere des farces étou. Vos m'direz que j'prinds bé l'définse dé ces cousses-là. I n'a nié d'avance, vos dallez comprinde èyè i faut bé que j'vos dise el franche marguerite. Quasimint tous les « voleurs » étiont, comme mi, des jweux d'basket du Mons Universitaire Club.
   In 1957, j'féesois m'service militaire èyè j'n'étois nié à Mons ; hasard que j'arois sûr'mint féet partie dé l'binde ! J'espère bé qu'jé n's'rai nié pindu !
Table des matières :
   - Avertance.
   - A t'n'âge.
   - Bel bel, Cybèle !!!.
   - Biete èyè geins.
   - Tout cange.
   - Eine canson su les kiés.
   - Mons code 0007.
   - El' goût des cerises.
   - Dodo.
   - Footing, jogging !.
   - El gardin du mayeur.
   - El farceur.
   - El grand Braquet.
   - Liberté eye boustifaye.
   - Incolomies.
   - Incivilités - Délinquance.
   - Popaul, Mingeu d'eats.
   - Les prones.
   - Saint Nicolas.
   - El descinte dé True des Clercs.
   - Canson d'Rita, l'amoureuse.
   - Légende du sapin d'Noé.
   - Léon Wailliez.
   - Déjà 50 ans : le vol du dragon.
   - Après tout.
   - L'accent du terroir.
   - Pou aimer s'n'homme.
   - Pruntemps.
   - El mot d'ia fin.

Vendu.

 

['PATAPHYSIQUE]. Monitoires du Cymbalum Pataphysicum. N° 2. Sermiers, Cymbalum Pataphysicum, 1986. In-8° (150 x 210 mm.) agrafé, 32 p., illustrations, exemplaire en parfait état revêtu d'un infâmant escargot.


   L'antique question des rapports entre hommes et femmes, posée depuis longtemps par les mouvements féministes (la grève de l'amour des Athéniennes conduites par Lysistrata, qu'illustra Aristophane), a commencé de se formuler de façon voyante après la Première Guerre mondiale avec la mode qui, chez les femmes, symbolisait leur indépendance : cheveux courts, robe rétrécie, long fume-cigarette, fréquentation des bars, au cours des années vingt, pour se manifester plus fortement encore après le second conflit. Les petites-filles de Flora Tristan, d'OIympe de Gouges, de Mrs Pankhurst, de la « garçonne » allant jusqu'à descendre dans la rue pour témoigner contre l'homme et son machisme.
   Bien sûr, ne s'est-il agi là que de l'action menée par une minorité agissante. L'homme, cependant, ne s'en est pas moins trouvé au tapis, comme jadis Louis XVI et, naguère, le Czar. Comme eux, il a dû céder son royaume et son empire, et même partager jusqu'à son pantalon, sans pour autant avoir droit, à l'exception des religieux et des magistrats, à la robe. Il ne lui reste plus guère que le privilège un peu désuet de faire pipi contre le mur, ce dont il n'est pas peu fier, et celui d'arborer moustache et barbe pour autant que la femme n'a pas encore jugé bon, malgré les précédents de sainte Wilgeforte, de Marguerite d'Autriche, de Madeleine Lefort ou de Clémentine Delait, de se les laisser pousser.
   Cela n'est pas sans conséquences.
   Nous avons aujourd'hui une Organisation des droits de l'homme où la femme est preneuse à 50 % et un ministère des Droits de la femme où l'homme n'a pas voix au chapitre.
   Pour nous, qui voyageons dans le train de l'Histoire, nous enregistrons soudainement un changement de paysage tandis que, çà et là, des mains féminines se saisissent des commandes de la locomotive.
   Comme tous les événements importants, celui-là se traduit par une modification des mœurs et, partant, par une modification du langage. Polytechnicienne, colonelle et colonel, capitaine, lieutenant, soldat et soldate, préfet et préfète, député, maire, on ne sait plus trop, en ce qui concerne nos sœurs, à qui l'on a affaire, même s'il convient de dire : madame le président ou madame le ministre.
   Si nous ouvrons notre Rabelais (Gargantua, chap. III : « Comment Gargantua fut unze moys porté ou ventre de sa mère »), nous remarquons que navire était, au XVIe siècle, un mot féminin, comme il l'est encore, de nos jours, dans la langue anglaise : « Julie, fille de l'empereur Octavian, ne se abandonnoit à ses taboureurs (tambourineurs) sinon quand elle se sentoit grosse, à la forme que la navire ne reçoit son pilot que premièrement ne soit callafatée et chargée. »
   Si nous prenons Le Surmâle d'Alfred Jarry, ou encore un dictionnaire Larousse de 1913, nous constatons qu'automobile, mot-symbole du modernisme, était un vocable masculin ; dans le dictionnaire nous pouvons admirer les vignettes illustrant un automobile couvert (omnibus) et un automobile découvert (voiturette). Ce mot, d'abord pionnier, est devenu pionnière et se promène de nos jours en jupe-culotte.
   La Science se bornant, pour nous, à observer et à constater les faits ou phénomènes qui se présentent, à en tirer les enseignements et à en étudier les conséquences et les applications, nous notons que beaucoup de mots transsexuels, tels ceux cités plus haut, se trouvent actuellement dans les magasins du prêt-à-porter féminin. Sans préjuger des costumes qui vont leur être choisis en l'an 2000, nous présenterons ici, dans notre collection Quiproquos, quelques modèles de travestis, de genre féminin aussi bien que masculin. En hors-d'œuvre, nous ferons précéder cette présentation de deux modèles d'allure plus classique, destinés aux épaules soumises d'O et à celles, plus carrées, de René, amants que, il y a trente ans, nous fit connaître Pauline Réage.

Vendu.

 

['PATAPHYSIQUE]. Montage avec un indice d'attribution à Jean Ferry, S. S.l., Cymbalum Pataphysicum, 1989. In-12 (105 x 160 mm.) agrafé, 9, [2] p., illustrations, (collection « Les Astéronymes », n° 5), exemplaire numéroté sur papier blond doré (n° 141), en parfait état. 


Note de l'éditeur :
   On se perd en conjectures sur la nature du procédé qui a présidé à la confection du texte. Son titre et l’allusion finale au « Montévidéen » laissent supposer qu’il pourrait s’agir de la méthode du plagiat – ou plutôt de l’insertion – chère à Lautréamont.
   Il n’est même pas certain que ce « montage » soit l’œuvre du TS Jean Ferry, artisan de cinéma, dans les papiers posthumes duquel il fut retrouvé avant d’être publié dans cette collection Les Astéronymes pour le quinzième anniversaire (avéré) de sa mort (apparente).

 

Vendu.

 

PATRIS (André) Wallonie '70. Naissance d'un peuple. Bruxelles, Éditions Vie Ouvrière, 1970. In-8° (155 x 230 mm.) broché, 83 p., (collection « Questions Économiques Sociales et Politiques »).


En quatrième de couverture :
   Le véritable écueil pour l'État non-homogène qu'est la Belgique ne tient pas à une prétendue incompatibilité entre le legs du passé et les espérances d'un avenir diversifié. Ce qui le mine, c'est l'opposition obtuse de maints de ses dirigeants à l'émancipation de ses composantes.
   La Wallonie, pour sa part, ne cessera pas la lutte avant d'avoir trouvé, dans une association économique et culturelle avec la France en particulier, des garanties réelles contre un autoritaire dynamisme thiois, dont elle a déjà pâti. Le jour où celui-ci aura édifié, dans le delta des trois fleuves, une des plus riches zones industrielles du monde, que deviendrait la Wallonie sans un puissant contrefort méridional ?
Pour parvenir à l'équilibre souhaité, il est des procédés moins brutaux que ceux de 1830 et plus conformes au style du siècle. La marche française de Wallonie peut être, à la satisfaction de tous, un intermédiaire qui, loin de se fermer à qui que ce soit, se prête à toutes les formes modernes du dialogue et de la coopération. Le fédéralisme est un concept assez souple pour répondre aux besoins spécifiques de la Wallonie. 

12 euros (code de commande : 02984).

 

PIGEON (Jean) — Jean Pigeon. Textes critiques sur 50 artistes belges. Préface de Jacques Franckx, avant-propos de Serge Goyens de Heusch. Bruxelles, Éditions de la Fondation pour l'Art Belge Contemporain, 1992. In-4° (250 x 250 mm.) broché, 131 p, nombreuses illustrations en noir et en couleurs, tirage limité à 1000 exemplaires.
   Un ouvrage de référence peu courant qui se termine par une riche bibliographie. 


Liste des artistes :
  Gabriel Belgeonne, Gaston Bertrand, Bram Bogart, Micheline Boyadjian, Roland Breucker, Pol Bury, Zéphir Busine, Fernand Carette, Jo-Anne Caron, Georges Collignon, Pierre Courtois, Francis De Bolle, Gilbert Decock, Anne Deglain, Jo Delahaut, Camile De Taeye, Roger Dudant, Gilberte Dumont, Francis Dusepulchre, Jo Dustin, André Eijberg, Daniel Fauville, Marc Feulien, Jean-Michel Folon, André Goffin, Arthur Grosemans, Jacques Guilmot, Christian Heckscher, Willy Helleweegen, Jacques Lacomblez, André Lambotte, Lismonde, Jean-Marie Mahieu, Cécile Massart, Marina Mayer, Robert Michiels, Michel Mineur, Jacques Muller, Maurice Pasternak, Peji, Luc Perot, Jean Rets, Toma Roata, Christian Rolet, Paul Schrobiltgen, André Sprumont,,Georges Vandenbosch, Louis Van Lint, Marcel Vintevogel, Francis Vloebergs.

30 euros (code de commande : 02966).

 

PLISNIER (Charles) — Fertilité du désert. Poèmes. Paris - Bruxelles, Éditions Labor, 1933. In-8° (120 x 185 mm.) broché, 158 p., exemplaire non coupé.


Notice de Raoul Vaneigem :
   Fertilité du désert. Œuvre poétique de Charles Plisnier (1896-1952), publié en 1931, la plus marquée par l'influence du surréalisme.
   Une opinion communément admise déplore que le militant que fut Plisnier ait condamné au silence le poète surréaliste qu'il se sentait fondamentalement. De là une oscillation parfois malencontreuse entre la rhétorique de la révolte et des emprunts au Surréalisme souvent plus proches des tics de langage que d'une véritable inspiration. Si tel un poulpe, l'« inconnu colle aux vitres vertes », les images semblent s'emprunter davantage qu'elles ne se jouent : « Lave tes dents pleines de soir », ou : « Les mots tombent tous, comme une goutte, à la même place » restent bien en-deçà du génie verbal d'un Benjamin Péret, lui aussi attiré par l'exécration. Il n'est pas jusqu'aux évocations des mécanismes de la vie moderne qui ne paraissent empruntées à Marinetti : « Les machines à écrire grésillent, comme une pluie sur la fenêtre ».
   Cependant, la manipulation rapide des paradoxes aboutit à un rythme échevelé, même s'il s'essouffle parfois. Les mots jetés en vrac finissent par faire le poids de la sincérité. De ces poèmes « couleurs d'église et de cabaret », il est permis de s'abreuver et il arrive que passe dans le lecteur cette sensation d'ivresse que Plisnier prend à s'exprimer volubilement.
   Le militant l'emporte dans Déluge, dédié à « Lénine in memoriam ». C'est le tableau d'un monde en crise, avec ses flambées de violence et sa misère. « Des étoffes tissées à Cardiff se défaisaient dans l'usure des neiges ». L'inspiration délaisse le Surréalisme et se tourne vers Maïakovsky. Un long poème évoque Lénine à Genève, tandis que les discours martelés forment l'axe autour duquel s'ordonnera la tourmente.
   Dans une violence que Plisnier ne s'embarrasse pas de maîtriser, les images roulent pêle-mêle, riches ou pauvres, bouffies d'indignation ou ciselées par le sarcasme, comme si le seul fil conducteur ne devait être qu'une intense sincérité.
Bibliographie :
   - Vaneigem (Raoul), « Fertilité du désert », dans, Lettres françaises de Belgique. Dictionnaire des œuvres. La poésie, p. 206.

10 euros (code de commande : 02971).

 

RAYNAL (François-Paul) — Les artisans du village. Paris, Les Publications Techniques, 1943. In-8° (161 x 245 mm.) broché, 153 p., illustrations in et hors texte, exemplaire non coupé.


Table des matières :
   - Ceux du bois.
      - Le bûcheron.
      - Les scieurs de long.
      - Le charbonnier.
      - Le sabotier.
      - Le menuisier.
      - Le tourneur.
   - Ceux du métal.
      - Le forgeron.
      - Les couteliers de Thiers.
      - Le chaudronnier-étameur.
   - Ceux de la bâtisse.
      - Les maçons limousins.
      - Le tailleur de pierre.
      - Les charpentiers et les couvreurs.
   - Ceux du vêtement.
      - Les dentellières.
      - Le tailleur d'habits.
      - Le cordonnier.
   - Ceux du vivre.
      - Le meunier.
      - Le fournier, le boulanger.
      - Les vignerons.
   - Ceux qui embellissent la vie.
      - Le jardinier.
      - Les papetiers d'Ambert.
      - Le potier.

Vendu.

 

RESTIF DE LA BRETONNE (Nicolas Edme Restif, dit) — Mes amours à vingt ans. Illustrations de Jacques Tournebroche (pseudonyme de Sylvain Sauvage). Tomes I et II (complet). Paris, Éditions du Moustié, 1947. Deux volumes in-8° (155 x 235 mm.) en ff. sous chemises et étui d'éditeur (dos passés, étui un peu frotté), 129 et 109 p., 24 gravures en couleurs, un des quelques exemplaires d'artiste sur vélin de Lana portant les initiales manuscrites de Jacques Tournebroche (J.T.). 



   Ce volume est constitué d'extrait choisis du texte publié sous le titre Monsieur Nicolas : ou, Le cœur humain dévoilé.
Bibliographie :
   - Restif de la Bretonne (Nicolas Edme, dit), Monsieur Nicolas : ou, Le cœur humain dévoilé (enfance et jeunesse), édition de John Grand-Carteret (Paris, Michaud, 1910).


 

Les deux volumes : 70 euros (code de commande : 02987).

 

STEVENS (René) et VAN DER SWAELMEN (Louis) Guide du promeneur dans la Forêt de Soignes. Bruxelles - Paris, Librairie d’Art et d’Histoire G. Van Oest & Cie, 1914 [la couverture porte la date de 1923.]. In-8° (140 x 215 mm.) broché, XIII, 313 p., illustrations, exemplaire en très bon état.


En quatrième de couverture :
   - Préambule.
   - Quelques indications générales et préliminaires.
   - Tableau Général des grandes voies de communication et des moyens de transport en commun intéressant le territoire ou la périphérie de la Forêt de Soignes.
      I. Routes et avenues.
      II. Les voies cyclables.
      III. Les allées cavalières.
   Les itinéraires.
      Itinéraire n° I. Première partie : de Boitsfort à Groenendael.
         Deuxième partie : de Groenendael à la Ferme des sept drèves et retour à Groenendael.
         Annexe à l'itinéraire n° I.
      Itinéraire n° II. Première partie : de Boitsfort à l'Abbaye de Rouge-Cloître.
         Deuxième partie : de l'Abbaye de Rouge-Cloître à Tervueren.
         Annexe à l'itinéraire n° II.
      Itinéraire n° III. De Groenendael à la Petite Espinette.
      Itinéraire n° IV. De Groenendael au Vallon des Puits et retour à Groenendael.
         Annexe à l'itinéraire n° IV.
      Itinéraire n° V. De Groenendael à Boitsfort.
      Itinéraire n° VI. De la Petite Espinette à Boitsfort.
      Itinéraire n° VII. De la Petite Espinette à la Halte de la Forêt de Soignes, au Grippensdelle et à Boitsfort.
      Itinéraire n° VIII. De Boitsfort aux Quatre-Bras.
      Itinéraire n° IX. Des Quatre-Bras à Tervueren.
         Annexe à l'itinéraire n° IX.
      Itinéraire n° X. D'Auderghem à Stockel.
   - Sentiers forestiers.
   - Liste des nouveaux sentiers créés depuis 1914.
   - Additions et corrections.
   - Table des illustrations.

12 euros (code de commande : 02975).

 

SUÉTONE (Caius Suetonius Tranquillus) — Caius Suetonius Tranquillus. Cum annotationibus diversorum.Amsterdam, Elzevier, 1650. [Amsterodami, / Typis Ludovici Elzevirii, / Sumptibus Societatis 1650.] In-24 (65 x 120 mm.) plein veau d'époque, dos lisse orné, mors fendus, 369 (y compris le titre gravé), [13 (index)] p.
   Une réimpression au même format et au même nombre de pages fut imprimée en 1671.


Table :
   - Collectanea de vita et scriptis suetonii tranquilli.
   I. C. Suet. Tranquilli divus Julius Cæsar.
   II. C. Suet. Tranquilli D. Octavius Cæsar Augustus.
   III. C. Suet Tranquilli Tiberius Nero Cæsar.
   IV. C. Suet Tranquilli C. Cæsar Caligula.
   V. C. Suet Tranquilli Tib. Claudius Drusus Cæsar.
   VI. C. Suet Tranquilli Nero Claudius Cæsar.
   VII. C. Suet Tranquilli Ser. Sulpicius Galba.
   VIII. C. Suet Tranquilli M. Salvius Otho.
   IX. C. Suet Tranquilli Aulus Vitellius.
   X. C. Suet Tranquilli T. Vespasianus.
   XI. C. Suet Tranquilli D. Titus.
   XII. C. Suet Tranquilli Flavius Domitianus.
   - C. Suet Tranquilli de illustribus grammaticis liber.
Bibliographie :
   - Willems (Alphonse), Les Elzevier. Histoire et annales typographiques, n° 1118.

 

 Vendu.

 

TASSO (Torquato) — Jérusalem délivrée. Poëme, traduit de l'italien. Nouvelle édition revue et corrigée ; enrichie de la vie du Tasse. Tomes I et II (complet). Paris, Carez, 1810. [A Paris, / Chez J. Carez, Libraire, rue des Poitevins. N° 2. / 1810.] Deux volumes in-12 (98 x 150 mm.) sous leur brochage d'époque, t. I : [1 (faux-titre)], [1 bl.], [1 (titre)], [1 bl.], XXIX, [1 bl.], 249, [1 bl.] p., t. II : [1 (faux-titre)], [1 bl.], [1 (titre)], [1 bl.], 246 p., bon exemplaire.


   « La Jérusalem délivrée est un modèle parfait de composition. C’est là qu’on peut apprendre à mêler les sujets sans les confondre : l’art avec lequel le Tasse vous transporte d’une bataille à une scène d’amour, d’une scène d’amour à un conseil, d’une procession à un palais magique, d’un palais magique à un camp, d’un assaut à la grotte d’un solitaire, du tumulte d’une cité assiégée à la cabane d’un pasteur, cet art est admirable. »
(François-René de Chateaubriand.)

Les deux volumes : 20 euros (code de commande : 02977).

 

[THÉÂTRE CLASSIQUE]. Album Théâtre classique. La vie théâtrale sous Louis XIII et Louis XIV. Iconographie réunie et commentée par Sylvie Chevalley. Paris, Gallimard, 1970. In-8° (113 x 176 mm.) sous reliure, jaquette et Rhodoïd (un peu jauni) d'éditeur, [10], 325, [17] p., (collection « Albums de la Bibliothèque de la Pléiade », n° 9), exemplaire en bon état.


Extrait de l'avertissement :
   
Théâtre classique : Corneille, Molière, Racine. Des valeurs sûres, reconnues, respectées, mais dévitalisées et qui semblent avoir perdu leur saveur de nouveauté et leur pouvoir d'émerveillement. L'accoutumance rend insensible et aveugle. Pas de meilleur remède à l'admiration indifférente que l'on porte aux trois grands maîtres de l'âge classique que de pénétrer dans le monde du théâtre sous Louis XIII et Louis XIV, de mesurer le chemin parcouru depuis les grossières farces qui font rire la populace et le bon roi Henri jusqu'aux chefs-d'œuvre semés à profusion, d'année en année, sous les pas de Louis XIV.
   Lorsque Molière, Corneille et Racine disparaissent, leurs pièces illuminent la scène de la jeune Comédie-Française et servent de modèles à une nouvelle génération. Le public, qui a goûté aux grandes œuvres, exige désormais des auteurs non certes le génie, qui est un don des dieux, mais une certaine qualité de talent, du métier et du goût. Après Pierre Corneille, il y a Thomas Corneille ; après Molière, Regnard, Dufresny et Dancourt ; après Racine, La Grange-Chancel et Crébillon.
   Suivre d'année en année, de jour en jour, l'aventure théâtrale est une expérience instructive. Il apparaît soudain avec force que Corneille, Molière, Racine furent d'abord des auteurs inconnus, qu'ils durent se frayer – parfois difficilement – un chemin parmi leurs contemporains, qu'ils eurent à combattre, et que, vainqueurs aux yeux de la postérité, s'ils connurent des soirs triomphants, ils subirent aussi ces échecs, cette désaffection, plus amers aux grands écrivains que ne leur est enivrante la victoire. Pertharite tomba, le Misanthrope ne réussit pas, la Phèdre de Pradon l'emporta sur celle de Racine...
   Mais quelle époque pour l'amateur de théâtre que celle où en l'espace d'une année il peut assister à la création de trois ou quatre chefs-d'œuvre, Polyeucte, La Mort de Pompée et Le Menteur, Amphitryon, George Dandin, L'Avare et Les Plaideurs, Tartuffe et Andromaque, Le Bourgeois gentilhomme et Bérénice !
   Car le théâtre n'est pas que littérature. Écrite, la pièce n'est pas encore née. Ce sont les acteurs qui lui donnent la vie et le public qui la révèle dans sa vérité. Du manuscrit aux chandelles de la rampe est mise en œuvre une alchimie complexe, susceptible de déterminer le succès – momentané – d'une mauvaise pièce, ou l'échec d'un chef-d'œuvre. Auteurs et comédiens, souvent divisés par des querelles d'argent, sont étroitement liés par un objectif commun : plaire. Corneille écrit pour Montdory, puis Floridor, Molière pour lui-même et pour ses compagnons, Racine pour la Du Parc et la Champmeslé. Chaque troupe a ses auteurs attitrés, ses vedettes, ses décorateurs. Entre le théâtre du Marais, l'Hôtel de Bourgogne et le Théâtre du Palais-Royal se livre une guerre où sont donnés bien des coups bas.
   La faveur des grands, qui signifie prestige et aide matérielle est, heureusement, acquise aux gens de théâtre. Richelieu et Mazarin trouvent leur meilleur délassement dans le spectacle, et l'architecture, la machinerie et la décoration théâtrales atteignent sous leur impulsion, un niveau technique élevé. Le jeune Roi est passionné de danse et de musique ; pour lui, Molière conçoit ses incomparables comédies-ballets et grâce à lui il obtient les moyens de les produire avec splendeur. La dévotion même du Roi vieilli sert le théâtre en ramenant Racine à la scène avec ses tragédies sacrées.
   Dans cet Album où Corneille, Molière et Racine occupent les cimes, la forêt tient une grande place. Bien des auteurs sont cités, ignorés des livres de littérature, bien des comédiens, vers qui ne monte plus le « brouhaha » du succès. Tous eurent leur heure ; tous participèrent, parfois très utilement, à la riche vie théâtrale du XVIIe siècle, et jouèrent leur rôle dans cette bataille exaltante chaque soir recommencée dont le théâtre est le champ. À travers 525 images et documents dont un grand nombre sont inédits, j'ai tenté de faire revivre leurs travaux et leurs peines, leurs échecs et leurs triomphes.

Vendu.

 

THÉVOZ (Michel) — Requiem pour la folie. Paris, La Différence, 1995. In-8° (130 x 200 mm.) broché, 101 p., (collection « Mobile Matière », n° 45), exemplaire en très bon état. 


En quatrième de couverture :
   On fait l'éloge de la différence alors qu'elle est depuis longtemps intégrée et assimilée. Et l'éloge de la folie – mais où sont passés les fous ? L'art contemporain ? S'il y en avait, ça se saurait ! La singularité, traquée naguère pour être réprimée et aujourd'hui pour être exaltée et médiatisée, n'est plus qu'une prothèse aussi voyante que la perruque d'Andy Warhol. L'homogénéité généralisée a du moins cette opportunité de nous affranchir de modèles culturels intimi­dants et dinosauriens. Tel apparaît l'héroïsme de notre post-modernité, que le présent essai entend célébrer à sa manière.
   Michel Thévoz, né en 1936, est conservateur de la Collection de l'Art Brut et professeur d'histoire de l'art à l'Université de Lausanne. Il a publié des ouvrages qui associent l'esthétique à la psychanalyse et à la sociologie, et qui s'appliquent à ce qu'on pourrait appeler l'« expérience des limites de la culture ».

5 euros (code de commande : 02963).

 

TILLON (Charles) — Les F. T. P. La guérilla en France. Nouvelle édition. Paris, Julliard, 1967. In-8° (140 x 213 mm.) sous reliure et jaquette d'éditeur, 386 p. 


En quatrième de couverture :
   Ce témoignage de la Résistance armée s'appuie non seulement sur une documentation minutieuse et de première main, mais aussi sur quelques mises au point d'un intérêt capital. Après avoir établi que les premières organisations de la Résistance entrèrent en activité clandestine dès l'été 1940, Charles Tillon s'applique à mettre en lumière le rôle important joué par les F.T.P. (Francs-tireurs et partisans français), créés par les Communistes, dans la formation des Forces françaises de l'intérieur, puis dans les combats de la Libération. Une solide étude du plan insurrectionnel conçu et réalisé par la Résistance, de la conduite de cette insurrection et de la contribution stratégique des forces de la Résistance à la libération du sol national ; des études particulières sur certaines opérations (Vercors, Marseille, insurrection parisienne), enfin une analyse de la politique du général de Gaulle et de ses bureaux londoniens vis-à-vis des principaux groupements de la Résistance, font que ce livre important et passionnant complète, et sur de nombreux points renouvelle entièrement notre connaissance de l'histoire de la clandestinité entre 1940 et 1944.

10 euros (code de commande : 02980).

 

[VERLAINE (Paul)]. DONOS (Charles) — Verlaine intime. Rédigé d'après les documents recueillis sur le Roi des Poètes par son amis et éditeur Léon Vanier. Illustré de gravures et d'autographes d'après des dessins et manuscrits de Paul Verlaine gravés par Ch. Decaux. Paris, Vanier, 1898. [Paris / Librairie Léon Vanier, Éditeur / 19, quai Saint-Michel, 19 / 1898] In-8° (132 x 184 mm.) broché, 255 p., illustrations, couverture défraîchie.


Extrait :
   Cité par le procureur du Roi en police correctionnelle sous la prévention de coups et blessures volontaires ayant occasionné une incapacité de travail, etc., etc, Verlaine fut condamné à deux ans d'emprisonnement, le maximum.
   L'avocat lui fit signer un acte en appel que la Cour rejeta.
   Le détenu fut dirigé sur la prison cellulaire de Mons, « une chose jolie au possible. De brique rouge pâle, presque rosé, à l'extérieur, ce monument, ce véritable monument est blanc de chaux et noir de goudron intérieurement avec des architectures sobres d'acier et de fer. »
   Il endossa la livrée des prisonniers : casquette de cuir, forme à la Louis XI, veste, gilet et pantalon de bure, verdâtre, dure, pareille à du reps très épais, gros tour de cou en laine, chaussettes et sabots. Une sorte de cagoule en toile bleue, destinée à cacher le visage du prisonnier, lorsqu'il traversait les corridors, pour les promenades aux préaux, une large plaque de cuivre verni en noir, avec un numéro en relief, étincelant comme de l'or, et qu'il devait accrocher à un boulon de la veste, lors de chaque promenade, complétaient son accoutrement.
   Conformément au règlement, on le rasa, comme un chanoine du chapitre de Notre-Dame, sans toutefois le tonsurer.
   L'ameublement de sa cellule, aussi sommaire que celui dont on l'avait doté à la prison des Petits-Carmes, était enrichi d'un petit crucifix de cuivre, appendu au mur.
   La nourriture variait peu. Dans la semaine, de la soupe à l'orge ; le dimanche, de la purée de pois; ration de pain de munition, eau à discrétion.
   Après huit jours du régime commun à tous les détenus, Verlaine obtint sa mise en pistole. On lui permit d'avoir une bibliothèque. Dictionnaires, classiques, etc. L'œuvre de Shakespeare en anglais, fut lue en entier par le poète. « J'avais tant de temps, pensez ! » s'exclamait-il, narquois, en narrant ce souvenir.
   Un matin, le Directeur lui-même entra dans sa cellule. Il lui apportait un mauvais message : la copie du jugement en séparation de corps et de biens entre les époux Verlaine, rendu par le Tribunal civil de la Seine.
   Sous l'impression de celle nouvelle, Verlaine, fait prier l'aumônier de la prison de venir auprès de lui. Le prêtre se rend à son désir ; et sur la demande de Verlaine, lui remet un catéchisme. La lecture des pages consacrées dans ce livre pieux au sacrement de l'Eucharistie détermine chez le prisonnier une extraordinaire révolution.
   « Je ne sais quoi ou qui me souleva soudain, me jeta hors de mon lit, sans que je puisse prendre le temps de m'habiller et me prosterna en larmes, en sanglots aux pieds du crucifix... L'heure seule du lever, deux heures au moins après ce petit miracle moral, me fit me relever, et je vaquai, selon le règlement, aux soins de mon ménage, lorsque le gardien entra qui m'adressa la traditionnelle demande : « Tout va bien ? »
   « Je lui répondis aussitôt :
   « Dites à Monsieur l'Aumônier de venir. »
   Quelques minutes après, je faisais part à celui-ci de ma « conversion ».
   « C'en était une sérieusement. Je croyais, je voyais, il me semblait que je savais, j'étais illuminé. Je fusse allé au martyre pour de bon. »

Vendu.


 

 La prochaine mise à jour
aura lieu
le mardi 6 janvier 2026

 

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