MISE À JOUR DU 16 DÉCEMBRE 2025
par courriel (b.waterlot@hotmail.com) ou par téléphone (+32 (0) 472 51 52 63)
pour obtenir d'autres informations à propos de ces livres.
je profite donc de l'occasion pour vous souhaiter
de passer de bonnes fêtes de fin d'année
et vous présenter mes meilleurs vœux pour l'année 2026 !
ALBIN (Didier) — Charleroi, le séisme. Bruxelles, Éditions Luc Pire, 2006. In-8° (148 x 210 mm.) collé, 150 p., (collection « Voix Politiques »), exemplaire en bon état.
En quatrième
de couverture :
Depuis
1990, il travaille comme journaliste free-lance pour différents
quotidiens et agences de presse belges et étrangers, pour
lesquels il suit entre autres la politique communale de Charleroi.
Dès le premier jour, il est au cœur des affaires qui
secouent la ville. Son travail est le fruit d'une longue enquête
avec une centaine d'interviews, entretiens privés et rencontres
inédites dans lesquels les acteurs se dévoilent.
Depuis septembre 2005, une folle partie d'échecs
politico-judiciaire se livre à Charleroi. Van Cau est la
dernière pièce maîtresse de l'ancien régime
socialiste encore en place sur le plateau. Le « roi »
a perdu ses fous, ses cavaliers et ses tours, le voilà
dangereusement menacé. Quelles sont les règles du
jeu ? Qui l'ancien PS affronte-t-il ? Trahisons, coups
bas, vengeances, sur fond de franc-maçonnerie, d'affairisme
et d'ambitions personnelles. Un livre pour connaître les
stratégies, pour faire tomber les masques. Pouvoir, argent,
justice. Un nouveau regard sur les affaires.
5 euros (code de commande : 02972).
ALECHINE (Ivan) — Paix Blanche et Murmures Noirs. 12 dessins de l'auteur. Paris, La Différence, 1979. In-8° (170 x 240 mm.) broché sous couverture à rabats, 127 p., illustrations, (collection « La Planète Confuse », n° 5), ex-dono à la page de faux-titre et petites décharges d'adhésif aux pages de garde.
Ce volume contient :
- Seule la mort fait bouger.
- Sans alcool.
- Baby Peguy Titatata.
- De pas dans les terres du matin.
- Pretty Pretty Death.
- Saisons d'instants.
- Retour dans la ville.
- Nous sommes.
20 euros (code de commande : 02968).
ANDROPOV
(Iouri Vladimirovitch) — Le léninisme, science
et art de la création révolutionnaire. Rapport présenté à la réunion
solennelle tenue à Moscou à l'occasion du 106e anniversaire
de la naissance de V.I. Lénine.
Moscou, Agence de Presse Novosti, 1976. In-8° (117 x 165 mm.)
agrafé, 28 p., exemplaire en très bon état.
Iouri Andropov
(1914-1984) succéda le 12 novembre 1982 à Léonid
Brejnev au poste de Secrétaire général du
Comité central du Parti communiste de l'Union soviétique ;
il occupa cette fonction jusqu'à sa mort.
Préambule :
Camarades,
Il y a aujourd'hui 106 ans naissait Vladimir
Ilitch Lénine, révolutionnaire et penseur de génie,
créateur de notre parti, fondateur du premier État
socialiste du monde. État des ouvriers et des paysans.
Nous commémorons cette date marquante peu après
le XXVe Congrès du P.C.U.S., dans le climat d'un nouvel
élan de tout le peuple, d'une croissance continue de l'activité
des Soviétiques dans le domaine politique et au travail.
C'est avec le nom de Lénine, continuateur
de la grande œuvre de Marx et d'Engels, qu'est entrée
dans le XXe siècle la révolution prolétarienne
victorieuse qui a inauguré une ère nouvelle dans
l'histoire mondiale. C'est avec le nom de Lénine qu'est
entrée dans notre siècle la communauté mondiale
des pays du socialisme. Sous le drapeau de Lénine, du marxisme-léninisme,
grandit et s'étend le mouvement irrésistible vers
la liberté et la justice, vers le socialisme, vers les
sommets du progrès social.
Le temps est impuissant devant le léninisme.
Impuissant parce que celui-ci, reflétant fidèlement
les lois objectives de l'histoire, prenant appui sur tous les
acquis de la pensée sociale avancée, assimile sans
cesse tout ce que le temps apporte de nouveau. Le léninisme,
c'est la création permanente, l'analyse et la généralisation
des changements sociaux, c'est le renouvellement incessant de
la théorie révolutionnaire sous l'influence de la
pratique révolutionnaire.
« Toute la vie de Lénine,
a souligné le camarade Brejnev, a été une
œuvre de création permanente, création en théorie,
en politique, dans l'organisation de la lutte des classes, dans
l'édification du parti et de l'État. Et il a inculqué
ces qualités de créateur à notre grand parti
qui continue à porter aujourd'hui avec honneur son drapeau,
le drapeau du communisme. » (L. Brejnev. L'œuvre
de Lénine vit et triomphe, Moscou 1970, p. 20.)
Le Parti communiste de l'Union Soviétique
considère la fidélité au léninisme
comme une loi intangible de son activité théorique
et pratique. Aussi, le caractère scientifique le plus strict
et l'esprit révolutionnaire conséquent, l'analyse
approfondie des phénomènes sociaux et le service
dévoué des intérêts du peuple sont-ils
inséparables pour le parti. C'est la raison pour laquelle
le parti relie le développement créateur de la théorie
à l'activité pratique des masses, aux tâches
fondamentales de l'édification du communisme dans notre
pays, au progrès du socialisme mondial, de tout le mouvement
communiste et ouvrier international.
Le léninisme a toujours été
et reste, pour le P.C.U.S., pour les révolutionnaires prolétariens
du monde entier, une véritable science de la victoire,
une science et un art de la création révolutionnaire
qui ouvre de nouveaux horizons à toute l'humanité.
10 euros (code de commande : 02962).
[ART
BRUT]. Débridé(e)s. Ellignies-Sainte-Anne,
Maison de la Culture de La Pommeraie, 2008. In-4° (252 x 305 mm.)
sous cartonnage d'éditeur, 320 p., nombreuses reproductions
en couleurs, traductions néerlandaise et anglaise in
fine, exemplaire en bel état, peu courant.
Catalogue de
l'exposition éponyme présentée du 14 mars
au 26 avril, à la Pommeraie, Ellignies-Sainte-Anne, Belgique.
Très belle publication consacrée
au travail des résidents.
Œuvres de Louis Van Baelens, Gérard
Wargnier, Alexis Lippstreu, Jean-Michel Wuilbeaux, Hugues Joly,
Jean-Pascal Pécheux, Christelle Hawkaluk, Daniel Douffet,
Oscar Haus, Georges Cauchy, Michel Dave et François Defontaine.
Table des matières
:
- Introduction, par Jacques Clicheroux.
- La Pommeraie et ses artistes, une
expérience esthétique entre création et relation,
par Teresa Maranzano.
- L'art brut et son marché, estimer
l'inestimable ?, par Christian Berst.
- De l'origine au devenir de l'œuvre,
par Carine Fol.
- La Pommeraie : une exception exemplaire,
par Laurent Danchin.
- « Donner, recevoir, rendre »
ou d'une éthique de la rencontre avec les auteurs d'art
brit..., par Alain Bouillet.
- Catalogue des œuvres.
![]() |
| Roland Toutaint et Jean Marais, par Oscar Haus (p. 148). |
[ART
- MONS-VIENNE - POLYPTYQUE]. Mons - Wien. 1980-1981. [Mons], [Polyptyque], 1980. In-4° (244 x
307 mm.) sous cartonnage d'éditeur, 120 p., nombreuses
illustrations en noir et en couleurs, exemplaire en bon état.
Ouvrage publié
à l'occasion de l'exposition éponyme organisée
au Musée des Beaux-Arts, à Mons, du 19 décembre
1980 au 15 février 1981, puis, à Vienne, en 1981.
Préface de Robert
André :
La
rencontre de deux écoles, l'aînée, l'Académie
des Beaux-Arts de Vienne fondée il y a près de trois
siècles en 1692 par l'Empereur Léopold 1er, et la
cadette, l'Académie des Beaux-Arts de Mons, voulue par
l'Impératrice Marie-Thérèse et née
au moment de sa mort en 1780, est une initiative prise par le
groupe Polyptyque dont nous nous réjouissons, car il est
le meilleur hommage qui puisse être rendu à cette
grande figure de l'Histoire, amie des arts et des sciences, à
l'instant de la commémoration du bicentenaire de sa disparition.
Dans cette exposition, vous découvrirez des œuvres
d'artistes autrichiens contemporains, Boeckl, Kokoschka, Kubin,
et vous retrouverez des toiles d'artistes de chez nous, Anto Carte,
Léon Devos, Léon Navez. Oskar Kokoschka qui vient
de décéder le 22 février 1980, fut membre
associé de la Classe des Beaux-Arts de l'Académie
Royale de Belgique qui reçut son titre par lettres patentes
de Marie-Thérèse, datées du 16 décembre
1772 et où siégèrent Anto Carte, Léon
Devos, Léon Navez et où siège aujourd'hui
Gustave Camus, directeur honoraire de l'Académie des Beaux-Arts
de Mons. Cette rencontre permet aussi aux professeurs des deux
écoles d'exposer, donc de confronter leurs travaux et,
par des contacts directs, d'échanger leurs idées.
Ainsi, s'enrichissant les uns et les autres, ils pourront dispenser
un enseignement de plus grande valeur encore et étendre
le renom de leur établissement. Enfin, il faut souligner
que la présence dans nos murs de nos amis d'Autriche démontre
que Mons est depuis fort longtemps une ville d'art, accueillante
pour les artistes, et qu'elle le reste.
Liste des artistes exposés :
Oskar Kokoschka, Herbert Boeckl, Alfred
Kubin, Anto Carte, Léon Devos, Léon Navez, Anton
Lehmden, Max Weiler, Wolfgang Hollegha, Edelbert Köb, Walter
Eckert, Maximilian Melcher, Joannis Avramidis, Josef Mikl, Bruno
Gironcoli, Rudolf Hausner, Ferdinand Welz, Arsène Detry,
Gustave Camus, Edmond Dubrunfaut, Michel Jamsin, Charly Vienne,
Christian Leroy et Yvon Vandycke.
20 euros (code de commande : 02967).
BALLOT (Jean-Christophe) — Les trente-six vues de la Sainte-Victoire. Jean-Christophe Ballot photographe. Peter Handke écrivain. Extrait de La leçon de la Sainte-Victoire (traduit de l'allemand par Georges-Arthur Goldschmidt). Préface de François Barré. Paris, Gallimard, 2010. In-8° (308 x 246 mm.) sous cartonnage d'éditeur, 127 p., reproductions photographiques en noir et en couleurs, exemplaire en bon état.
En quatrième
de couverture :
En
quatre saisons, Jean-Christophe Ballot a arpenté la montagne
Sainte-Victoire jusqu'à s'y fondre, s'y dissoudre, en quête
d'une révélation.
En écho aux Trente-six vues du mont
Fuji gravées par Hokusai, l'artiste retient une séquence
de 36 vues de la montagne, en 46 tableaux. Il y restitue les variations
incessantes des jeux de l'air et de la lumière.
Avant lui, en hommage à Paul Cézanne,
Peter Handke avait traduit dans La leçon de la Sainte-Victoire
la nécessité qui s'était imposée à
lui de découvrir et d'interroger cette montagne provençale.
En mêlant les images de Jean-Christophe
Ballot à des extraits du texte de Peter Handke, l'ouvrage
force la rencontre inédite de deux œuvres et de deux
regards intemporels et poétiques sur un site inscrit dans
le patrimoine naturel, culturel et vivant.
Vendu.
BELLESORT (André) — Séance de l'Académie française du 26 mars 1936. Discours de réception de M. André Bellesort. Réponse de M. André Chaumeix. Paris, Librairie Académique Perrin, 1936. In-8° (142 x 199 mm.) broché, 88 p., exemplaire numéroté sur pur fil Lafuma (n° 66), à toutes marges.
André
Bellesort (Laval, 1866 - Paris, 1942) fut un romaniste, écrivain
et journaliste proche de l'Action française ; il collabora,
notamment, aux journaux Le Gaulois et Je suis partout
et afficha ses opinions antisémites et racistes.
À l'Académie française,
il occupa la place vacante suite au décès d'Henri
Brémond ; il fut élu le 28 mars 1935 et reçu
un an plus tard par André Chaumeix qui écrivait
également dans Le Gaulois et qui fut un partisan
du maréchal Pétain et de la collaboration...
10 euros (code de commande : 02970).
BLUMENFELD (Erwin) — Jadis et Daguerre. [Titre original : Einbildungsroman.] Traduit de l'allemand par Chantal Chadenson. Préface de David Rousset. Paris, La Martinière, 1996. In-8° (146 x 215 mm.) collé, 416 p., illustrations hors texte, exemplaire en bon état.
En quatrième
de couverture :
« Voici
une odyssée du XXe siècle, singulière, insolite
et violente. Elle commence à Berlin le 5 mai 1897 "dans
les ténèbres de minuit". Elle s'achève
à New-York en l'été 1969 par la description
d'une mort violente, brève et douloureuse, qui se produira,
riposte exacte du réel, trois mois plus tard à Rome,
le 4 juillet 1969. » David Rousset parle ainsi de Erwin
Blumenfeld, l'un des très grands photographes de ce temps
qui se révèle également ici un écrivain
d'un talent exceptionnel.
Né à Berlin à la fin du
siècle dernier, de parents juifs, il vécut le double
effondrement d'un monde à travers la démence des
deux guerres mondiales et n'en réchappa que par une incroyable
volonté de vivre. Son témoignage dépasse
la simple autobiographie. C'est, dit encore David Roussel, « du
roman pratiqué par Balzac, mais que la cruauté lucide
et amère de Céline a transposé »...
Balzac, Céline : mélange assez détonant
pour mettre à l'abri de toute comparaison l'originalité
puissante, dans l'humour et la violence, de ce livre totalement
et tragiquement unique, dans tous les sens du terme.
6 euros (code de commande : 02986).
[COGNIOUL (Jules)]. DEMEURE (René) — Une vie en chansons, Jules Cognioul, chantre de Wallonie 1872-1952. Charleroi, [Imprimerie de Charleroi], 1952. In-8° (178 x 250 mm.) broché, 102, [21] p., illustrations, exemplaire numéroté (n° 0788), la couverture a été recouverte d'adhésif, cachet de bibliothèque sur la page de titre.
Préface par Alex
Pasquier :
Parmi
les figures amies que le Destin m'a prises et qui s'éloignent
dans le passé, une des plus fidèles à mon
souvenir est celle de Jules Cognioul.
Peu de carrières, au regard de la sienne,
ont été consacrées avec tant d'éclat
et de continuité à l'art et à la bienfaisance.
Pendant soixante ans il fut le noble serviteur de ce double idéal.
Elles l'ont bien compris, les foules reconnaissantes
qui l'ont applaudi et fêté avec tant d'enthousiasme !
Jules Cognioul ! Le voici qui revit, à
l'appel de notre amitié. Les trois coups ont retenti. Le
rideau se lève. La scène est encore vide. Mais,
au piano, Orsini Dewerpe déroule avec délicatesse
les festons et les dentelles d'un accompagnement prestigieux.
Étrange homme, en vérité, cet Orsini Dewerpe
si tôt enlevé à notre affection. Ses mains
étaient d'un géant, son torse était puissant,
mais on s'étonnait d'entendre monter de sa large poigne
une mélodie d'une finesse virginale, d'une gracilité
ravissante, d'une gentillesse imprévue. Et les arpèges
fusaient, et les perles jaillissaient. Soudain, une porte s'ouvrait
au fond de la scène, Jules Cognioul apparaissait, souriant,
empressé, s'approchait à pas rapides, venait s'arrêter
à la rampe, le plus près possible de ce public qu'il
adorait et qui le lui rendait bien. Lorsque la tonitruante ovation
s'apaisait, l'artiste annonçait un titre et désignait
dun geste généreux son trop modeste collaborateur :
– Paroles et musique
de mon ami Orsini Dewerpe.
Dans les feux de l'éclairage théâtral,
entouré par le décor irréel, Jules Cognioul
apparaissait bien comme l'Ange du Pays Noir, envoyé par
un dieu bienfaisant pour l'exalter et l'interpréter. Que
de joie, que d'allégresse il a dispensées à
ses auditoires émerveillés !
Il fut un chanteur inoubliable. Sans chercher
à forcer sa voix, il était sûr de ses moyens
et son charme agissait infailliblement. Les yeux clairs, le sourire
communicatif, le geste sobre mais entraînant, il fut vraiment
l'idole des foules wallonnes. Tant il est vrai que l'émotion
d'art est contagieuse ! La sincérité de Cognioul,
l'intensité des sentiments dont il s'imprégnait
au-delà de toute expression, furent toujours les gages
de son succès. Le paradoxe de Diderot, selon lequel l'acteur,
sous les apparences, doit rester froid, ne reçut jamais
de plus vigoureux démenti.
La collaboration Cognioul-Dewerpe, longue et
féconde, ne sera jamais assez célébrée.
Le brillant pianiste, pour qui Liszt et Chopin n'avaient pas de
secret, savait à merveille se mettre au niveau de la chanson
populaire. Nul n'inventait, avec une facilité comparable
à la sienne, des mélodies jolies, simples, sans
prétention, parfaites en leur genre ; elles étaient
vraiment les bergères parées pour la fête,
telles que les entrevit Boileau, insoucieuses des rubis et cueillant
en un champ voisin leur plus bel ornement. Quant aux paroles,
elles suivaient aimablement ces mélodies agréables.
La Muse bon-enfant qui les dictait s'inspirait de tous les sujets
chers au cœur du Wallon : le folklore familier, l'amour,
le sentiment, la tendresse et par-dessus tout le culte de notre
petite patrie.
Ces poèmes humbles et éternels,
Jules Cognioul les dotait d'une vie intense par la vivacité
de l'expression, la force persuasive et entraînante d'un
débit à la fois très spontané et très
exercé. Il a chanté la sensibilité de Charleroi
comme l'immortel Defrêcheux a célébré
celle de Liège. Fut-il un barde comme Botrel ? L'extrême
finesse de son talent, quelque populaire qu'il soit, empêcherait
de lui donner ce nom. Mais c'est à juste raison qu'on l'a
salué du beau titre de chantre de la Wallonie.
À combien de cœurs a-t-il donné
de l'espérance ? À combien de chagrins a-t-il
apporté quelque consolation ? À combien d'amours
naissantes a-t-il éclairé la route ? À
combien de rêveries a-t-il donné un sens et une forme ?
À combien de jeunes esprits a-t-il révélé
la grandeur et l'attachement au sol natal ? Combien de vocations
a-t-il suscitées ? Parmi ses milliers et ses milliers
d'auditeurs, au cours de plus d'un demi-siècle, combien
de fois opéra le miracle de l'art ? L'exaltante leçon ?
Le bienfait décisif ? Qui le dira jamais ? La
reconnaissance d'un peuple ne se pèse ni se calcule. Ce
qui est certain, c'est que nous en devons beaucoup à cet
homme généreux qui aurait pu s'en tenir aux devoirs
d'une carrière d'ailleurs honorable, mais qui a préféré
donner le meilleur de lui-même, pour la plus grande joie
du poète qui vivait en lui, à l'Art, à la
charité, à la Wallonie.
12 euros (code de commande : 02974).
DEBOVE (Augustin-Victor) — Nobles et Bohémiens. Histoires du XIIe siècle. Par Aug. Debove. Boussu, Bailly, 1860. [1860 / Boussu / Typ. de L. Bailly, Grand'rue, 14.] In-12 (105 x 162 mm.) broché sous une couverture muette de papier brun (première page de couverture titrée manuscritement), 142, [1 (note de l'auteur)], [1 bl.] p., rare curiosité.
Note de l'auteur :
Quelques
lecteurs s'étonneront peut-être que je fasse figurer
des bohémiens dans une histoire du XIIe siècle,
puisque de l'avis de la plupart des auteurs, ils n'ont paru en
Europe que vers le quinzième. Je répondrai que si
ce n'est que depuis l'invention de l'imprimerie que l'on parle
des bohémiens, il ne faut point en conclure qu'ils n'existaient
point auparavant. Une opinion veut qu'ils soient un débris
de la secte juive des Sadducéens, qui, comme eux, niaient
l'immortalité de l'âme et partant la vie future.
Leur dispersion par tout l'univers daterait du siège de
Jérusalem par Titus.
35 euros (code de commande : 02993).
DES OMBIAUX (Maurice) — Le Maugré. Roman. Préface de Maurice Maeterlinck. Paris, Société Française d'Éditions Littéraires et Techniques, 1933. In-8° (123 x 184 mm.) broché, 260 p., (collection « Bibliothèque du Hérisson »), cachet ex-libris de Félicien Nuttin sur la couverture et la page de titre.
Préface :
Je
viens de relire le Maugré qui m'avait laissé
un noble souvenir. Cette épreuve est fatale à la
plupart des livres. Le Maugré en est sorti vainqueur
comme en sortent les chefs-d'œuvre. Peut-être en est-ce
un ? En tous cas les années ne l'ont pas effleuré.
Bien qu'il compte quatre lustres, on le croirait né d'hier.
N'est-ce pas un des signes auxquels se reconnaissent les livres
qui survivront ?
Il possède, du reste, les principales
qualités qui en assurent la durée : langue
excellente, claire, sonore, sobre et pourtant savoureuse et comme
secrètement ornée, sujet vaste et profond comme
une tragédie, emprunté à ce qu'il y a de
plus per­manent dans l'histoire des agglomérations
humaines. Ce Maugré folklorique, à l'état
primitif, à l'état pur, est le grossissement héroïque
et néanmoins exact de la malveillance innée, parce
qu'elle fut longtemps nécessaire, qu'on rencontre partout
où se réunissent quelques hommes.
Il grandit dans le temps et l'espace, aux proportions
d'un symbole.
Vendu.
[ETHNIE FRANÇAISE D'EUROPE]. BECQUET (Charles, dir.) — 2e Congrès européen de l'Ethnie française d'Europe. Dijon, 1-3 juin 1963. Bruxelles, Fondation Charles Plisnier, 1963. In-8° (157 x 243 mm.) broché, VII, 128 p., illustrations, (collection « Les Cahiers de la Fondation Charles Plisnier », n° 7).
Propos doctrinaux. De
la culture à l'ethnie :
Culture
et ethnie. Tout le problème tourne autour de ces deux mots :
culture dont la vogue atteint son apogée et ethnie qui
fait son entrée discrète par la porte de service.
Culture et ethnie ne sont pas situés
sur le même plan. Le rapport qui les unit est le même
que celui qui unit la bonté et les bonnes gens.
L'ethnie est le support humain de la culture.
Culture et ethnie ne peuvent superposer leurs
aires géographiques, l'ethnie ne posant que des problèmes
internes. L'ethnie française ne vise pas les étrangers
qui recherchent les lumières de la civilisation française
dans la pratique de notre langue. L'ethnie française rassemble
toutes les populations dont le devenir ethnique ne peut se concevoir
que français.
Jusqu'ici on n'a pas préconisé
de politique nouvelle au problème du renouveau français
en dehors de la traditionnelle politique impériale de la
langue française. « L'Alliance Française »
sert notre culture à la satisfaction de tous. Manifestement,
cela ne suffit plus. Il faut y adjoindre quelque chose de neuf.
Il faut rendre son support naturel à
la langue française. En d'autres termes, il faut préférer
– pour un temps – les hommes parlant français
à un français parlé par des anonymes. Continuer
dans la seule voie de la traditionnelle politique culturelle,
sans s'inquiéter de la vitalité du noyau ethnique,
ne débouchera que sur le néant. Les civilisations
sont aussi mortelles.
Nous avons plusieurs vocables pour désigner
les groupements naturels. Ethnie chapeaute tous les autres, car
« une ethnie comprend les communautés humaines,
peuples et nations, différentes par la citoyen­neté
et la religion, mais unies par la même culture, par la même
psycho­logie résultant de la pratique de la même
langue. »
Langue est pris dans le sens de langue de civilisation.
Les patois n'entrent pas en ligne de compte. Peuples et nations,
parce que ces vocables ne peuvent être attribués
qu'à des communautés évoluées, où
la civilisation a instauré avec l'usage quotidien d'une
langue commune un mode de penser bien particulier.
En convoquant à Charleroi en août
1958, le premier Congrès Européen de l'Ethnie Française,
la Fondation Charles Plisnier posa la première pierre d'une
politique d'ethnie française. Charleroi, ce fut moins l'hexagone
français rencontrant le triangle wallon, le segment romand
et le coin valdôtain que la première tentative d'une
assemblée des provinces françaises d'Europe.
Naguère la plus peuplée du Vieux
Continent, la France vit son importance relative rétrograder
au cours du XIXe siècle. Son influence dans le monde suivit
la même courbe. Le rétrécissement du rayonnement
français n'a pas d'autre raison. D'un Sedan à l'autre,
la France fit la triste expérience de l'étroite
relation entre le nombre d'habitants, la sécurité
chez soi, la puissance politique et l'influence extérieure.
Aussi, nous devons aller à l'Europe avec
un esprit nouveau, dégagé à la fois de la
peur de vivre et du malthusianisme d'antan. Il faut lutter pour
donner le maximum de chances à toutes nos provinces dans
cette Europe qui se cherche. La décentralisation industrielle,
la mise en valeur des territoires encore délaissés
doivent aller de pair avec la décongestion des administrations
centrales et la renaissance des Académies régionales.
L'effort technique, l'enseignement scientifique,
la promotion des paysans et l'avenir matériel des jeunes
ménages, garants du bien-être public de demain, constituent
autant de problèmes ethniques. Toutes les forces vives
qui conditionnent le bon équilibre physique et moral des
peuples d'ethnie française rentrent dans les préoccupations
de l'Association Européenne de l'Ethnie Française.
Tout en œuvrant pour une réelle
prise de conscience de l'ethnie française, la Fondation
Charles Plisnier développe, en Belgique, une politique
positive de coexistence des ethnies. Quand deux ethnies vivent
sur le territoire d'un même État, les problèmes
de cohabitation ne manquent pas, ils foisonnent.
Les Romands ont également à un
très haut degré le souci de respecter leurs concitoyens
alémaniques et italiens et de ne rien faire qui puisse
porter atteinte à la bonne harmonie existant dans la confédération
helvétique.
Il y a donc de la part des peuples français
du pourtour, une préoccupation de coexistence pacifique
avec les ethnies voisines et un respect des entités étatiques
qui marquent le souci constant d'obtenir la collaboration des
ethnies européennes dans le respect réciproque.
Table des matières :
- Propos doctrinaux : de la culture
à l'ethnie, par Ch.-Fr. Becquet.
- Qu'est-ce qu'une ethnie ?
- Programme officiel.
- Dijon, capitale de la Bourgogne.
- Conférence de presse.
- La réception au Rectorat.
- Liste des participants aux séances
de travail.
Première séance.
- Introduction présidentielle.
- Rapport d'activité
du Comité des Traditions Valdôtaines, par Lucio
Duc.
- Rapport d'activité
du Groupe Romand de l'Ethnie française, par Éric
Berthoud.
- Rapport d'activité
du Comité de France de l'Ethnie française, par Henri
Rogé.
- Rapport d'activité
de la Fondation Charles Plisnier, par Maurice Willam.
- Constitution d'une
Commission des Résolutions.
Deuxième séance.
- Discours du président.
- L'Europe d'aujourd'hui
et ses minorités, par M. Guy Héraud.
- L'Europe des Régions,
réalité de demain, par Hervé Lavenir.
- Nos devoirs envers
la langue française, par Joseph Hanse.
- La place du français
dans le monde, par Léo Hamon.
Troisième séance.
- Introduction présidentielle.
- L'Ethnie française
en Belgique, par Georges Willame.
- L'Ethnie française
en France, par Henri Rogé.
- L'Ethnie française
en Suisse, par Éric Berthoud.
- L'Ethnie française
en Italie, par J.-C. Perrin.
- L'Ethnie française
d'Europe. Essai de synthèse, par Maurice Willam.
- La discussion générale
: interventions de : Aldo Dami, Maurice Herremans,
François Perin, Hervé Lavenir, Guy
Héraud.
- Allocution d'André
Giroux.
- Les résolutions
finales.
- Six mois ont passé..., par Ch.-Fr.
Becquet.
9 euros (code de commande : 02973).
[FOUGERET DE MONBRON (Louis-Charles)] — La Henriade travestie en vers burlesques. Nouvelle Edition. La Haye, Staatman, 1774. [A La Haye, / Chez Frederic Staatman, / Libraire sur le Kalvermarks. / M. DCC. LXXIV.] In-8° (113 x 168 mm.) sous son brochage d'attente, 159, [1 bl.] p., vignette du libraire Gambier à Bruxelles.
Originaire
de Péronnes et mort en 1761, Louis-Charles Fougeret de
Monbron (ou Montbron) fut l'auteur d'ouvrages badins, tous publiés
anonymement, dont Margot la ravaudeuse.
À propos de La Henriade, Maurice
Saillet, dans son édition de Margot la ravaudeuse,
écrit qu'il « procède peut-être moins
du Virgile travesti de Scarron que de l'Homère
travesti de Marivaux. Cela est si vrai qu'il fut parfois attribué
à cet auteur, pour qui Fougeret professait du reste la
plus vive admiration. »
Avant-propos, avertissement, ou tout ce qu'on voudra.
Les préfaces sont si décirées
& on les lit si peu, que je croi servir pa paresse du Public
& la mienne en me dispensant d'en faire une. J'aime mieux
lui laisser la liberté de me rendre justice, que de chercher
à surprendre ses suffrages, comme font presque toujours
infructueusement les faiseurs d'Avant-Propos. Qu'on me juge, mais
sans partialité ; & qu'il me soit permis de recuser
ces Aristarques modernes, qui ont usurpé le droit de déprimer
les talens, & ne reconnoissent pour bon que ce qui a été
décidé tel à leur Tribunal, où l'envie
& l'intérêt pesent tout au poids de l'iniquité.
J'ose me flater que Monsieur de Voltaire ne
me saura point mauvais gré d'avoir mis son Poëme en
vers burlesques. Ce n'est pas faire injure au premier Poëte
Français que de la traiter comme on a fait le Prince des
Poëtes Latins. J'avoüe que Scarron avoit des talens
que je n'ai pas ; & qu'il étoit en quelque sorte
digne de l'Original qu'il a si grotesquement défiguré :
mais quand Virgile eût été plus mal travesti,
sa réputation n'en seroit pas moins ce qu'elle est. De
même, quelque puisse être le succès de ces
Ouvrages, Monsieur de Voltaire n'en sera pas moins parmi nous
l'honneur des Lettres & de la Poësie.
Bibliographie :
- Barbier (Antoine-Alexandre), Dictionnaire
des ouvrages anonymes, t. II, col. 612.
- Cioranescu (Alexandre), Bibliographie
de la littérature française du XVIIIe siècle,
n° 29316.
- Saillet (Maurice), Margot la ravaudeuse,
éd. 1958, p. 171.
Vendu.
[GAND - EXPOSITION DE 1913]. L'Exposition de Gand. 1913. Bruxelles, Rossel & Fils, 1913. In-4° (300 x 395 mm.) demi-simili brun à coins, 38 p., illustrations en noir et en couleurs dans le texte et 6 planches en couleurs hors texte avec leurs serpentes, couverture illustrée en couleurs conservée, (collection « Éditions Illustrées du Soir », Avril-Novembre 1913), exemplaire en parfait état.
Table des matières
:
- La
Flandre, par Grégoire Le Roy.
- Gand à travers l'histoire, par
Louis Dumont-Wilden.
- Comment on fait une Exposition, par Ray
Nyst.
- Les floralies, par François
Léonard.
- Le Salon des Beaux-Arts, par Arthur
De Rudder.
- Les Arts décoratifs, par Louis
Piérard.
- La Belgique, par Ray Nyst.
- Le Stand de la Maison
Hirsch & Cie.
- Les Établissements
Delhaize Frère et Cie « Le Lion ».
- La participation canadienne.
- La section italienne, par Alex Girelli.
- Huileries du Congo Belge.
- L'expansion coloniale.
- La France.
- La Grande-Bretagne et l'Irlande, par
Ray Nyst.
- L'Allemagne.
- Le hall des machines.
- Le palais de l'électricité.
- Les Papeteries de Saventhem.
- Le village moderne.
- L'Art Décoratif en Belgique.
- Publicités :
- Stand principal de
« La Nutricia », Société Anonyme,
à Laeken.
- Le pavillon du Byrrh.
- Les marbres des Carrières
Sainte-anne à Gougnies.
Vendu.
GHELDERODE (Michel de) — L'histoire comique de Keizer Karel telle que la perpétuèrent jusqu'à nos jours les gens de Brabant et de Flandre. Texte intégral et définitif. Mis en images par Albert Daenens. Bruxelles, Les Éditions du Carrefour, 1943. In-8° (146 x 196 mm.) broché, 185 p., illustrations, ex-libris manuscrit (Gobbaerts) à la page de faux-titre, couverture un peu défraîchie.
Extrait de la préface
de la troisième et présente édition :
Cette
fois, lecteur ami, c'est l'Éditeur qui t'apostrophe du
seuil de cette Édition troisième, avec l'espoir
que tu sois resté aussi bénévole qu'en l'année
1923 de la Rédemption quand l'auteur te parlait, comme
ci-devant, sur ce ton familier qui lui appartient en propre. Et
pourquoi est-ce à moi, humble Éditeur, de saisir
la penne d'oie ? Parce que l'Auteur, ce fécond et
infatigable Ghelderode, se récuse ; non qu'il considère
cette Histoire Comique de Keizer Karel, achevée
voici vingt-cinq ans et constituant son tout premier livre, comme
un amusant devoir de style ; et non qu'il ait jamais cessé
d'aimer la vie et la littérature populaires ; mais
il messied, pense-t-il, qu'un auteur parle de lui-même et
de son écrit, fût-il ce premier-né qui a droit
à quelque tendresse. Aussi le ferai-je à sa place.
D'abord, disons le motif de cette réédition
qui constitue en quelque sorte une édition originale, pour
ce qu'elle livre au lecteur la véritable, l'intégrale
version de cette Histoire Comique. Sur quoi je m'explique :
En 1922 et sous l'enseigne fantaisiste de « La Sainte
Boutique » quelques camarades de l'auteur firent paraître
à Louvain une brochure contenant les meilleures anecdotes
du manuscrit que parachevait Ghelderode. Cette édition
tronquée et bourrée de coquilles n'eut point l'heur
de plaire à l'auteur qui ne la mit pas dans le commerce
et détruisit la quasi-totalité des indésirables
brochures. Une nouvelle édition, soi-disant complète,
devait paraître l'année d'après dans la revue
La Renaissance d'Occident qui en fit des volumes, tirés-à-part,
à peine mis en circulation. L'œuvrette fut remarquée
pour son tour plaisant et sa substance folklorique. Elle marquait
en outre le pittoresque début d'un écrivain qui
allait par la suite, occuper une place considérable dans
nos lettres nationales. Toutefois, de l'aveu même de Ghelderode,
cette édition deuxième ne correspondait pas à
l'original, car, dans la crainte d'offrir un ouvrage trop touffu
à une époque où le folklore et l'art populaire
n'étaient pas encore l'objet d'une vogue méritée,
il avait supprimé nombre d'anecdotes, ne laissant subsister
que les plus marquantes. Le désir de donner de cette œuvre
originale la version exacte et complète, d'ailleurs corrigée
pour la circonstance, a donc motivé de notre part cette
troisième édition – finement adornée
d'images de cet autre artiste qui, au talent et au goût,
joint la connaissance de l'âme du peuple : le bon dessinateur
Albert Daenens.
Vendu.
[GLATIGNY (Albert)]. CHABANNES (Jacques) — La sainte bohème : Albert Glatigny. Préface de Francis Carco. Paris, Grasset, 1948 (mention de 4e édition). In-8° (122 x 188 mm.) broché, 226 p., un portrait en frontispice.
Préface :
Peu
d'hommes semblent au premier abord plus délibérément
installés « dans la vie » que Jacques
Chabannes. Sa carrière nous le montre toujours à
l'avant-garde de la curiosité. Romancier, auteur dramatique,
journaliste, il s'initie à la radio dès ses premiers
balbutiements, écrit les dialogues d'un des premiers films
parlants, il dirige aujourd'hui une émission quotidienne
télévisée.
Dès 1940, il prend une part active à
la Résistance il y joue un rôle important. Mais aussitôt
après la Libération, au moment où la plupart
se vantent d'y avoir contribué, Chabannes n'en fait plus
état.
Son théâtre déborde d'ironie,
ses romans traitent du monde des coulisses ou de celui des sports.
Aucune recherche humaine ne laisse indifférent cet esprit
curieux, ce curieux esprit. C'est un homme à la page, qui
prend plaisir à diriger Opéra, grand hebdomadaire
culturel qu'il a tout naturellement porté au premier plan
de la vie intellectuelle et artistique française, parce
qu'un tel journal est chaque semaine le microcosme de l'activité
de l'esprit.
Mais ce Parisien dont les « mots »
fournissent les échotiers n'éprouve pas de satisfaction
plus vive à passer ses rares loisirs à la Nationale.
C'est là qu'il trouve, par contraste sans doute, le repos
et l'ivresse dans la chaude atmosphère du passé.
Sans doute est-ce précisément
le goût du contraste qui a conduit Jacques Chabannes à
consacrer de longues heures à la recherche d'Albert Glatigny,
bohème intégral dont Anatole France disait qu'il
était « Panurge dans la lune ».
Albert Glatigny fut un grand, un authentique
poète. Vous lirez dans le livre de Jacques Chabannes d'admirables
pages patiemment retrouvées dans d'obscures feuilles du
second Empire. Glatigny joua un rôle prépondérant
dans la naissance du Parnasse. Verlaine dit que sans lui il n'aurait
peut-être pas été tout à fait lui-même.
Or Albert Glatigny est oublié. En 1939,
nul ne pense à son centenaire. Un buste à Lillebonne,
une plaque à Sèvres, un volume incomplet chez Lemerre,
voilà ce qui reste de ce feu follet inexpert dans l'art
du faire-valoir littéraire.
Alors qu'on aurait pu le croire occupé
à courtiser quelque vedette ou à interviewer quelque
potentat, Jacques Chabannes édifiait patiemment un monument
subtil à la mémoire de l'auteur des Vignes folles.
Il recherchait pas à pas les traces du vagabond, complexe
itinéraire jalonné de poèmes éparpillés.
Cruelle, baroque et plaisante destinée
que celle de ce grand garçon qui n'aima jamais rien au
monde que le théâtre, la poésie et qui mourut
de cet amour faute d'avoir pu en vivre.
Vous verrez que Jacques a retracé les
étapes de cette vie funambulesque avec une grande piété
et une infinie tendresse. On sent qu'il eût aimé
le conseiller, le guider, lui donner un coup de main.
Mais ce serait peine perdue. La vie radieuse
et misérable d'Albert Glatigny est un tout parfait. Bien
peu de poètes ont écrit une œuvre aussi fidèlement
conforme à leur cœur, à leur destinée.
Rendons grâce à Jacques Chabannes
d'avoir consacré nombre d'heures de sa vie dynamique à
nous donner un portrait si fidèle et si touchant d'Albert
Glatigny « poète lyrique et comédien
qui n'eut jamais plus le sou qu'un oiseau de la forêt verte. »
9 euros (code de commande : 02979).
GORNY
(Léon) — Les politiques européennes face
aux États-Unis. Préface
de lord Warwick. Paris, Éditions Émile-Paul,
1967. In-8° (142 x 185 mm.) broché, 342 p.,
cachet ex-libris de Maurice Dernelle (de Quaregnon), une
découpe au premier feuillet de garde.
Hommage de
l'auteur à Maurice Dernelle de l'Académie d'Histoire.
En quatrième de
couverture :
Léon
Gorny est né en 1902. Après de solides études
en province et à Paris, il embrassa la carrière
juridique qu’il exerça pendant trente-cinq ans.
Il est aussi historien (récemment élu
à l’Académie d’Histoire), économiste,
auteur d’ouvrages qui ont obtenu une grande audience et conférencier
apprécié en France et à l’étranger.
Léon Gorny est également un homme
d’action. Engagé dans les Forces Françaises
Libres parmi les premiers et démobilisé parmi les
derniers, il fut en particulier conseiller juridique de l’État-Major
du Général de Gaulle.
L’Europe est sortie des manuels scolaires
pour entrer dans la vie quotidienne. Quelle est-elle en vérité
et où va-t-elle ? À ces deux questions, il
n’est pas aisé de répondre. Prise de conscience
multiple, elle a fait naître, depuis près de deux
décennies, les projets les plus divers, les plus contradictoires
parfois : l’Europe des Six qui fête cette année
dix années d’une existence mouvementée ;
celle qui voudrait « aller jusqu’à l’Oural » ;
celle qui aurait dû naître d’un acte politique
pur, délivré par une Constituante souveraine et
celle des États, tout au plus confédérale ;
celle des « pools et des ententes » opposée
à celle des peuples ; l’Europe atlantique ou
celle qui se veut une « troisième force » ;
enfin, celle qui se déclare largement ouverte au monde
extérieur opposée à celle d’un nationalisme
élargi aux dimensions d’un continent.
Devant une réalité aussi diversement
perçue par les hommes et les peuples de notre temps, au-delà
de tout esprit polémiqua ce livre est d’abord un retour
aux sources, une redécouverte du mot et du continent Europe.
Il dresse ensuite un bilan des activités multiples qui,
depuis la fin de la deuxième guerre mondiale, se sont cristallisées
autour de l’idée européenne. Il examine les
principales réalisations dans les divers ordres institutionnel,
politique, économique qui marquent une route déjà
longue, souvent jalonnée d’obstacles, mais qui conduit
– inéluctablement sans doute – à
l’unité de l’Europe.
Enfin, à travers un panorama des « Europes
possibles », l’avènement d’une conscience
européenne lucide et originale est, pour l’auteur,
la véritable clé de voûte d’une œuvre
exaltante à laquelle doivent se consacrer tous les hommes
de bonne volonté.
Ce livre représente une contribution
précieuse à l’éducation civique européenne
de l’honnête homme de cette fin de siècle.
8 euros (code de commande : 02969).
GRACIÁN
(Baltasar) — Le Héros. [Titre
original : El Heroe.] Traduit de l'espagnol et présenté
par Joseph de Courbeville. Paris, Éditions Champ
Libre, 1980. In-8° (126 x 215 mm.) broché sous
couverture à rabats, 85 p.
La traduction
du Héros de Joseph de Courbeville a été
publiée pour la première fois à Paris, en
1725, par les Éditions Noël Tissot.
En quatrième de
couverture :
Le
Héros est le premier de tous les ouvrages de Gracián,
c'est-à-dire et de ceux que nous avons de lui et de ceux
qui nous manquent, lesquels sont en plus grand nombre qu'on ne
l'a petit-être cru jusqu'ici. Amelot n'a point appris au
public ces pertes considérables, bien que, dans la Préface
de L'Homme de cour, il prétende donner une liste
complète de toutes les œuvres de son auteur. Il n'en
compte que trois que nous n'ayons point, et qui sont Avisos
al Varón Atento, Galante, Arte para bien
morir, néanmoins il s'en trouve douze dans la Préface
de El Discreto qu'il cite, et dont il oublie ces paroles :
muchos faltan, hasta doze. Il est vrai que Lastanosa ne
nomme pas ces douze traités, mais il était pourtant
de l'exactitude d'un traducteur zélé, et de la justice
due à son auteur, que 1'un fît connaître tous
les soins et toutes les veilles de l'autre pour le service du
public.
Quoi qu'il en soit, Lastanosa parle ainsi du
Héros dans la Préface de El Discreto
qu'il appelle en un autre endroit l'émillateur du premier :
Emulo es de Heroe. « La plus grande gloire du
Héros, dit-il, ce n'est pas d'avoir été
tant de fois imprimé et traduit en différentes langues,
ce n'est pas d'avoir été applaudi des nations les
plus polies et les plus éclairées, ce n'est pas
d'avoir été assez estimé de quelques célèbres
écrivains, pour qu'ils en aient inséré dans
leurs excellents ouvrages quelques chapitres entiers, comme on
le voit dans le Privado Christiano. J'ajoute, dans nos
meilleurs auteurs, et surtout dans Saint-Évremont. La véritable
gloire du Héros, c'est le jugement qu'en porta Philippe IV
après l'avoir lu avec beaucoup d'attention : Ce
petit ouvrage est très agréable, je vous assure
qu'il contient de grandes choses. »
La haute idée qu'en conçut ce
monarque, à la première lecture qu'il en fit, augmenta
dans la suite, bien loin de diminuer, et se changea en admiration
il le plaça dans son cabinet parmi certains livres choisis
qu'il goûtait davantage, et qu'il lisait plus souvent :
El Heroe se admiro en la mayor esfera del selecto Museo Real.
Ce sont les termes de Lastanosa dans son Épitre Dédicatoire
à Don Baltasar-Carlos, Prince des Espagnes et du Nouveau-Monde.
Aussi Gracian dès le premier essai de
son génie supérieur se propose de former un prince,
un grand homme, semblable à unjetine aigle, dont le premier
vol s'élève jusqu'au soleil, dit un auteur espagnol :
Diô las primeras luzes de su idea, a la ensenança
de un Principe en el Heroe, etc. Mais il ne se borne pas aux
qualités propres d'un héros guerrier, il s'étend
encore à celles qui font les héros en tout genre.
Le but de Gracian est de porter les hommes à
l'héroïsme dans les conditions distinguées
de la vie, auxquelles les autres dont elles font la gloire et
l'appui se réduisent. Il appelle héros tous les
personnages illustres, les grands hommes de guerre, les grands
esprits pour la politique, les grands hommes dans la magistrature,
les génies extraordinaires pour les lettres, etc. En effet,
on peut bien dire que tous les grands hommes se ressemblent en
un sens, et c'est que la nature les a comme marqués à
un même coin. Quelque différents que puissent être
les talents qui les distinguent, la supériorité
de leur mérite met entre eux titi rapport commun. C'est
la pensée de M. l'Abbé Massien.
Au reste, si l'on veut encore chicaner Gracian
sur le peu de liaison que l'on croit découvrir entre le
titre de ses ouvrages et les matières qu'il traite, et
chicaner aussi son traducteur sur quelques expressions trop hardies,
je n'ai point d'autre réponse à faire que celle
de Mademoiselle de Gournay dans sa Préface des Essais
de Montaigne qui l'appelait sa fille, et que Juste-Lypse appelait
sa sœur.
« Pour le regard de quelques-uns
qui veulent étendre les effets de cette prétendue
ignorance de l'esprit jusqu'aux changements de quelques termes
usités en l'art vulgairement, libertinage de sa méthode,
suite décousue de ses discours et manque même de
relation de ses chapitres avec leurs titres parfois, s'ils sont
capables de croire qu'une tête de ce calibre ait manqué
par capacité à faire en cela, ce que tout écolier
de quinze ans peut et fait, je trouve qu'ils sont si plaisants
à parler, que ce serait dommage de les faire taire. Ces
messieurs avec leurs belles animadversions ont volontiers cueilli
1'une des branches de l'ignorance doctorale, laquelle mon père
nous avertit en quelque lieu, que la science fait, et défait
la populaire. La vraie touche des esprits, c'est l'examen d'un
nouveau livre, et celui qui le lit se met à l'épreuve
plus qu'il ne l'y met. »
6 euros (code de commande : 02961).
GREEN (Julien) — Les pays lointains. Roman. Paris, Éditions du Seuil, 1987. In-8° (155 x 227 mm.) sous reliure et jaquette d'éditeur, 890 p., exemplaire en bon état.
En quatrième
de couverture :
Ayant
quitté un Londres sinistre et après une traversée
difficile avec Mrs. Escridge, sa mère ruinée, à
seize ans, Elizabeth arrive à Dimwood, riche plantation
de Géorgie où un parent, William Hargrove, les recueille.
Vont-elles l’une recommencer sa vie et l’autre commencer
la sienne dans ce pays inconnu où l’hiver n’existe
pas, au milieu des magnolias et des roses ? La plantation
heureuse cache, cependant, bien des drames. En 1850, les États-Unis
n’ont jamais été aussi près d’une
rupture entre Sud et Nord. La Sécession est dans l’air.
Elizabeth croit que rien n’arrive jamais, lorsque, un soir
de bal, elle voit Jonathan. Bien entendu, c’est toujours
la personne qui n’est pas pour vous, celle ou celui contre
qui on vous met en garde, l’ennemi en somme, qui fait
battre votre cœur. L’amour ne connaît aucun interdit.
La vie, autour de la jeune Anglaise dont la
beauté blonde fait des ravages, s’organise à
Savannah, puis en Virginie chez un ami de la famille, « Oncle »
Charlie. Là, c’est le tourbillon des fêtes de
la société, et la foule des jeunes cousins et cousines,
des amis, des serviteurs des Noirs parmi lesquels Betty, vieille
femme maternelle, dévouée de tout son âme,
et une énigmatique Galloise, Miss Llewelyn, qui régente
la plantation de Dimwood et joue secrètement les entremetteuses
pour Elizabeth et Jonathan. Celui-ci a épousé une
belle femme riche qui a dans les veines un peu de sang noir. Aussi
a-t-elle emmené son jeune époux en Europe, à
Vienne, où cela n’a aucune importance pour être
« reçue ».
En virginie, dans le domaine de Charlie Jones,
Elizabeth répond à l’amour de Ned, le fils
encore étudiant de son fastueux tuteur. Mais sans oublier
Jonathan. Et elle s’interroge : « Peut-on
aimer deux hommes à la fois ? » C’est
le destin qui en décidera…
Apparenté à toutes les grandes
familles du Sud, ayant passé une partie de sa jeunesse
dans son pays lointain, Julien Green raconte, dans ce livre plain
d’amour et de fureur, l’aventure d’un être
de désir, car il s’agit pour Elizabeth de posséder
la vérité dans une âme et un corps.
6 euros (code de commande : 02978).
ISOLLE (Jacques) — Chronique de Saint-Macé. Illustrations de Maurice Pouzet. Angers, Jacques-Petit, 1945. In-8° (149 x 194 mm.) broché sous couverture rempliée, 61, [7] p., illustrations en couleurs, exemplaire numéroté sur vélin pur fil de Lafuma (n° 907), couverture un peu défraîchie.
Introduction :
Furetant,
il y a quelque temps, dans l'antre obscur et poussiéreux
d'une espèce de sorcière qui, parce qu'elle vit
au milieu d'un amoncellement de vieux papiers, croit pouvoir inscrire
sur sa porte : Librairie d'occasion, j'avisai, gisant
dans un coin, un petit in-quarto, relié en vélin,
dont le titre portait :
Callimachi cyrenœi hymni
(Cum suis scholiis græcis)
et Epigrammata
excudebat Henricus Stephanus
anno MDLXXVII.
Je feuilletai curieusement l'ouvrage, bel exemplaire
d'une typographie ancienne où le grec cursif traçait
d'élégantes arabesques. Par passe-temps je marchandai.
La sorcière me demanda dix francs. Elle ne savait pas le
latin : dix francs pour un Estienne, fussent les hymnes de
Callimaque, qu'assurément je ne lirais jamais, ce n'était
pas cher ! Je payai et partis.
Le volume alla, sur un rayon, rejoindre d'autres
invalides de son âge. Mais la place était mesurée
et je dus forcer ; un craquement se produisit et le dos se
fendit dans toute sa longueur.
Comme je contemplais le désastre d'un
œil marri, j'entrevis par la déchirure de la peau
des traces d'écriture ; écartant les bords
de la plaie, je pus lire une phrase.
Hélas ! Je n'aurais même pas l'avantage
d'une découverte intéressante. Le texte était
le suivant :
... Tibi semper et ubique
gratias agere, Domine Sancte Pater Ommipotens. Sed...
J'avais reconnu un fragment de la première
phrase de la préface de la messe ; sans doute ma reliure
était-elle faite de quelque fragment de missel. Cependant,
tout à coup, un doute me vint. À force d'entendre
chanter des grand'messes, les prières sacrées s'étaient
fixées dans ma mémoire, et ce sed me paraissait
bizarre.
Sed ?... Sed ?... Je n'avais aucun
souvenir de cet enchaînement de mots. Sur un rayon voisin,
un vieux livre d'heures dormait entre les ors ternis de sa reliure ;
je le feuilletai. Ma mémoire ne m'avait pas trompé :
Aucune des diverses préfaces ne contenait de phrase débutant
par Sed. Vérification faite dans la collection de
livres de messe, euchologes, heures diverses que je possédais,
la plupart pour leurs dorures, il n'existait, du XVe au XXe siècle,
pas une préface où figurât ce sed qui
commençait à m'agacer. Après de longues hésitations,
je pensai que le relieur réparerait aussi bien une fente
un peu plus large et décidai d'agrandir l'ouverture pour
lire quelques mots de plus. Je lus, en effet, la ligne suivante
et, de plus en plus intrigué, en arrivai, pour tout lire,
à démonter peu à peu toute la couverture.
Elle avait été faite d'une peau
de vélin écrite d'un seul côté et qui
devait être la dernière d'un in-folio de respectables
dimensions, puisque la page était coupée en bas,
à même le texte. En haut courait ce titre :
Scti Mathei Monstrioli Historia.
Outre la fin d'un texte auquel je ne compris
rien parce qu'il n'y en avait que les deux dernières lignes,
la page comportait deux récits et les trois quarts d'un
troisième, le tout en assez mauvais latin d'une écriture
facile à lire : œuvre sans doute de quelque moine
lettré qui, préposé à la garde des
rares manuscrits de son prieuré, occupait ses loisirs à
rédiger la maigre chronique des menus incidents dont il
était témoin.
Le prieuré de Saint-Macé, disent
les érudits que j'ai consultés, n'a pas d'histoire.
Il en avait une, au contraire ; mais je comprends, par l'échantillon
que j'en ai découvert, que les bons moines l'aient jugée
plus utile à relier des livres qu'à transmettre
leur souvenir aux siècles futurs.
Sans plus de commentaires, voici, avec quelques
indispensables arrangements, et traduits en français moderne,
les récits du chroniqueur anonyme.
20 euros (code de commande : 02996).
JANKOWSKY (Henryk) — Dieu, Honneur, Patrie. Sermons d'un curé de Gdansk. Traduits par Isabelle Lisowski. Présentés par Jean Offredo. Préface de Lech Walesa. Paris, Cana, 1989. In-8° (140 x 205 mm.) collé, 227 p.
En quatrième
de couverture :
Nous nous connaissons avec le Père Henryk
Jankowski depuis près de dix ans. C'était à
un grand moment critique le début de la grève aux
Chantiers navals de Gdansk. Alors que nous étions seuls,
incertains du lendemain, le Père Henryk est venu vers nous,
s'est placé à nos côtés, a prié
avec nous, nous a donné la force de la parole de Dieu.
Cette première et fraternelle rencontre au cours du chaud
mois d'août 1980 fut le commencement de notre amitié.
Amitié pour le meilleur et pour le pire. Que de fois nous
nous sommes rencontrés à son presbytère,
toujours largement ouvert et accueillant. Toujours nos conversations
tournaient autour des thèmes évoqués dans
ses homélies : Patrie et Église, et aussi l'espoir
apporté aux Polonais par Solidarité.
Justement en la personne du Père Henryk
on peut le mieux observer ce qui fait la valeur essentielle de
l'Église polonaise : sa présence constante aux côtés
de notre Nation dans sa route vers la reconnaissance de ses droits
fondamentaux, vers la reconnaissance de cette certitude qu'elle
doit être maître en sa propre demeure.
Maintenant nous vivons la satisfaction et la
joie de voir les valeurs défendues par le Père Henryk
devenir les valeurs communes de tous les Polonais, à savoir
la recherche des meilleures solutions à nos problèmes
difficiles.
Et il y a là comme une part de l'activité
de notre grand ami, le Père Henryk.
(Lech
Walesa)
6 euros (code de commande : 02976).
LA FRANQUERIE (André Lesage, marquis de) — La Vierge Marie dans l'Histoire de France. Préface du cardinal Alfred Baudrillart. Montsurs, Éditions Résiac, 1994. In-8° (142 x 214 mm.) collé, 347 p., illustrations hors texte, exemplaire en très bon état.
En quatrième
de couverture :
Passé,
présent et avenir ont mystérieusement tissé,
et tissent encore la France. Hier, la Gaule des Druides qui, les
premiers, élèvent dans le bois sacré de Chartres
un autel à la « Virginis Pariturae »
(la Vierge qui doit enfanter) ; puis l'Empereur Claude qui,
chassant le druidisme, veut imposer les dieux romains, favorisant
ainsi déjà l'éclosion d'une religion nouvelle ;
ce sont aussi les premiers disciples semant la bonne nouvelle,
la France de Rémi, Martin de Tours, Louis IX ou Bernard
de Clairvaux. À chaque saison, ses fruits, qui n'ont pas
tous la même saveur : la bonne terre qui a vu naître
Geneviève, Jeanne d'Arc, Thérèse de Lisieux
ou Bernadette a aussi donné le jour aux Rousseau, Voltaire
et Jules Ferry. La même terre a nourri des ministres sacrés
et des ministres de lois impies. Pas la même sève.
Quels liens relient donc encore la France de
la Grande Pyramide au Royaume des siècles éteints ?
Lisez : vous apprendrez l'origine princière
– sinon royale – de nombre de fondations,
de hauts lieux spirituels, de dévotions et traditions locales.
Vous découvrirez avec émerveillement la vraie histoire
de cette France aux 35 cathédrales placées sous
le vocable de Notre-Dame de France ; la France des 43 paroisses
qui protègent Paris comme une muraille ; la France
du Vézelay, de Chartres et de Paray. Saviez-vous même
que, dès le XIIe, notre Sorbonne proclamait Marie conçue
sans péché ? Vous verrez comment, au cours
de l'Histoire, Marie a présidé à l'éclosion
de notre nationalité, comme Elle a organisé de « divins
coups d'État ». On ne compte plus les lieux
où Elle est apparue, les batailles qu'Elle a conduites,
les victoires qu'Elle a remportées, les événements
qu'Elle a marqués de son empreinte, comme autant de « flux
et reflux de la grâce. »
Le Marquis de la Franquerie aurait-il rêvé
cette France-là, trop belle pour avoir existé ?
Non. Au prix d'un travail considérable, l'auteur a labouré
le champ immense de l'Histoire, retourné cette terre où
croissent ensemble l'ivraie et le bon grain. Malgré tant
de divergen­ces, d'affrontements d'opinions, de guerres et
de révolutions, il a, au fond du sillon mis à nu,
retrouvé ce réseau serré et continu de profondes
racines toujours prêtes à reverdir.
Vendu.
LIVINGSTON (Harold) — Pilotes sans visa (I fly for freedom). Traduit de l'américain par François Gromaire. Paris, Éditions Jean Froissart, 1952. In-8° (143 x 192 mm.) broché, 288 p., ouvrages de vers.
Avertissement
au lecteur :
En
juillet 1948, le monde suivit avec un grand intérêt
les péripéties d'un groupe de jeunes Américains,
qui tentaient de gagner Israël à bord d'un B-17, en
dépit des tentatives officielles pour leur mettre les bâtons
dans les roues. Forcés d'atterrir à Terre-Neuve,
ils reçurent l'ordre de rentrer aux États-Unis ;
on leur laissa juste assez d'essence pour le trajet. Le lendemain
matin, les journaux annonçaient que l'avion était
parvenu à atterrir aux Açores. L'appareil fut saisi
et son équipage arrêté.
Dans le monde entier, des millions de gens considérèrent
cet échec comme une défaite personnelle et souhaitèrent
qu'il fût racheté par de nombreux succès.
Beaucoup se demandaient si c'était là la première
tentative du genre ou si d'autres missions avaient déjà
été menées à bien sous le manteau.
Au même moment, le soixantième
chargement de matériel militaire était amené
à Tel-Aviv par un C-46 des surplus ; l'organisation
à laquelle appartenait cet appareil comprenait deux cents
hommes ; elle n'avait cessé de croître depuis sa
fondation, au début de février, par une poignée
de jeunes juifs américains de New-York et de Californie,
tous anciens membres de l'aviation U.S.
Ce livre relate l'histoire de ces hommes, de
cette organisation et de leurs activités... l'histoire
du rôle capital qu'ils jouèrent dans la lutte menée
par les Israéliens pour l'édification d'une patrie
pacifique.
6 euros (code de commande : 02981).
MARIE-THÉRÈSE D'AUTRICHE — Edit de l'Impératrice-Reine du 25 Septembre 1769. Sur l'obligation d'entretenir, de réparer, ou de restaurer les Eglises Paroissiales au Plat-Pays, ainsi que les Presbytères, ou Maisons Pastorales. In-plano (180 x 322 mm.) en deux feuillets imprimés recto-verso.
Extrait :
Les
difficultés qui se sont élevées depuis longues
années, & qui renaissent sans cesse dans les Provinces
de notre obéissance aux Pays-Bas, sur l'obligation d'entretenir,
de réparer, ou de restaurer les Eglises Paroissiales au
Plat-Pays ^...] Nous avons reconnu qu'elles provenoient en partie
d'une multitude d'usages divers qui se sont introduits insensiblement
contre l'esprit du Droit commu, & au préjudice de ceux
qui payent la Dîme. [...] Comme il est important pour le
bien de nos fidéles Sujets, de tarir la source de tant
de Contestations dispensieuses, si préjudiciables d'ailleurs
à l'exercice du Culte Divin, Nous avons résolu de
fixer une bonne fois la jurisprudence sur ce point, au moien d'une
regle générale & uniforme, qui en rapprochant
la destination des Dîmes de l'objet de leur établissement
primitif dans la Chrétienté, fasse cesser désormais
toute diversité des principes sur cette matiere.
Vendu.
[MONS
- ALMANACH]. Armonaque dé Mons pou l'année 1849. Mons, Masquillier-Lamir, 1849. [Mons, / Imp. dé Masquillier
éié Lamir, Grand'Rue, 25.]
In-8° (115 x 152 mm.) broché, 62, [1 (horaire
de la fermeture des portes de la ville, table)] p.,exemplaire
en très bon état.
Créé
par le curé Charles Letellier en 1846, l'Armonaque dé
Mons est un classique de la littérature patoisante
montoise.
Tabe :
- Carcul
du temps, carcul ecclésiastique, éclisses.
- Avertance.
- Calendier.
- Souvenances du temps passé.
- El' Quéveau vicieux (Lette d'in
Montois à s' pére).
- Lés Cerques.
- Lés Jeûnes dé Nez.
- Talaûpe.
- Jean l' malin.
- El' Baudet qui cange dé maîtes
(L'âne et ses Maîtres).
- Réquiem éié l' Paufe-Diâbe
(La Mort et le Malheureux)..
- Ermeides famïers (Pou l' Démigraine).
- Ermeides famïers (Pou lés
Caups d' Soleil).
- Ermeides famïers (Pou lésCranques).
- El' Palais du Lion (La Cour du Lion).
- Enne Matinée dins enne École-Montoise.
- Les deux Hommes hùreux (Histoire).
- Annonces du temps à veni.
- El' Gazette à l' Maison Madelon.
- Heures qu'on Ouvre et qu'on Frume lés
Portes.
- Table.
Vendu.
[MONS - ALMANACH]. Armonaque dé Mons pou l'année 2007. Mons, Association des Montois Cayaux, 2007. In-8° (158 x 222 mm.) broché, 85 p., publicités, exemplaire en parfait état.
Advertance par Claude
Gérin :
N'vos
faites nié d'monvées sang, vos avez attindu pus
longmint qu'à l'habitwance mais vo patieince est récompinsée,
vos avez ein Armonaque liméro iun.
In preume, j'voudrais dire tout l'respect èyè
l'admiration qu'j'ai pou Mossieu Georges Despinoy qu'a vu ses
qualités littéraires arconnues pa l'Association
Royale des Écrivains Wallons. Il a r'çu el prix
« Émile Poumon Mons ». C't'ein honneur étou
pou no n'association qui a eu l'chance dé l'compter parmi
les scriveux d'1'Armonaque èyè dé
l'Gazette des Camerluches. Deux autes scriveux ont été
mis à l'honneur: Edouard Bauvois qu'a r'çu el prumier
prix èyè « L'Picard d'Or » du concours
organisé pa « Catiau et Terris », ène
association qu'a squèpi l'année passée. C'est
René Lemur qu'a r'çu l'deuxième prix du min.me
concours.Comme vos l'iirez pus long, l'Armonaque féet
n'place espéciale à ein évèn'mint
qu'a marqué no Ducasse il a tout jusse cinquante années
: el vol du Dragon. Ej cois qu'avé l'temps qu'a passé
les Montois n'in veulent'té pus à l'binde d'étudiants
qu'ont monté ène escaudrie « abominâbe
» qu'avoit été vréemint bé préparée
pa n'binde d'arsouyes qui n'pinsiont sûr'mint nié
daller si long. J'sées bé que c'jour-là,
i z'ont été loumés d'affrontés, d'halbrans,
d'bons à rié èyè j'in passe ! Hûreus'mint,
i z'ont d'mandé pardon au bourguémesse Abel Dubois
qui, probâbe, s'a ramint'vé el temps ousqu'il ain.moit
bé d'fèere des farces étou. Vos m'direz que
j'prinds bé l'définse dé ces cousses-là.
I n'a nié d'avance, vos dallez comprinde èyè
i faut bé que j'vos dise el franche marguerite. Quasimint
tous les « voleurs » étiont, comme mi, des
jweux d'basket du Mons Universitaire Club.
In 1957, j'féesois m'service militaire
èyè j'n'étois nié à Mons ;
hasard que j'arois sûr'mint féet partie dé
l'binde ! J'espère bé qu'jé n's'rai nié
pindu !
Table des matières :
- Avertance.
- A t'n'âge.
- Bel bel, Cybèle !!!.
- Biete èyè geins.
- Tout cange.
- Eine canson su les kiés.
- Mons code 0007.
- El' goût des cerises.
- Dodo.
- Footing, jogging !.
- El gardin du mayeur.
- El farceur.
- El grand Braquet.
- Liberté eye boustifaye.
- Incolomies.
- Incivilités - Délinquance.
- Popaul, Mingeu d'eats.
- Les prones.
- Saint Nicolas.
- El descinte dé True des Clercs.
- Canson d'Rita, l'amoureuse.
- Légende du sapin d'Noé.
- Léon Wailliez.
- Déjà 50 ans : le vol du
dragon.
- Après tout.
- L'accent du terroir.
- Pou aimer s'n'homme.
- Pruntemps.
- El mot d'ia fin.
Vendu.
['PATAPHYSIQUE]. Monitoires du Cymbalum Pataphysicum. N° 2. Sermiers, Cymbalum Pataphysicum, 1986. In-8° (150 x 210 mm.) agrafé, 32 p., illustrations, exemplaire en parfait état revêtu d'un infâmant escargot.
L'antique
question des rapports entre hommes et femmes, posée depuis
longtemps par les mouvements féministes (la grève
de l'amour des Athéniennes conduites par Lysistrata, qu'illustra
Aristophane), a commencé de se formuler de façon
voyante après la Première Guerre mondiale avec la
mode qui, chez les femmes, symbolisait leur indépendance :
cheveux courts, robe rétrécie, long fume-cigarette,
fréquentation des bars, au cours des années vingt,
pour se manifester plus fortement encore après le second
conflit. Les petites-filles de Flora Tristan, d'OIympe de Gouges,
de Mrs Pankhurst, de la « garçonne »
allant jusqu'à descendre dans la rue pour témoigner
contre l'homme et son machisme.
Bien sûr, ne s'est-il agi là que
de l'action menée par une minorité agissante. L'homme,
cependant, ne s'en est pas moins trouvé au tapis, comme
jadis Louis XVI et, naguère, le Czar. Comme eux, il a dû
céder son royaume et son empire, et même partager
jusqu'à son pantalon, sans pour autant avoir droit, à
l'exception des religieux et des magistrats, à la robe.
Il ne lui reste plus guère que le privilège un peu
désuet de faire pipi contre le mur, ce dont il n'est pas
peu fier, et celui d'arborer moustache et barbe pour autant que
la femme n'a pas encore jugé bon, malgré les précédents
de sainte Wilgeforte, de Marguerite d'Autriche, de Madeleine Lefort
ou de Clémentine Delait, de se les laisser pousser.
Cela n'est pas sans conséquences.
Nous avons aujourd'hui une Organisation des
droits de l'homme où la femme est preneuse à 50
% et un ministère des Droits de la femme où l'homme
n'a pas voix au chapitre.
Pour nous, qui voyageons dans le train de l'Histoire,
nous enregistrons soudainement un changement de paysage tandis
que, çà et là, des mains féminines
se saisissent des commandes de la locomotive.
Comme tous les événements importants,
celui-là se traduit par une modification des mœurs
et, partant, par une modification du langage. Polytechnicienne,
colonelle et colonel, capitaine, lieutenant, soldat et soldate,
préfet et préfète, député,
maire, on ne sait plus trop, en ce qui concerne nos sœurs,
à qui l'on a affaire, même s'il convient de dire
: madame le président ou madame le ministre.
Si nous ouvrons notre Rabelais (Gargantua,
chap. III : « Comment Gargantua fut unze moys porté
ou ventre de sa mère »), nous remarquons que
navire était, au XVIe siècle, un mot féminin,
comme il l'est encore, de nos jours, dans la langue anglaise :
« Julie, fille de l'empereur Octavian, ne se abandonnoit
à ses taboureurs (tambourineurs) sinon quand elle se sentoit
grosse, à la forme que la navire ne reçoit son pilot
que premièrement ne soit callafatée et chargée. »
Si nous prenons Le Surmâle d'Alfred
Jarry, ou encore un dictionnaire Larousse de 1913, nous constatons
qu'automobile, mot-symbole du modernisme, était un vocable
masculin ; dans le dictionnaire nous pouvons admirer les
vignettes illustrant un automobile couvert (omnibus) et
un automobile découvert (voiturette). Ce mot, d'abord pionnier,
est devenu pionnière et se promène de nos jours
en jupe-culotte.
La Science se bornant, pour nous, à observer
et à constater les faits ou phénomènes qui
se présentent, à en tirer les enseignements et à
en étudier les conséquences et les applications,
nous notons que beaucoup de mots transsexuels, tels ceux cités
plus haut, se trouvent actuellement dans les magasins du prêt-à-porter
féminin. Sans préjuger des costumes qui vont leur
être choisis en l'an 2000, nous présenterons ici,
dans notre collection Quiproquos, quelques modèles
de travestis, de genre féminin aussi bien que masculin.
En hors-d'œuvre, nous ferons précéder cette
présentation de deux modèles d'allure plus classique,
destinés aux épaules soumises d'O et à celles,
plus carrées, de René, amants que, il y a trente
ans, nous fit connaître Pauline Réage.
Vendu.
['PATAPHYSIQUE]. Montage avec un indice d'attribution à Jean Ferry, S. S.l., Cymbalum Pataphysicum, 1989. In-12 (105 x 160 mm.) agrafé, 9, [2] p., illustrations, (collection « Les Astéronymes », n° 5), exemplaire numéroté sur papier blond doré (n° 141), en parfait état.
Note de l'éditeur
:
On
se perd en conjectures sur la nature du procédé
qui a présidé à la confection du texte. Son
titre et l’allusion finale au « Montévidéen »
laissent supposer qu’il pourrait s’agir de la méthode
du plagiat – ou plutôt de l’insertion –
chère à Lautréamont.
Il n’est même pas certain que ce
« montage » soit l’œuvre du TS
Jean Ferry, artisan de cinéma, dans les papiers posthumes
duquel il fut retrouvé avant d’être publié
dans cette collection Les Astéronymes pour le quinzième
anniversaire (avéré) de sa mort (apparente).
Vendu.
PATRIS (André) — Wallonie '70. Naissance d'un peuple. Bruxelles, Éditions Vie Ouvrière, 1970. In-8° (155 x 230 mm.) broché, 83 p., (collection « Questions Économiques Sociales et Politiques »).
En quatrième
de couverture :
Le véritable écueil pour l'État
non-homogène qu'est la Belgique ne tient pas à une
prétendue incompatibilité entre le legs du passé
et les espérances d'un avenir diversifié. Ce qui
le mine, c'est l'opposition obtuse de maints de ses dirigeants
à l'émancipation de ses composantes.
La Wallonie, pour sa part, ne cessera pas la
lutte avant d'avoir trouvé, dans une association économique
et culturelle avec la France en particulier, des garanties réelles
contre un autoritaire dynamisme thiois, dont elle a déjà
pâti. Le jour où celui-ci aura édifié,
dans le delta des trois fleuves, une des plus riches zones industrielles
du monde, que deviendrait la Wallonie sans un puissant contrefort
méridional ?
Pour parvenir à l'équilibre souhaité, il
est des procédés moins brutaux que ceux de 1830
et plus conformes au style du siècle. La marche française
de Wallonie peut être, à la satisfaction de tous,
un intermédiaire qui, loin de se fermer à qui que
ce soit, se prête à toutes les formes modernes du
dialogue et de la coopération. Le fédéralisme
est un concept assez souple pour répondre aux besoins spécifiques
de la Wallonie.
12 euros (code de commande : 02984).
PIGEON
(Jean) — Jean Pigeon. Textes critiques sur 50 artistes
belges. Préface de
Jacques Franckx, avant-propos de Serge Goyens de Heusch.
Bruxelles, Éditions de la Fondation pour l'Art Belge Contemporain,
1992. In-4° (250 x 250 mm.) broché, 131 p, nombreuses
illustrations en noir et en couleurs, tirage limité à
1000 exemplaires.
Un ouvrage de
référence peu courant qui se termine par une riche
bibliographie.
Liste des artistes :
Gabriel
Belgeonne, Gaston Bertrand, Bram Bogart, Micheline Boyadjian,
Roland Breucker, Pol Bury, Zéphir Busine, Fernand Carette,
Jo-Anne Caron, Georges Collignon, Pierre Courtois, Francis De
Bolle, Gilbert Decock, Anne Deglain, Jo Delahaut, Camile De Taeye,
Roger Dudant, Gilberte Dumont, Francis Dusepulchre, Jo Dustin,
André Eijberg, Daniel Fauville, Marc Feulien, Jean-Michel
Folon, André Goffin, Arthur Grosemans, Jacques Guilmot,
Christian Heckscher, Willy Helleweegen, Jacques Lacomblez, André
Lambotte, Lismonde, Jean-Marie Mahieu, Cécile Massart,
Marina Mayer, Robert Michiels, Michel Mineur, Jacques Muller,
Maurice Pasternak, Peji, Luc Perot, Jean Rets, Toma Roata, Christian
Rolet, Paul Schrobiltgen, André Sprumont,,Georges Vandenbosch,
Louis Van Lint, Marcel Vintevogel, Francis Vloebergs.
30 euros (code de commande : 02966).
PLISNIER (Charles) — Fertilité du désert. Poèmes. Paris - Bruxelles, Éditions Labor, 1933. In-8° (120 x 185 mm.) broché, 158 p., exemplaire non coupé.
Notice de Raoul Vaneigem
:
Fertilité
du désert. Œuvre poétique de Charles Plisnier
(1896-1952), publié en 1931, la plus marquée par
l'influence du surréalisme.
Une opinion communément admise déplore
que le militant que fut Plisnier ait condamné au silence
le poète surréaliste qu'il se sentait fondamentalement.
De là une oscillation parfois malencontreuse entre la rhétorique
de la révolte et des emprunts au Surréalisme souvent
plus proches des tics de langage que d'une véritable inspiration.
Si tel un poulpe, l'« inconnu colle aux vitres vertes »,
les images semblent s'emprunter davantage qu'elles ne se jouent :
« Lave tes dents pleines de soir », ou :
« Les mots tombent tous, comme une goutte, à
la même place » restent bien en-deçà
du génie verbal d'un Benjamin Péret, lui aussi attiré
par l'exécration. Il n'est pas jusqu'aux évocations
des mécanismes de la vie moderne qui ne paraissent empruntées
à Marinetti : « Les machines à écrire
grésillent, comme une pluie sur la fenêtre ».
Cependant, la manipulation rapide des paradoxes
aboutit à un rythme échevelé, même
s'il s'essouffle parfois. Les mots jetés en vrac finissent
par faire le poids de la sincérité. De ces poèmes
« couleurs d'église et de cabaret »,
il est permis de s'abreuver et il arrive que passe dans le lecteur
cette sensation d'ivresse que Plisnier prend à s'exprimer
volubilement.
Le militant l'emporte dans Déluge,
dédié à « Lénine in memoriam ».
C'est le tableau d'un monde en crise, avec ses flambées
de violence et sa misère. « Des étoffes
tissées à Cardiff se défaisaient dans l'usure
des neiges ». L'inspiration délaisse le Surréalisme
et se tourne vers Maïakovsky. Un long poème évoque
Lénine à Genève, tandis que les discours
martelés forment l'axe autour duquel s'ordonnera la tourmente.
Dans une violence que Plisnier ne s'embarrasse
pas de maîtriser, les images roulent pêle-mêle,
riches ou pauvres, bouffies d'indignation ou ciselées par
le sarcasme, comme si le seul fil conducteur ne devait être
qu'une intense sincérité.
Bibliographie :
- Vaneigem (Raoul), « Fertilité
du désert », dans, Lettres françaises
de Belgique. Dictionnaire des œuvres. La poésie,
p. 206.
10 euros (code de commande : 02971).
RAYNAL (François-Paul) — Les artisans du village. Paris, Les Publications Techniques, 1943. In-8° (161 x 245 mm.) broché, 153 p., illustrations in et hors texte, exemplaire non coupé.
Table des matières
:
- Ceux
du bois.
- Le bûcheron.
- Les scieurs de long.
- Le charbonnier.
- Le sabotier.
- Le menuisier.
- Le tourneur.
- Ceux du métal.
- Le forgeron.
- Les couteliers de Thiers.
- Le chaudronnier-étameur.
- Ceux de la bâtisse.
- Les maçons limousins.
- Le tailleur de pierre.
- Les charpentiers et
les couvreurs.
- Ceux du vêtement.
- Les dentellières.
- Le tailleur d'habits.
- Le cordonnier.
- Ceux du vivre.
- Le meunier.
- Le fournier, le boulanger.
- Les vignerons.
- Ceux qui embellissent la vie.
- Le jardinier.
- Les papetiers d'Ambert.
- Le potier.
Vendu.
RESTIF DE LA BRETONNE (Nicolas Edme Restif, dit) — Mes amours à vingt ans. Illustrations de Jacques Tournebroche (pseudonyme de Sylvain Sauvage). Tomes I et II (complet). Paris, Éditions du Moustié, 1947. Deux volumes in-8° (155 x 235 mm.) en ff. sous chemises et étui d'éditeur (dos passés, étui un peu frotté), 129 et 109 p., 24 gravures en couleurs, un des quelques exemplaires d'artiste sur vélin de Lana portant les initiales manuscrites de Jacques Tournebroche (J.T.).
Ce volume est constitué d'extrait
choisis du texte publié sous le titre Monsieur Nicolas
: ou, Le cœur humain dévoilé.
Bibliographie :
- Restif de la Bretonne (Nicolas Edme,
dit), Monsieur Nicolas : ou, Le cœur humain dévoilé
(enfance et jeunesse), édition de John Grand-Carteret
(Paris, Michaud, 1910).
Les deux volumes : 70 euros (code de commande : 02987).
STEVENS (René) et VAN DER SWAELMEN (Louis) — Guide du promeneur dans la Forêt de Soignes. Bruxelles - Paris, Librairie d’Art et d’Histoire G. Van Oest & Cie, 1914 [la couverture porte la date de 1923.]. In-8° (140 x 215 mm.) broché, XIII, 313 p., illustrations, exemplaire en très bon état.
En quatrième
de couverture :
- Préambule.
- Quelques indications générales
et préliminaires.
- Tableau Général des grandes
voies de communication et des moyens de transport en commun intéressant
le territoire ou la périphérie de la Forêt
de Soignes.
I. Routes et avenues.
II. Les voies cyclables.
III. Les allées cavalières.
Les itinéraires.
Itinéraire n° I.
Première partie : de Boitsfort à Groenendael.
Deuxième
partie : de Groenendael à la Ferme des sept drèves
et retour à Groenendael.
Annexe à
l'itinéraire n° I.
Itinéraire n° II.
Première partie : de Boitsfort à l'Abbaye de Rouge-Cloître.
Deuxième
partie : de l'Abbaye de Rouge-Cloître à Tervueren.
Annexe à
l'itinéraire n° II.
Itinéraire n° III.
De Groenendael à la Petite Espinette.
Itinéraire n° IV.
De Groenendael au Vallon des Puits et retour à Groenendael.
Annexe à
l'itinéraire n° IV.
Itinéraire n° V.
De Groenendael à Boitsfort.
Itinéraire n° VI.
De la Petite Espinette à Boitsfort.
Itinéraire n° VII.
De la Petite Espinette à la Halte de la Forêt de
Soignes, au Grippensdelle et à Boitsfort.
Itinéraire n° VIII.
De Boitsfort aux Quatre-Bras.
Itinéraire n° IX.
Des Quatre-Bras à Tervueren.
Annexe à
l'itinéraire n° IX.
Itinéraire n° X.
D'Auderghem à Stockel.
- Sentiers forestiers.
- Liste des nouveaux sentiers créés
depuis 1914.
- Additions et corrections.
- Table des illustrations.
12 euros (code de commande : 02975).
SUÉTONE (Caius
Suetonius Tranquillus) — Caius Suetonius Tranquillus.
Cum annotationibus diversorum.Amsterdam, Elzevier, 1650. [Amsterodami, / Typis Ludovici Elzevirii, / Sumptibus
Societatis 1650.] In-24 (65 x 120 mm.)
plein veau d'époque, dos lisse orné, mors fendus,
369 (y compris le titre gravé), [13 (index)] p.
Une réimpression
au même format et au même nombre de pages fut imprimée
en 1671.
Table :
- Collectanea de vita et scriptis suetonii
tranquilli.
I. C. Suet. Tranquilli divus Julius Cæsar.
II. C. Suet. Tranquilli D. Octavius Cæsar
Augustus.
III. C. Suet Tranquilli Tiberius Nero Cæsar.
IV. C. Suet Tranquilli C. Cæsar Caligula.
V. C. Suet Tranquilli Tib. Claudius Drusus Cæsar.
VI. C. Suet Tranquilli Nero Claudius Cæsar.
VII. C. Suet Tranquilli Ser. Sulpicius Galba.
VIII. C. Suet Tranquilli M. Salvius Otho.
IX. C. Suet Tranquilli Aulus Vitellius.
X. C. Suet Tranquilli T. Vespasianus.
XI. C. Suet Tranquilli D. Titus.
XII. C. Suet Tranquilli Flavius Domitianus.
- C. Suet Tranquilli de illustribus grammaticis
liber.
Bibliographie :
- Willems (Alphonse), Les Elzevier.
Histoire et annales typographiques, n° 1118.
Vendu.
TASSO (Torquato) — Jérusalem délivrée. Poëme, traduit de l'italien. Nouvelle édition revue et corrigée ; enrichie de la vie du Tasse. Tomes I et II (complet). Paris, Carez, 1810. [A Paris, / Chez J. Carez, Libraire, rue des Poitevins. N° 2. / 1810.] Deux volumes in-12 (98 x 150 mm.) sous leur brochage d'époque, t. I : [1 (faux-titre)], [1 bl.], [1 (titre)], [1 bl.], XXIX, [1 bl.], 249, [1 bl.] p., t. II : [1 (faux-titre)], [1 bl.], [1 (titre)], [1 bl.], 246 p., bon exemplaire.
« La Jérusalem
délivrée est un modèle parfait de composition.
C’est là qu’on peut apprendre à mêler
les sujets sans les confondre : l’art avec lequel le
Tasse vous transporte d’une bataille à une scène
d’amour, d’une scène d’amour à un
conseil, d’une procession à un palais magique, d’un
palais magique à un camp, d’un assaut à la
grotte d’un solitaire, du tumulte d’une cité
assiégée à la cabane d’un pasteur, cet
art est admirable. »
(François-René de Chateaubriand.)
Les deux volumes : 20 euros (code de commande : 02977).
[THÉÂTRE CLASSIQUE]. Album Théâtre classique. La vie théâtrale sous Louis XIII et Louis XIV. Iconographie réunie et commentée par Sylvie Chevalley. Paris, Gallimard, 1970. In-8° (113 x 176 mm.) sous reliure, jaquette et Rhodoïd (un peu jauni) d'éditeur, [10], 325, [17] p., (collection « Albums de la Bibliothèque de la Pléiade », n° 9), exemplaire en bon état.
Extrait de l'avertissement
:
Théâtre
classique : Corneille, Molière, Racine. Des valeurs
sûres, reconnues, respectées, mais dévitalisées
et qui semblent avoir perdu leur saveur de nouveauté et
leur pouvoir d'émerveillement. L'accoutumance rend insensible
et aveugle. Pas de meilleur remède à l'admiration
indifférente que l'on porte aux trois grands maîtres
de l'âge classique que de pénétrer dans le
monde du théâtre sous Louis XIII et Louis XIV,
de mesurer le chemin parcouru depuis les grossières farces
qui font rire la populace et le bon roi Henri jusqu'aux chefs-d'œuvre
semés à profusion, d'année en année,
sous les pas de Louis XIV.
Lorsque Molière, Corneille et Racine
disparaissent, leurs pièces illuminent la scène
de la jeune Comédie-Française et servent de modèles
à une nouvelle génération. Le public, qui
a goûté aux grandes œuvres, exige désormais
des auteurs non certes le génie, qui est un don des dieux,
mais une certaine qualité de talent, du métier et
du goût. Après Pierre Corneille, il y a Thomas Corneille ;
après Molière, Regnard, Dufresny et Dancourt ;
après Racine, La Grange-Chancel et Crébillon.
Suivre d'année en année, de jour
en jour, l'aventure théâtrale est une expérience
instructive. Il apparaît soudain avec force que Corneille,
Molière, Racine furent d'abord des auteurs inconnus, qu'ils
durent se frayer – parfois difficilement –
un chemin parmi leurs contemporains, qu'ils eurent à combattre,
et que, vainqueurs aux yeux de la postérité, s'ils
connurent des soirs triomphants, ils subirent aussi ces échecs,
cette désaffection, plus amers aux grands écrivains
que ne leur est enivrante la victoire. Pertharite tomba,
le Misanthrope ne réussit pas, la Phèdre
de Pradon l'emporta sur celle de Racine...
Mais quelle époque pour l'amateur de
théâtre que celle où en l'espace d'une année
il peut assister à la création de trois ou quatre
chefs-d'œuvre, Polyeucte, La Mort de Pompée
et Le Menteur, Amphitryon, George Dandin,
L'Avare et Les Plaideurs, Tartuffe et Andromaque,
Le Bourgeois gentilhomme et Bérénice !
Car le théâtre n'est pas que littérature.
Écrite, la pièce n'est pas encore née. Ce
sont les acteurs qui lui donnent la vie et le public qui la révèle
dans sa vérité. Du manuscrit aux chandelles de la
rampe est mise en œuvre une alchimie complexe, susceptible
de déterminer le succès – momentané –
d'une mauvaise pièce, ou l'échec d'un chef-d'œuvre.
Auteurs et comédiens, souvent divisés par des querelles
d'argent, sont étroitement liés par un objectif
commun : plaire. Corneille écrit pour Montdory, puis
Floridor, Molière pour lui-même et pour ses compagnons,
Racine pour la Du Parc et la Champmeslé. Chaque troupe
a ses auteurs attitrés, ses vedettes, ses décorateurs.
Entre le théâtre du Marais, l'Hôtel de Bourgogne
et le Théâtre du Palais-Royal se livre une guerre
où sont donnés bien des coups bas.
La faveur des grands, qui signifie prestige
et aide matérielle est, heureusement, acquise aux gens
de théâtre. Richelieu et Mazarin trouvent leur meilleur
délassement dans le spectacle, et l'architecture, la machinerie
et la décoration théâtrales atteignent sous
leur impulsion, un niveau technique élevé. Le jeune
Roi est passionné de danse et de musique ; pour lui,
Molière conçoit ses incomparables comédies-ballets
et grâce à lui il obtient les moyens de les produire
avec splendeur. La dévotion même du Roi vieilli sert
le théâtre en ramenant Racine à la scène
avec ses tragédies sacrées.
Dans cet Album où Corneille, Molière
et Racine occupent les cimes, la forêt tient une grande
place. Bien des auteurs sont cités, ignorés des
livres de littérature, bien des comédiens, vers
qui ne monte plus le « brouhaha » du succès.
Tous eurent leur heure ; tous participèrent, parfois
très utilement, à la riche vie théâtrale
du XVIIe siècle, et jouèrent leur rôle dans
cette bataille exaltante chaque soir recommencée dont le
théâtre est le champ. À travers 525 images
et documents dont un grand nombre sont inédits, j'ai tenté
de faire revivre leurs travaux et leurs peines, leurs échecs
et leurs triomphes.
Vendu.
THÉVOZ (Michel) — Requiem pour la folie. Paris, La Différence, 1995. In-8° (130 x 200 mm.) broché, 101 p., (collection « Mobile Matière », n° 45), exemplaire en très bon état.
En quatrième
de couverture :
On
fait l'éloge de la différence alors qu'elle est
depuis longtemps intégrée et assimilée. Et
l'éloge de la folie – mais où sont passés
les fous ? L'art contemporain ? S'il y en avait, ça
se saurait ! La singularité, traquée naguère
pour être réprimée et aujourd'hui pour être
exaltée et médiatisée, n'est plus qu'une
prothèse aussi voyante que la perruque d'Andy Warhol. L'homogénéité
généralisée a du moins cette opportunité
de nous affranchir de modèles culturels intimi­dants
et dinosauriens. Tel apparaît l'héroïsme de
notre post-modernité, que le présent essai entend
célébrer à sa manière.
Michel Thévoz, né en 1936, est
conservateur de la Collection de l'Art Brut et professeur d'histoire
de l'art à l'Université de Lausanne. Il a publié
des ouvrages qui associent l'esthétique à la psychanalyse
et à la sociologie, et qui s'appliquent à ce qu'on
pourrait appeler l'« expérience des limites
de la culture ».
5 euros (code de commande : 02963).
TILLON (Charles) — Les F. T. P. La guérilla en France. Nouvelle édition. Paris, Julliard, 1967. In-8° (140 x 213 mm.) sous reliure et jaquette d'éditeur, 386 p.
En quatrième
de couverture :
Ce
témoignage de la Résistance armée s'appuie
non seulement sur une documentation minutieuse et de première
main, mais aussi sur quelques mises au point d'un intérêt
capital. Après avoir établi que les premières
organisations de la Résistance entrèrent en activité
clandestine dès l'été 1940, Charles Tillon
s'applique à mettre en lumière le rôle important
joué par les F.T.P. (Francs-tireurs et partisans français),
créés par les Communistes, dans la formation des
Forces françaises de l'intérieur, puis dans les
combats de la Libération. Une solide étude du plan
insurrectionnel conçu et réalisé par la Résistance,
de la conduite de cette insurrection et de la contribution stratégique
des forces de la Résistance à la libération
du sol national ; des études particulières
sur certaines opérations (Vercors, Marseille, insurrection
parisienne), enfin une analyse de la politique du général
de Gaulle et de ses bureaux londoniens vis-à-vis des principaux
groupements de la Résistance, font que ce livre important
et passionnant complète, et sur de nombreux points renouvelle
entièrement notre connaissance de l'histoire de la clandestinité
entre 1940 et 1944.
10 euros (code de commande : 02980).
[VERLAINE (Paul)]. DONOS (Charles) — Verlaine intime. Rédigé d'après les documents recueillis sur le Roi des Poètes par son amis et éditeur Léon Vanier. Illustré de gravures et d'autographes d'après des dessins et manuscrits de Paul Verlaine gravés par Ch. Decaux. Paris, Vanier, 1898. [Paris / Librairie Léon Vanier, Éditeur / 19, quai Saint-Michel, 19 / 1898] In-8° (132 x 184 mm.) broché, 255 p., illustrations, couverture défraîchie.
Extrait :
Cité
par le procureur du Roi en police correctionnelle sous la prévention
de coups et blessures volontaires ayant occasionné une
incapacité de travail, etc., etc, Verlaine fut condamné
à deux ans d'emprisonnement, le maximum.
L'avocat lui fit signer un acte en appel que
la Cour rejeta.
Le détenu fut dirigé sur la prison
cellulaire de Mons, « une chose jolie au possible.
De brique rouge pâle, presque rosé, à l'extérieur,
ce monument, ce véritable monument est blanc de chaux et
noir de goudron intérieurement avec des architectures sobres
d'acier et de fer. »
Il endossa la livrée des prisonniers :
casquette de cuir, forme à la Louis XI, veste, gilet
et pantalon de bure, verdâtre, dure, pareille à du
reps très épais, gros tour de cou en laine, chaussettes
et sabots. Une sorte de cagoule en toile bleue, destinée
à cacher le visage du prisonnier, lorsqu'il traversait
les corridors, pour les promenades aux préaux, une large
plaque de cuivre verni en noir, avec un numéro en relief,
étincelant comme de l'or, et qu'il devait accrocher à
un boulon de la veste, lors de chaque promenade, complétaient
son accoutrement.
Conformément au règlement, on
le rasa, comme un chanoine du chapitre de Notre-Dame, sans toutefois
le tonsurer.
L'ameublement de sa cellule, aussi sommaire
que celui dont on l'avait doté à la prison des Petits-Carmes,
était enrichi d'un petit crucifix de cuivre, appendu au
mur.
La nourriture variait peu. Dans la semaine,
de la soupe à l'orge ; le dimanche, de la purée
de pois; ration de pain de munition, eau à discrétion.
Après huit jours du régime commun
à tous les détenus, Verlaine obtint sa mise en pistole.
On lui permit d'avoir une bibliothèque. Dictionnaires,
classiques, etc. L'œuvre de Shakespeare en anglais, fut lue
en entier par le poète. « J'avais tant de temps,
pensez ! » s'exclamait-il, narquois, en narrant
ce souvenir.
Un matin, le Directeur lui-même entra
dans sa cellule. Il lui apportait un mauvais message : la
copie du jugement en séparation de corps et de biens entre
les époux Verlaine, rendu par le Tribunal civil de la Seine.
Sous l'impression de celle nouvelle, Verlaine,
fait prier l'aumônier de la prison de venir auprès
de lui. Le prêtre se rend à son désir ;
et sur la demande de Verlaine, lui remet un catéchisme.
La lecture des pages consacrées dans ce livre pieux au
sacrement de l'Eucharistie détermine chez le prisonnier
une extraordinaire révolution.
« Je ne sais quoi ou qui me souleva soudain,
me jeta hors de mon lit, sans que je puisse prendre le temps de
m'habiller et me prosterna en larmes, en sanglots aux pieds du
crucifix... L'heure seule du lever, deux heures au moins après
ce petit miracle moral, me fit me relever, et je vaquai, selon
le règlement, aux soins de mon ménage, lorsque le
gardien entra qui m'adressa la traditionnelle demande : « Tout
va bien ? »
« Je lui répondis aussitôt
:
« Dites à Monsieur l'Aumônier
de venir. »
Quelques minutes après, je faisais part
à celui-ci de ma « conversion ».
« C'en était une sérieusement.
Je croyais, je voyais, il me semblait que je savais, j'étais
illuminé. Je fusse allé au martyre pour de bon. »
Vendu.
La prochaine mise
à jour
aura lieu
le mardi 6 janvier 2026
par courriel (b.waterlot@hotmail.com) ou par téléphone ou sms (+32 (0) 472 51 52 63).
Ces livres peuvent être retirés à l'adresse figurant dans l'en-tête du blog.
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