MISE À JOUR DU 30 AVRIL 2024
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[BELGIQUE - INDUSTRIE DE LA PIERRE]. L'industrie de la pierre en Belgique de l'Ancien Régime à nos jours. Colloque du 20 novembre 1976. Ath, Cercle Royal d'Histoire et d'Archéologie d'Ath et de la Région, 1979. In-8° (155 x 240 mm.) broché, 250 p., planches à déplier, (collection « Études et Documents », n° I), exemplaire en parfait état.
Table des matières :
- Introduction et présentation, par Marinette Bruwier, p. 5.
- Discours d'ouverture du colloque, par Jean Dugnoille, p. 9.
- Extraction et exportation des matériaux pierreux dans les Pays-Bas autrichiens, par Claire Dujardin, p. 13.
- Le rôle des chaussées au XVIIIe siècle dans le transport des pierres de Feluy-Arquennes-Écaussinnes, par Jean-Louis Van Belle, p. 29.
- Entre l'archéologie industrielle et l'onomastique : les noms des bancs de pierre, par Jean Germain, p. 41.
- Archéologie de l'industrie de la pierre au pays d'Ath et de Lessines, par Jean-Pierre Ducastelle, p. 55.
- Anciennes carrières au nord de Bruxelles, esquisse d'une étude, par Robert Van Den Haute, p. 99.
- L'exploitation de la pierre dans la région des Collines, par Albert Delcourt, p. 109.
- Les carrières d'Écaussinnes, par Léon Baguet, p. 115.
- Les carrières de Lessines, le langage des ouvriers carriers, par Christine Paulet-Penninck, p 131
- Historique des carrières de Soignies, des origines à 1900, par Gérard Bavay, p 155.
- Les carrières de petit granit ou de pierre bleue à Soignies (origines), par Catherine Wittouck, p. 199.
- La crise dans les carrières de Soignies de 1890 à 1896, par Gérard Bavay, p 213.
- Les carrières d'Yvoir (XIXe-XXe s.), par Pierre-Étienne Dapsens avec la collaboration de Jean Germain, p. 221.
- Liste des souscripteurs, p. 239.
- Table des matières, p. 247.
- Table des illustrations, p. 249.
Vendu.
BIERMANN (Charles) — La Suisse. Manuel-atlas pour l'enseignement secondaire. Lausanne - Genève - Neuchâtel - Vevey - Montreux - Berne - Bâle, Librairie Payot & Cie, 1932. In-8° (185 x 237 mm.) sous cartonnage illustré d'éditeur, 92 p., illustrations et cartes, couverture un peu salie.
Préface :
La présente édition de la Suisse, Manuel-Atlas pour l'enseignement secondaire, diffère à plusieurs égards de la précédente.
Le texte a été non seulement soigneusement mis au point, en tenant compte, dans la mesure du possible, des vœux exprimés par le personnel enseignant, mais encore récrit entièrement, déchargé d'une partie de la nomenclature, qui peut et doit s'apprendre par les cartes, allégé par la division en nombreux petits alinéas ; ceux-ci ont été munis de titres qui en résument le contenu, de telle sorte que les faits les plus importants de la géographie suisse soient nettement mis en vue.
Quant à la division générale des matières, elle a été conservée. Une première partie est consacrée à la Suisse dans son ensemble, à sa situation en Europe, à son relief, à son climat, à ses eaux, à sa végétation, puis aux travaux de l'homme, élevage, agriculture, industrie, commerce, au service desquels se sont développés les moyens de circulation ; enfin à la population et à ses divers modes d'organisation. La seconde partie traite des cantons considérés comme des individualités.
Les illustrations ont été en grande partie renouvelées, soit pour tenir compte des transformations dans la géographie de la Suisse, soit pour profiter de nouvelles sources d'information (par exemple des vues d'avion), soit enfin pour remplacer les anciennes gravures sur bois, définitivement exclues des ouvrages actuels.
C'est dans les cartes que les changements sont les plus grands. Sans renoncer au principe du Manuel-Atlas, réunissant dans un même volume texte, cartes et images, principe qui a valu tant de succès aux manuels scolaires de W. Rosier, on a considéré la diffusion de plus en plus grande, dans nos écoles, de l'Atlas Scolaire Suisse, édité par la conférence des Chefs de Départements de l'Instruction publique, avec l'appui financier de la Confédération. On a réduit donc le nombre des cartes, évité autant que possible les doubles emplois, donné la préférence à des figurations plus schématiques, mais plus frappantes. Voilà pour la Confédération. Les cartes des cantons ont été conservées, puisqu'elles manquent dans l'Atlas Scolaire Suisse, mais elles ont été groupées.
Afin de ne pas avoir à fixer un prix de vente trop élevé, les cartes ont été imprimées en noir seulement.
Les éditeurs, qui n'ont pas ménagé les frais pour cette nouvelle édition, et l'auteur espèrent que, sous son nouvel aspect, le Manuel-Atlas de la Suisse contribuera au progrès de l'enseignement de la géographie dans nos cantons romands.
Vendu.
BLANPAIN (Roger) — La liberté syndicale en Belgique. Louvain, Librairie Universitaire Uystpruyst, [1963]. In-8° (122 x 191 mm.) broché, 83 p., exemplaire en très bon état.
Un ouvrage peu courant indispensable à toute personne qui s'intéresse à l'histoire du syndicalisme.
Table des matière :
- Introduction.
Chapitre I. La conquête de la liberté syndicale.
Section I. La liberté du travail et de l'industrie, de la Révolution française à 1810.
Section II. Le Code pénal de 1810.
Section III. L'article 20 de la Constitution belge.
Section IV. La loi du 31 mai 1866 (article 310 du Code pénal de 1867).
§ 1. La protection de la liberté du travail et de l'industrie.
§ 2. La liberté syndicale sous le régime de la loi de 1866.
Section V. La loi du 3 mai 1892.
Section VI. La loi du 31 mars 1898 sur les Unions professionnelles.
Chapitre II. La protection de la liberté syndicale.
Section I. La législation nationale.
§ 1. Les raisons de l'abrogation de l'article 310.
§ 2. La loi du 24 mai 1921 garantissant la liberté d'association.
A. La genèse de la loi.
1. Les premiers projets gouvernementaux.
2. La proposition de loi Devèze.
3. La proposition Woeste.
4. Le projet définitif du gouvernement.
B. La réglementation édictée par la législation nationale.
Section II. —La réglementation internationale.
§ 1. Genèse de la réglementation internationale.
§ 2. La réglementation prévue par les conventions n° 87 et 98.
Chapitre III. La liberté syndicale sur le plan individuel.
Section I. Le droit de faire partie d'un syndicat.
§ 1. Le principe.
§ 2. L'adhésion à un syndicat.
§ 3. La compétence du syndicat à l'égard de ses membres.
A. Le pouvoir de prendre des décisions obligatoires.
B. Le pouvoir de prendre des mesures disciplinaires.
1. La faute disciplinaire.
2. Les mesures disciplinaires.
C. Contrôle judiciaire.
§ 4. La protection du droit de faire partie d'un syndicat.
A. Protection contre les voies de fait, les violences et les menaces.
B. Protection en matière d'emploi.
1. Atteintes commises lors de la conclusion du contrat.
2. Atteintes commises au cours de l'exécu­tion du contrat.
3. Renvoi pour motif syndical.
4. L'intention exigée.
Section II. Le droit de ne pas faire partie d'un syndicat.
§ 1. Le principe.
§ 2. La protection du droit de ne pas faire partie d'un syndicat.
A. Protection contre les voies de fait, les violences et les menaces.
B. Protection en matière d'emploi.
1. Protection contre les pressions de fait.
2. Protection contre les clauses de sécurité syndicale.
a. Les différentes formes de clauses de sécurité syndicale.
b. La licéité des clauses de sécurité syndicale.
- Conclusions.
- Bibliographie.
Vendu.
[BRABANT]. Province de Brabant. Étains, porcelaines et faïences d'autrefois. Bruxelles, Province de Brabant, 1974. In-8° (165 x 246 mm.) broché, 76 p., [44 (illustrations)] p., exemplaire en bon état.
Ouvrage publié à l'occasion de l'exposition éponyme organisée au Gouvernement Provincial, à Bruxelles, du 27 juillet au 14 septembre 1974.
Table des matières :
- Introduction, par Philippe Van Bever.
- Bibliographie.
- Faïences de Bruxelles, par A.M. Marien-Dugardin.
- La porcelaine bruxelloise, par Andrée Brunard.
- Les étains brabançons, par F. Hertz Pompe.
6 euros (code de commande : 01304).
[BÜHLER (Karl)]. PERSYN-VIALARD (Sandrine) — La linguistique de Karl Bühler. Examen critique de la Sprachtheorie et de sa filiation. Rennes, Presses Universitaires de Rennes, 2005. In-8° (155 x 210 mm.) collé, 280 p., (collection « Rivages Linguistiques »), exemplaire en très bon état.
En quatrième de couverture :
Pour l'immense majorité des linguistes, en France comme à l'étranger, Bühler est surtout connu pour sa théorie des fonctions du langage et celle de la deixis : l'absence de traduction française de son ouvrage majeur, la Sprachtheorie (1934) rend en effet quasiment inconnu le reste de sa théorie du langage.
Qui était au juste Karl Bühler ? Né en 1879, non loin de Heidelberg, il fait des études de psychologie et de philosophie et obtient une chaire à l'université de Vienne en 1922. Brillant intellectuel, il est capable de s'engager politiquement : on en veut pour preuve la signature qu'il a apposée sur le manifeste du « Vienne intellectuel » invitant à voter en faveur de la social-démocratie. C'est précisément à cause de son engagement politique, et de l'origine juive de sa femme, qu'il est contraint d'émigrer aux États-Unis, à la suite d'une incarcération décidée par le gouvernement national socialiste mis en place par Hitler.
Abordant le langage du point de vue philosophique et psychologique, il élabore une théorie originale, la Sprachtheorie, dont les traits essentiels sont la théorie des deux champs et l'étude de quelques parties du discours, et qui développe notamment une conception moderne de la métaphore, envisagée d'un point de vue psycholinguistique.
Cet ouvrage, après une présentation de la théorie de Karl Bühler. la replace dans les principaux courants de pensée qui l'ont inspirée – philosophiques, linguistiques et psychologiques – et souligne la modernité d'une œuvre qui annonce les théories structuralistes de la syntaxe de Tesnière et de Fourquet. La thèse de Bühler sur les fonctions du langage préfigure les théories de l'énonciation de Jakobson, puis ultérieurement de Benvéniste. Enfin, la pragmatique contemporaine est en germe dans ses considérations sur l'ellipse et la métaphore. Il est donc temps de redonner à ce linguiste, longtemps méconnu, la place qui lui revient dans l'évolution de la pensée linguistique contemporaine.
13 euros (code de commande : 01299).
[BYZANCE]. Art sacré postbyzantin. [Monaco], EFG Eurofinancière d'Investissements, 1998. In-4° (262 x 260 mm.) broché, 304 p., très nombreuses illustrations en couleurs.
Ouvrage publié à l'occasion de l'exposition « Art Sacré Postbyzantin » organisée au Sporting d'Hiver, à Monte-Carlo, du 11 au 26 avril 1998 dans le cadre du « Printemps des Arts de Monte-Carlo.
Introduction :
Si les Grecs anciens ont mis des siècles pour inventer la perfection du corps humain, les chrétiens en ont mis autant pour l'oublier. Par cette remarque, André Malraux a parfaitement dépeint le trait fondamental de l'art qui exprime la Nouvelle religion, dont les fidèles ont comme impératifs majeurs le salut de l'âme et l'obtention de la vie dans l'au-delà. La sublimation de la matière, l'intériorisation des sentiments et l'idéalisation des corps qui en résulteront résument la nouvelle éthique : elle conduit à une mystique tout imprégnée de lumière intérieure, et exercée à travers une vie chaste, austère et ascétique. L'art byzantin, expression principale de cette tendance (notamment après le triomphe du christianisme et l'élaboration définitive du dogme de la foi droite, de l'Orthodoxie), adopta le style qui souligne la primauté du spirituel et porte dorénavant la charge d'une émotion inédite. Grâce à la stylisation des formes et à une admirable économie des lignes qui leur confèrent un aspect majestueux et hiératique, les œuvres de l'art byzantin témoignent d'une piété pleine d'humble certitude, tournée vers la transcendance. L'abondance de couleurs vives, déployées sur un fond d'or, des icônes byzantines symbolise l'inlassable effort pour la quête de la lumière mystique, seul espoir de rapprochement avec Dieu et preuve de la perfection spirituelle.
Même si les antécédents artistiques sont les remarquables portraits de Fayoum, l'icône est pour le chrétien autre chose que la simple représentation d'un saint ou la transcription d'une scène religieuse. L'icône est le lieu de rencontre, le point d'intersection entre l'adorant et l'adoré. Le culte adressé à l'icône passe sans autre intermédiaire à son archétype ; l'existence des icônes miraculeuses, ou encore des icônes « non faites de main d'homme » (acheiropoiètos), témoigne, si besoin était, de cette intime relation du fidèle avec le divin, par et grâce à l'icône sainte. Disons-le tout net, l'icône orthodoxe n'est pas une œuvre d'art, elle est un objet de culte majeur. Ainsi, on comprend pourquoi ces icônes, peintes sur bois, ou plus rarement en mosaïque, sont les compagnes des fidèles non seulement dans l'église, mais aussi dans leur maison et dans tous leurs déplacements : protectrices contre tous les maux que les aléas de la vie réservent aux humains, elles éloignent danger et menaces, bouclier invincible contre les mauvais esprits et les viles rencontres.
L'origine de cette ferveur remonte aux temps des apôtres : la tradition veut que la première icône de la Vierge ait été peinte par l'évangéliste Luc, ce que rappelle une des plus émouvantes hymnes de la liturgie grecque, la première qui vienne aux lèvres de tout chrétien quand il veut s'adresser à celle qui est Notre Dame la Miséricordieuse.
Ce sont particulièrement les icônes de la Sainte Vierge qui peuplent en Grèce les plus humbles sanctuaires, mais aussi les iconostases des fidèles. La Sainte Vierge représente pour le monde orthodoxe, en tant que Mère du Seigneur, la source intarissable de la Vraie Vie, qualificatif qu'on lui attribua surtout après le concile de Chalcédoine (en 451), qui reconnut Marie non seulement comme Christotokos (Mère du Christ) mais comme Théotokos (Mère de Dieu). C'est la Sainte Vierge qui est invoquée par l'un de ses multiples noms (La Miséricordieuse, La Conductrice, Celle au Doux Baiser, La Toujours Reine, La Rosé Éternelle, etc.), c'est à elle que s'adressent les fidèles (et même les incroyants) pour qu'elle leur vienne en aide en des moments de désarroi et de détresse. C'est à elle que nous devons l'inépuisable série des chefs-d'œuvre qui expriment la foi fervente de tout orthodoxe et constellent jusqu'à nos jours les églises de Grèce, des Balkans, de Russie. Faut-il s'étonner que la pieuse collection Latsis contienne, entre autres, un nombre appréciable d'icônes de la Vierge, qu'elle propose généreusement à nos regards émerveillés, avec des croix, des stavrothèques, des encensoirs et autres objets de culte datant des premiers siècles de notre ère jusqu'à aujourd'hui, et qui recréent pour nous l'atmosphère d'une « Ecclesia mobilis » mystique ?
12 euros (code de commande : 01294).
CALVI (Fabrizio) et MASUROVSKY (Marc J.) — Le festin du Reich. Le pillage de la France occupée (1940-1945). Paris, Fayard, 2006. In-8° (154 x 234 mm.) collé, 719 p., illustrations en noir, exemplaire en bon état.
En quatrième de couverture :
Pendant quatre ans la France servit de plat de résistance au festin du Reich. Toutes les administrations, tous les services allemands se livrèrent à un pillage inégalé. Heureux comme des dieux païens, les Allemands puisèrent dans les richesses du pays. Vivres, denrées, produits finis, œuvres d'art, machines, minerais, or, argent, diamants, tout ce qui pouvait l'être était entassé dans des trains et des camions à destination de l'Allemagne. L'addition de tous ces pillages équivaut à plus de mille milliards d'euros.
Où est passé cet argent ? Pourquoi n'a-t-il pas été restitué ? Au terme d'une longue enquête les auteurs démontent avec minutie la formidable machine à piller des nazis. Une œuvre unique sur un sujet que l'on croyait épuisé, bourrée de révélations arrachées à des fonds d'archives peu ou pas exploités.
Le Festin du Reich éclaire le rôle de personnages hauts en couleur oubliés de l'histoire et de la justice, dévoile des réseaux insoupçonnés et troubles. Pour la première fois un lien direct apparaît entre la mise à sac de la France et l'Holocauste.
Des enquêtes des services secrets alliés, étouffées depuis soixante ans, conduisent à s'interroger sur l'économie mondiale d'aujourd'hui. Dans quelle mesure découle-t-elle de la « nouvelle » donne économique nazie des années 1940 ? L'étude de ces dossiers révèle certaines indulgences coupables mais surtout l'importance du rôle joué en coulisse par une partie de l'administration américaine dans le pillage de la France.
En 1945 l'épuration économique de la société française achoppe sur la question des élites, empêchant l'étude détaillée des mécanismes de pillage de la France occupée. Pour la première fois cette étude est entreprise ici.
Vendu.
CAPOTE (Truman) — La harpe d'herbes. Roman. [Titre original : The Grass Harp.] Traduit de l'américain par M.E. Coindreau. Septième édition. Paris, Gallimard, 1952. In-8° (120 x 183 mm.) broché, 222 p., (collection « Du Monde Entier »), dos et papier jaunis.
Exemplaire enrichi de l'ex-libris de Maurice et Renée Darquenne, dessiné par l'illustrateur Francis André.
En quatrième de couverture :
Le premier roman de Truman Capote, Les Domaines hantés, a été l'un des événements littéraires les plus importants de l'année 1948, non seulement en Amérique et en Angleterre, mais aussi en France, où le jeune écrivain américain a trouvé des admirateurs enthousiastes.
Dans ce second roman, longtemps attendu, Truman Capote découvre un thème et décrit des personnages moins tragiques que dans Les Domaines hantés, mais qui s'accordent mieux encore, semble-t-il, avec son art.
Dans une petite ville d'Amérique, le jeune Collin Fenwick vit avec deux vieilles cousines : Verena et Dolly Talbo. Verena, vieille fille austère, ne l'attire pas beaucoup. En revanche, il nourrit pour Dolly – qui est douce, généreuse, un peu effacée, un peu folle – une vraie passion. Un jour, à la suite d'un dissentiment avec Verena, Dolly quitte la maison, emmenant avec elle Collin et la vieille servante noire Catherine.
Les fugitifs vont s'installer dans une petite cabane perchée sur un arbre. Et tout le roman raconte la vie de ces trois campeurs improvisés pendant quelques jours, la façon courageuse dont ils repoussent les autorités venues pour les déloger à la requête de Verena, leurs conversations, leurs actes étranges, etc.
Il se dégage de ce livre une poésie, un humour et une chaleur humaine qu'on ne trouve guère dans la littérature américaine ; et à suivre le récit du petit Collin, on ne s'étonne pas que, plus tard, sa sensibilité, si bien couvée par Dolly, lui fasse voir dans un champ de hautes herbes indiennes une « harpe d'herbes » dont la mélodie est faite de soupirs humains.
Vendu.
CAPPELLI (Adriano) — Lexicon abbreviaturarum. Dizionario di abbreviature latine ed italiane usate nelle carte e codici specialmente nel medio-evo riprodotte con oltre 14000 segni incisi con l'aggiunta di uno studio sulla brachigrafia medioevale, un prontuario di Sigle Epigrafiche, l'antica numerazione romana ed arabica, ed i segni indicanti monete, pesi, misure, etc. Sesta edizione (anastatica) corredata con 9 tavole fuori testo. Milano, Editore Ulrico Hoepli, 1967. In-12 (112 x 155 mm.) sous carto nnage et Rhodoïd d'éditeur, LXXIII, 531 p., IX planches hors texte déplier, (collection « Manuali Hoepli »), exemplaire en bon état.
Malgré les années, le Cappelli est toujours édité et reste un incontournable ouvrage de référence en matière de paléographie latine.
Notice de l'éditeur :
Unico e insostituibile strumento di lavoro quotidiano per il vasto mondo di storici, archeologi, studiosi di letteratura e di arte antica e medievale, il Cappelli, pubblicato per la prima volta nel 1899, è un repertorio di abbreviature usate nelle carte e nei codici, specialmente del medioevo, riprodotte con oltre 14.000 segni incisi, con l’aggiunta di uno studio sulla brachigrafia medievale, un prontuario di sigle epigrafiche, l’antica numerazione romana e arabica e i segni indicanti monete, misure, pesi.
Vendu.
[CHARLEROI]. Charleroi 1666-1966. Trois siècles de vie urbaine. Charleroi, Administration Communale de Charleroi, 1966. In-8° (166 x 198 mm.) broché, 69 p., 10 illustrations en noir, exemplaire en bon état.
Catalogue de l'exposition organisée à la Bibliothèque Publique Communale de Charleroi, du 23 avril au 30 septembre 1966.
Table des matières :
- Avant-propos.
- Catalogue, par R. Meurant, M. Bruwier et N. Yernaux.
- Introduction. Ad Caroloregium saeculo testas referente luces, par Maurice-A. Arnould.
- De la forteresse à la grande agglomération.
- De la ville ancienne à la ville moderne.
- La forteresse.
- Au berceau de la verrerie.
- Le charbon et le fer.
- Le centre commercial.
- La vie sociale.
- La vie populaire.
Vendu.
[COLETTE (Sidonie-Gabrielle)] et WILLY (Henry Gauthier-Villars, dit) — Claudine en ménage. Paris, Mercure de France,1902 (mention de onzième édition). In-12 (125 x 188 mm.) demi-chagrin brun, dos (passé et frotté) à cinq nerfs, 291 p., exemplaire dédicacé par Willy.
L'achevé d'imprimer est daté du 3 mai 1902 ; la dédicace de Willy est datée de novembre 1910, à Bruxelles.
Notice du Dictionnaire des œuvres :
La fin de Claudine à Paris annonçait une suite, Colette (1873-1954) la donna en 1902. Claudine en ménage est le récit des premiers temps de la vie conjugale de Claudine et Renaud. Après le classique voyage de noces, Claudine s'installe au foyer de cet étranger. Les deux jeunes mariés s'aiment passionnément, cependant Claudine a quelque peine à s'habituer au milieu snob et assez frelaté où vit son mari. Elle ne pardonne pas aux gens les commentaires et les médisances qu'ils font sur ce mariage inattendu. C'est dans ce milieu qu'elle rencontre une jeune femme d'une grande beauté. Rézy, que son mari, personnage bizarre et assez effrayant, délaisse. Bientôt les deux jeunes femmes se voient tous les jours, et bien que Claudine s'Inquiète un peu des manières caressantes de Rézy, cette amitié lui devient vite indispensable. Renaud au lieu d'en éprouver quelque mécontentement, l'encourage dans cette voie, Enfin Rézy avoue à Claudine qu'elle n'a pas que de l'amitié pour elle ; Claudine tout d'abord effrayée ne peut cependant s'empêcher de la voir, mais apprend à son mari ce qui vient de se passer. Contrairement à son attente, c'est lui-même qui facilite leurs rencontres. Claudine en éprouve quelque déception. Restée seule à la maison à la suite d'une maladie elle éprouve le besoin de se rendre au lieu de ses rendez-vous avec Rézy. Elle y trouve non seulement la jeune femme mais son mari. Elle rentre chez elle, prend sa valise et se réfugie à Montigny dans la maison de son enfance. Elle y retrouve le calme et l'équilibre que Paris lui avait fait perdre, et la crise passé, elle écrit à Renaud de la rejoindre.
Bibliographie :
- Laffont-Bompiani, Dictionnaire des œuvres, t. I, p. 801.
Vendu.
CUNNINGHAM (Terry) — 14-18. The Final Word. [London], Terry Cunningham, 1993. In-8° (150 x 210 mm.) collé, 173 p., illustrations, notes manuscrites à la page de titre.
Avant-propos :
As each day we slip further into the future, very soon the 1914-18 War will be beyond living memory. It will be part of that huge dream we call the past. It will be as far away as The Battles of Trafalgar or Waterloo, and as obscure as the Battle of Hastings in 1066. Anything written then about the years 1914-18 will be pure conjecture and second-hand guess work, probably well informed and carefully researched, but still the work of people who were not even born until decades after the event and who will unconsciously put their own slant or personal interpretation on those years and times. In fact, so much for truthful history.
This book, dear reader, is then unique because it's a last look at that War, fought by men now near the end of their long lives, who were there. They are talking with the perspective that time always brings. But they are speaking from the heart. The usual war book written by military historians can tell you the exact time abattle started and the correct reason we won or lost that battle. But they cannot tell you about being petrified, cold, wet and starving, or indeed, desperately homesick. But the men you are about to meet can and do tell of those things. I have written their stories exactly as they were told to me, in their own words. If they made a grammatical mistake then it's been left in. I was shocked and saddened by what these foot soldiers told me of their conditions and suffering. I grew up in the air raids of the 1939-45 War, and later was in the Army myself. But even this experience of war and army life could never equip me to write with any real insight into what they called « The Great War ». I travelled far and wide to meet these men, all of them between ninety and one-hundred-years old. I interviewed well over twice this number but their story will not appear in this book. Sadly, old age had taken its toll. Many were too deaf to conduct a proper interview. In others the memory was now too unreliable and times, dates and places had all become blurred. Therefore, the men in this book are like rare gems. They were all in good mental shape and could hold what was at times spellbinding conversation. Their tale has a constant theme of extreme hardship, in every way, fear of being killed, not months but years spent in cold wet rat-infested filthy conditions. Constant hunger and thirst, and the unburied dead for company. These recollections are living proof of how much the human spirit can endure and still come through with dignity.
As I look back on my meetings with these men I realise they all had something in common. They did not know each other and they came from different walks of life. Was it a certain style ? So many words come to mind but one word that can describe them all is integrity. That's the impression I am left with after getting to know these last few remaining survivors. It's the last time they will talk to anyone face to face about their part in one of the world's greatest tragedies. I feel proud that they were willing to share their experiences with me so that, long after they and us have left the battlefield, others yet to come will know what it was like to be there in 1914-18.
8 euros (code de commande : 01281).
DELATTRE (Achille) — Une grande bataille sociale. La grève des mineurs du Borinage (août-octobre 1924). Préface de J. Dejardin. Bruxelles, L'Églantine, 1925. In-8° (118 x 181 mm.) broché, 301 p.
Un ouvrage peu courant du célèbre homme politique borain.
Introduction :
Le prolétariat du Borinage et du pays tout entier vient de vivre des heures graves et nous pensons que la narration des faits que nous avons connus peut contribuer à l'éducation des masses.
Il y a en effet dans cette bataille des tactiques nouvelles. Des méthodes inconnues jusqu'à ce jour ont été préconisées qu'il est nécessaire de mettre en lumière. Il y a des faits qu'il est bon de commenter et dont il faut, impartialement, apprécier les causes et les conséquences.
Il y a des enseignements à retirer pour notre édification que nous ne pouvons laisser dans l'oubli sous peine de manquer â nos devoirs.
Sans doute, la tâche à accomplir pour cela est immense pour nos faibles moyens, nous ne méconnaissons nullement ni l'importance qu'elle revêt, ni les difficultés qu'elle présente, mais nous voulons cependant la tenter car le but à atteindre : l'éducation des masses est noble et mérite les soins et les efforts de tous ceux qui se sont attelés à la tâche difficile et ingrate de la défense du prolétariat.
Nous n'avons pas la prétention de présenter un travail parfait, nous ne sommes pas certain de ne pas passer à côté de certains faits, certains détails qui mériteraient notre attention pour un examen approfondi ; mais ce que nous pouvons promettre, c'est que nous ferons notre possible pour être complet et impartial.
Mais nous ne voulons pas seulement faire œuvre d'historien, ce n'est pas uniquement l'historique de la grève que nous voulons écrire, alignant les faits les uns après les autres dans leur ordre chronologique ; comme nous le faisons remarquer plus haut, cette histoire appelle des commentaires pour notre édification. Nous ferons donc connaître notre avis quand il y aura lieu, sans parti-pris et sans crainte de bousculer parfois les idées fausses admises et les pratiques erronées en vigueur.
Et nous pensons que notre travail, ainsi élaboré, contribuera à faire l'éducation de ceux qui voudront bien le lire avec la même bonne volonté, la même impartialité et le même désir de servir notre classe que nous aurons mis à l'écrire.
Vendu.
DUCHESNE (Albert) — Les aspects diplomatiques du projet d'expédition belge en Chine en 1900. Bruxelles, Revue Belge de Philologie et d'Histoire, 1954. In-8° (150 x 224 mm.) agrafé, [20] p., envoi de l'auteur.
Extrait du tome 32, fasc. 1, 1954, de la Revue belge de philologie et d'histoire.
Extrait :
Créée dans les tout premiers jours de l'été 1900, à la suite d'une proclamation des bourgmestres de nos quatre grandes villes, la légion belge des volontaires de Chine avait été organisée, armée et équipée en un temps fort court. Elle fut dissoute au bout d'un mois, – le 24 août exactement – sans avoir franchi les limites du camp de Beverloo où avaient été réunis les 633 volontaires, officiers compris.
Ce petit corps expéditionnaire avait été organisé sur la base d'une stricte autonomie ; il n'en devait pas moins être mis à la disposition du commandement interallié en Chine et collaborer – aux côtés des contingents français, britannique, allemand, autrichien, russe, américain et japonais, – à la pacification du vieil Empire. Car de puissants mouvements nationalistes – notamment celui des Boxeurs, le plus xénophobe, – mettaient en danger les entreprises européennes et américaines, ainsi que l'ordre de choses établi depuis la pénétration occidentale des années 1844 et suivantes.
La Belgique, aussi, avait à sauvegarder en Extrême-Orient la vie et les biens de ses 294 nationaux : missionnaires, ingénieurs, commerçants, et la dignité de son drapeau qui abritait nos représentants diplomatiques et consulaires. Sans être des plus nombreuses, nos entreprises, à partir de 1898 surtout, préoccupaient de plus en plus les milieux industriels et financiers de Belgique. Quant au roi Léopold II, dès le moment où l'Empire du Milieu était devenu l'objet des convoitises des grandes puissances, que l'Allemagne appelait à sa suite à la « curée européenne de la Chine », il s'était tourné vers lui avec l'espoir d'y déployer ses initiatives personnelles comme il l'avait fait, peu avant, au cœur de l'Afrique. Déjà, les idées royales avaient commencé à prendre corps, mûries par les officiers et les ingénieurs belges envoyés sur place, et nos compatriotes amorçaient la construction du « Grand Central », voie ferrée de 1214 kilomètres reliant Pékin à Hankow.
5 euros (code de commande : 01295).
DUHAMEL (Georges) — Souvenirs de la vie du paradis. Troisième édition. Paris, Mercure de France, 1946. In-8° (120 x 189 mm.) broché, 197 p., ex-libris manuscrit à la page de garde, exemplaire en bon état.
Extrait :
Pour gagner les Demeures de l'altitude, pour s'élever jusqu'aux palais du Maître, le petit frère hésitait entre plusieurs moyens et plusieurs routes. Il choisit d'abandonner les jardins et non point de voler, mais de cheminer à pied dans les campagnes du Paradis. Elles n'étaient pas désertes. On voyait, ici et là, des bienheureux qui labouraient, hersaient et emblavaient le sol. Ce spectacle n'étonna point le pèlerin. Depuis plusieurs siècles, il fréquentait le séjour des âmes. Il savait que certains élus ne peuvent trouver l'éternelle félicité que dans le travail. Il savait que nombre d'entre eux, à peine franchies les frontières du Royaume, avaient, avec une sorte d'angoisse, regardé tout autour d'eux et qu'ils s'étaient jetés à genoux en demandant une charrue et une faux. Le saint, suivant les impulsions de son génie humain et fraternel, parcourait depuis longtemps les campagnes et les villes du ciel. Il savait que, là-bas, sur l'autre versant de la montagne sainte, s'élevaient des fabriques. Il savait que beaucoup d'élus, un moment enchantés par les grâces du loisir éternel, sollicitaient bientôt de reprendre le marteau, la pince ou le compas et que leur plaisir était de peiner une partie du temps pour pouvoir, après, disaient-ils, goûter justement les délices de la quiétude. Et quand le Père les engageait à jouir d'une éternité sans fatigue, ils répondaient en souriant qu'il leur avait donné, qu'il continuait de leur donner lui-même l'exemple du travail et de la création, que lui, le Père, besognait toujours jusqu'à l'extrême limite de ses forces et qu'à ce prix seulement il entendait goûter le repos du septième jour.
Le petit frère se mit donc en route par les champs et les boqueteaux. À sa vue, les oiseaux venaient de loin, voletant et chantant. C'étaient de beaux oiseaux du Paradis, les âmes des merles, des pinsons et des bergeronnettes. Car, petit à petit, cédant à la prière incessante de ses ouailles humaines, et pour leur rendre plus agréable le séjour suprême, le Père avait tiré du Paradis qui leur était expressément réservé les créatures que les hommes souhaitaient de retrouver pendant le jour céleste. Il avait replacé les bouvreuils sur les murailles, les alouettes dans les nuages, les hirondelles dans le vent, les pies à la cime des peupliers et les élus, reconnaissants, avaient entonné des actions de grâces.
Le petit frère un moment s'arrêta, entr'ouvrit la besace qu'il portait en bandoulière et en tira une miche de pain blanc. Il la rompit, en fit des miettes et commença de les présenter aux oiseaux dans le creux de sa main droite.
— Mangez, mangez, disait-il. C'est du pain de la Terre qu'un ami m'a fait tenir comme je remontais des lieux maudits. Mangez tout votre content.
Quand les oiseaux entendirent que ce pain venait de la Terre, ils accoururent en si grand nombre que le petit frère en fut couvert et qu'il dut même les écarter pour n'en être point abasourdi.
— Mangez, disait-il encore, d'une voix moins allègre. Voici que je ne suis pas sûr de n'avoir point fait une faute en vous apportant ici du pain de contrebande. Que le Seigneur me pardonne, car je n'ai pas voulu l'offenser mais seulement vous faire plaisir.
Cependant que François interrogeait ainsi sa conscience, les oiseaux du Paradis avaient mangé tout le pain. Ils entonnèrent ensemble un hymne de leur façon, puis retournèrent à leurs tâches et à leurs divertissements. Le bouvreuil recommença d'imiter le bruit du serrurier qui pousse la lime, l'alouette remonta, par élans successifs, vers le plus haut de la nuée, l'hirondelle repartit à tracer des figures invisibles dans l'espace et les sansonnets se réunirent en conseil pour préparer un voyage imaginaire, comme ils faisaient autrefois, sur la Terre, aux approches de l'arrière-saison.
Alors le petit frère reprit sa route vers le haut pays. Lui, si riant d'ordinaire, était, ce jour-là, sombre et soucieux. Il ne regardait point le ciel mêlé d'azur et de nuages voyageurs. Il ne s'amusait point à la vie et aux aventures des bestioles de l'herbe, il ne tirait plaisir ni des eaux courantes, ni des verdures, ni des brises. Il répétait en se frappant la poitrine avec son poing fermé : « Seigneur, Seigneur, j'ai peut-être péché par orgueil en acceptant de porter ce message ; mais, (si j'avais refusé de le porter, n'aurais-je pas démérité de votre fils chéri qui n'est que miséricorde, n'aurais-je pas démérité de vous-même qui souffrez tant, je le sais, de ne pouvoir tout pardonner ? »
Le petit frère continua de marcher tête basse et la prière brûlait et sautait dans son cœur comme une flamme souffrante.
Quand il parvint aux portes du Palais, le petit frère, tout de suite, fut salué par Zorobabel, qui lui ouvrit les bras, lui donna l'accolade et le conduisit en devisant dans les salles dont les gais vitraux racontaient les jours de la première création.
— Le Père t'attend, dit l'ange de la porte. Il a, par trois fois, ce matin, parlé de ta visite prochaine.
4 euros (code de commande : 01279).
FOURNEL (Victor) — La littérature indépendante et les écrivains oubliés. Essai de critique et d'érudition sur le XVIIe siècle. Genève, Slatkine Reprints, 1968. In-8° (138 x 222 mm.) broché, VIII, 484 p., exemplaire en bon état et en partie non coupé.
Il s'agit de la réimpression de l'édition publiée à Paris, en 1862.
Avant-propos :
Le titre de ce volume en indique clairement le but. Je range dans la littérature indépendante les écrivains qui se sont dérobés au grand courant classique du XVIIe siècle, ceux qui n'ont pas subi l'influence officielle et triomphante, la discipline, la correction, l'unité imposées par Malherbe et Boileau d'un côté, de l'autre par Richelieu et Louis XIV. Le terme ainsi entendu s'applique donc non-seulement à des auteurs d'un ordre inférieur, comme Saint-Amant, Cyrano, Scarron, Dassoucy, mais même à des noms du premier ordre, comme Saint-Simon. Quoique la plupart des écrivains dont je m'occupe rentrent à la fois dans les deux catégories embrassées par le titre, on en trouvera plusieurs, sans doute, qui, vus de face, dans l'ensemble et la physionomie générale de leurs œuvres, ne sont ni des indépendants ni des oubliés ; mais on s'apercevra aussi qu'ils le sont par les côtés particuliers où je les envisage et par celles de leurs productions que j'étudie. Classer directement Corneille et Molière parmi les indépendants ou les excentriques, même en m'en tenant à la signification rigoureusement étymologique et grammaticale de ce dernier mol, je n'y songe pas ; seulement ils se rattachent en droite ligne à l'histoire des origines classiques et de la tradition nationale du drame, c'est-à-dire d'un genre excentrique au XVIIe siècle. Boileau et Fénelon ne sont pas, assurément, des écrivains oubliés ; mais je ne les aborde que par leurs côtés les moins connus, et ils devaient nécessairement faire partie du chapitre de la Critique, dont l'étude a presque toujours été négligée dans les travaux sur le siècle de Louis XIV, et dont la plupart des représentants à cette date sont aujourd'hui plus ou moins complètement oubliés.
Ainsi, le présent volume embrasse dans son cadre ce qui n'est pas arrivé jusqu'au niveau classique ou ce qui s'en est éloigné ; les hommes et les genres qui échappent aux historiens de la littérature officielle, soit que leur indépendance les ait détachés du faisceau commun, soit que leur obscurité les ait dérobés à l'attention et au souvenir de la postérité. Le plus souvent ces deux raisons se tiennent, et c'est pour avoir résisté au mouvement général des esprits que bon nombre d'auteurs ont été délaissés par leurs contemporains et oubliés par nous. Là est l'unité du livre, qu'il était difficile d'exprimer nettement en un titre précis, et qui se révélera mieux, je l'espère, à la lecture. Toutefois, je touche, au moins en passant, à la plus grande partie des écrivains du XVIIe siècle, qui a été exploré à peu près en entier, au point de vue spécial où je me suis placé. Un appendice, que j'eusse voulu pouvoir faire moins court, complète l'ouvrage, à mesure que les occasions se présentent, par des notices particulières qui se rattachent au sujet, bien qu'elles ne rentrent point dans ses grandes divisions générales.
On ne trouvera pas seulement ici des études purement littéraires : le penchant actuel est à l'érudition, et c'est le mien. La critique, telle que la demandent la plupart des lecteurs contemporains, ne doit plus se contenter de prononcer des jugements et de s'adresser au goût ; il faut en même temps qu'elle instruise et s'adresse à la curiosité. En me restreignant à la critique proprement dite, je ne me fusse pas cru assez autorisé pour présenter mon livre, après tant de travaux éminents dont la grande littérature du XVIIe siècle a déjà été l'objet. Sur le terrain plus humble de l'érudition, il restait place pour une tâche non moins utile peut-être, où l'on ne courait pas risque de se faire accuser d'outrecuidance : c'est là que j'ai pris position, non sans m'efforcer, bien entendu, d'introduire la critique dans l'érudition même, en m'élevant des détails matériels aux idées générales, et en tirant la conclusion des faits. Quelques points n'avaient pas encore été traités, que je sache, au moins dans leur ensemble. Le premier chapitre, notamment, est consacré à l'une de ces questions nouvelles, mais où j'ai dû me borner, afin de ne pas dépasser les proportions naturellement marquées par le reste du volume, aux indications élémentaires qui dessinaient les principales assises du travail, en réservant le surplus pour le jour où je pourrai la reprendre à fond, avec les développements indispensables et les pièces justificatives à l'appui.
Encore un mot. Une bonne partie des études qui composent ce livre avaient déjà paru dans des revues et journaux divers, mais la plupart avec une pensée bien arrêtée d'avance, et comme des chapitres détachés par anticipation du présent ouvrage. Toutes, et principalement celles qui avaient le caractère d'articles de circonstance, ont été corrigées soigneusement et souvent reprises sur de nouveaux frais. Tantôt j'en ai réuni et fondu plusieurs, combinant des fragments épars pour en faire un tout, élaguant les parties étrangères et transformant le reste ; tantôt j'ai étendu et complété une esquisse de façon à en former, ou à tâcher d'en former un tableau, effaçant tout ce qui portait l'empreinte particulière du moment et du lieu où j'écrivais. Enfin, je me suis imposé et j'ai poursuivi sans faiblesse ce laborieux remaniement qui permet à une réunion d'articles de devenir un livre. Le lecteur dira si j'ai réussi.
Vendu.
FRANCE (Anatole) — Le livre de mon ami. Illustrations de Émilien Dufour. Bruxelles, Éditions du Houblon, [ca 1944]. In-8° (147 x 214 mm.) demi-maroquin rouge à gros grains à coins, dos à 4 nerfs orné de bandes horizontales de maroquin noir, et de papier argenté et beige, titre et tête dorés, couverture conservée (reliure de Robert Vits), 208 p., 8 illustrations en couleurs à pleine page hors texte, un des 100 exemplaires numérotés sur papier chiffon (n° 13) contenant les décompositions de couleurs (noir, gris, cyan, magenta et jaune) des huit illustrations.
Notice du Dictionnaire des œuvres :
Sous ce titre, Anatole France a rassemblé et publié en 1885 les souvenirs de sa première enfance qu’il attribue à un personnage fictif, Pierre Nozière. Cet usage d’un pseudonyme montre que l’auteur n’entend pas reproduire minutieusement ses souvenirs, mais qu’il propose de délicates variations sur des thèmes autobiographiques. C’est ainsi que se font suite une série de tableaux dans lesquels les évocations du passé, d’une précision hallucinante, sont coupées de remarques propres à l’âge mûr. Bien plus que le développement intérieur de l’âme du petit Pierre, l’analyse s’attarde à retracer l’histoire de ses rapports avec le monde. Dans un style des plus raffinés, d’une grâce un peu frêle, l’auteur dessine certains personnages familiers, les premiers amis, les parents, tels qu’ils peuvent apparaître aux yeux d’un enfant de cinq à sept ans. Le petit Pierre observe et juge, et ses jugements formeront les bases d’une expérience de plus en plus approfondie. À plusieurs reprises, au cours de sa carrière, France reviendra sur ses impressions d’enfance et s’attachera à peindre avec minutie le milieu où il avait vécu. Toutefois, les pages dont on se souvient ne sont pas tant celles où sont évoqués les faits et gestes du petit garçon, mais celles qui sont consacrées à l’un ou à l’autre des personnages de son monde enfantin. À cet égard, on ne peut nier qu’Anatole France ait écrit des pages exquises et d’un grand prix (« Marcelle aux yeux d’or », « La Grand’maman Nozière », « La dame en blanc »). À cette première partie qui s'intitule « Le livre de Pierre », fait suite une seconde série de chapitres, menés d’une plume alerte (« Le livre de Suzanne »). Anatole France imagine cette fois un Pierre Nozière devenu père de famille et qui observe le comportement de sa petite fille. Ici, la fiction semble avoir étouffé la fantaisie du narrateur, et ces pages, bien qu’écrites avec une grâce quelque peu apprêtée, sont loin d’être aussi vivantes que celles du « Livre de Pierre ».
Bibliographie :
- Laffont-Bompiani, Dictionnaire des œuvres, t. IV, p. 230.
150 euros (code de commande : 01309).
GLOTZ (Samuel) — De Marie de Hongrie aux gilles de Binche. Une double réalité, historique et mythique. Introduction critique aux Triomphes de Binche célébrés du 22 au 31 août 1549. Nivelles, Traditions et Parlers Populaires Wallonie-Bruxelles, 1995. In-8° (160 x 240 mm.) broché, 251 p., (collection « Tradition Wallonne », n° 9), quelques illustrations, exemplaire en très bon état.
En quatrième de couverture :
À Binche, le souvenir de Charles Quint et de Marie de Hongrie vit allègrement. Les Binchois, peu ou prou, se croient d'origine castillane. Et, il y a quelques années, au soir du mardi gras, éclatait, en lettres de feu, un tonitruant « Plus oultre », la devise de l'empereur, devenue celle de la cité.
Une légende, née en 1872 dans un milieu bourgeois, a promu des personnages historiques, revêtus d'une couche de vernis espagnol, au rang d'inspirateurs du célèbre carnaval et de ses Gilles aux plumes fastueuses. Le carnaval de Binche, dans l'imagination populaire, se mue en une sorte de cavalcade historico-exotique, comme on les prisait au dix-neuvième siècle, et les Gilles eux-mêmes seraient, imagine-t-on, des succédanés de seigneurs du seizième siècle ou encore d'Aztèques, d'Incas !
Au fil des ans, la légende d'abord vague ira se précisant. Elle se nourrit d'emprunts imaginaires et se transforme en mythe s'imposant comme un dogme. Littérateurs, journalistes, historiens, obnubilés par l'étrangeté du Gille qui se situe bien à l'écart du commun carnavalesque, tombent dans le piège espagnol et inca.
Samuel Glotz, docteur en philologie romane, membre honoraire du Conseil supérieur d'ethnologie, fondateur du Musée international du carnaval et du masque, réussit à démêler l'écheveau de la progression de la fable qui finit par gagner, au-delà des autochtones, le monde des traditions festives européennes.
Vendu.
JAY (Antoine) — Tableau littéraire de la France pendant le XVIIIe siècle. Discours qui a remporté le prix d'Éloquence décerné par la Classe de la Langue et de la Littérature françaises de l'Institut, dans sa séance du 4 avril 1810. Par M. Jay. Paris, Baudouin, 1810. [Paris. / Chez Baudouin et C°, Imp. de l'Institut, / Rue du Pot-de-Fer S.-G., n°. 14. / Et Michaud Frères, imprim.-libraires, rue des / Bons-Enfans, n°. 34. / Delaunay, libraire, au Palais-Royal. / 1810.] In-8° (133 x 207 mm.) sous son brochage de l'époque, 99, [1 bl.] p., bel exemplaire malgré quelques rousseurs.
Édition originale.
Note, à propos de cet ouvrage, publiée dans le tome IV des Œuvres littéraires de M. A. Jay (Paris, 1831) :
Cette étude « obtint en 1810 les suffrages de l'Académie française. Le prix fut partagé entre l'auteur et M. Victorin Fabre, dont l'ouvrage fut aussi favorablement accueilli du public que de l'Institut. Je lui donnerais tous les éloges qu'il mérite sous le rapport philosophique et littéraire, si ces éloges ne retombaient indirectement sur la production jugée digne de la concurrence. Je remarquerai en passant que le choix seul du sujet était un acte de courage sous l'empire : l'opposition était alors dans la philosophie, conservatrice des grands principes d'égalité civile et de liberté.
25 euros (code de commande : 01308).
JÜNGER (Ernst) — Orages d'acier. Souvenirs du front de France. [Titre original : In Stahlgewittern.] Traduction française par F. Grenier. Paris, Payot, 1930. In-8° (145 x 228 mm.) broché, 269 p., (« Collection de Mémoires, Études et Documents pour servir à l'Histoire de la Guerre Mondiale »), couverture défraîchie.
Exemplaire du deuxième tirage, en avril 1930.
Table des matières :
- Avant-propos du traducteur.
- Préface de l'auteur.
- Orainville.
- De Bazancourt à Hattonchatel.
- Les Éparges.
- Douchy et Monchy.
- Le combat de chaque jour dans la guerre de tranchées.
- Le prélude à la bataille de la Somme.
- Guillemont.
- Au bois de Saint-Pierre-Vaast.
- La retraite de la Somme.
- Dans le village de Fresnoy.
- Contre les Hindous.
- Langemarck.
- Regniéville.
- Encore les Flandres.
- La bataille de Cambrai.
- Sur le ruisseau de Cojeul.
- La grande bataille.
- Les Anglais gagnent du terrain.
- Mon dernier assaut.
Vendu.
KOECK (Paul) et LAMBERT (Paul) — Guide noir de la Belgique. Bruxelles, Espace Édition, 1976. In-8° (125 x 210 mm.) collé, 182 p., illustrations en noir, (collection « Guides pour Passer le Temps »), exemplaire en très bon état.
Table des matières :
- Lenneke Mare de Woluwé-Saint-Lambert.
- Les sorcières de Virton.
- Une exécution à Alost.
- Colin Maillart à Huy.
- Evermare de Rutten.
- Une casemate à Brûly-de-Pesches.
- Une résurrection à Poperinge.
- L'Hôtel de Ville de Bruxelles.
- Une grange à Lissewege.
- Gérard le diable à Gand.
- Une croix dans les Hautes Fagnes.
- Un phénomène paranormal : les pierres de Marcinelle.
- Nolleke van Geleen à Peer.
- Gertrude de Nivelles.
- Le presbytère d'Essen.
- Un roi à Marche-les-Dames.
- La fête des chats à Ypres.
- Le supplice du feu à Chimay.
- Le carrosse rouge de Rode-Saint-Pierre.
- Le massacre de Dinant.
- Lange Wapper à Anvers.
- Un ermite à Olloy.
- Les possédés de Renaix.
- Les rats de Lavacherie.
- Le monastère des Templiers à Weert.
- Les « Bokkerijders » à Eupen.
- Le joueur d'orgue de barbarie de St.-Pauwels.
- Un sarcophage à Mons.
- Un procès de réconciliation à Turnhout.
- Une chèvre à Vieuxville.
- La pierre adhésive d'Aldeneik.
- L'incendie d'Arlon.
- Godelieve de Gistel.
- Berthe de La Roche.
- Les iconoclastes à Hasselt.
- Les enfants abandonnés à Tournai.
Vendu.
LEROI-GOURHAN (André) — Préhistoire de l'art occidental. Paris, Mazenod, 1971. In-4° (253 x 320 mm.) sous reliure, jaquette et étui d'éditeur, 502 p., (collection « L'Art et les Grandes Civilisations », n° 5).
Avant-propos de l'éditeur :
Lorsque nous avons envisagé pour la première fois la possibilité de publier ensemble un ouvrage sur l'art préhistorique, André Leroi-Gourhan et moi n'étions pas sans connaître les difficultés que présentait une telle entreprise. Mais le projet était particulièrement enthousiasmant. André Leroi-Gourhan avait, en effet, réuni, au cours de l'immense enquête qu'il avait entreprise sur la préhistoire, un ensemble de données lui permettant de remettre en question la plupart des théories établies par ses illustres prédécesseurs. En outre, l'art le plus ancien du monde n'était pratiquement connu que des spécialistes. Par conséquent, un ouvrage qui présenterait, sur l'ensemble de l'art pariétal, une documentation photographique en couleurs utilisant les moyens les plus modernes de reproduction révélerait au lecteur des chefs-d'œuvre insoupçonnés et lui permettrait de pénétrer pour la première fois dans l'univers de cet art le plus secret du monde.
Il nous parut aussi que le moment était particulièrement favorable à la publication de cet ouvrage. Nul n'ignore, en effet, le singulier attrait qu'exerce sur notre génération la découverte ou la redécouverte des arts dits primitifs. Le monde moderne, en constant devenir, a vu ses critères esthétiques complètement bouleversés et constamment remis en question depuis cinquante ans ; aussi est-il particulièrement attiré par toute manifestation qui puisse lui permettre d'approcher le mystère de la création artistique. Or l'art préhistorique, dont l'évolution s'est poursuivie pendant plus de 20 000 ans, a connu, comme tous les arts qui lui ont succédé, ses propres périodes de création, de plénitude, voire son académisme et sa décadence. L'artiste de l'époque du renne a utilisé tous les moyens d'expression allant du dessin le plus schématisé à la forme la plus élaborée de l'art figuratif, de la grande arabesque gestuelle la plus abstraite à la gravure la plus minutieuse, du tachisme même à l'utilisation des reliefs naturels. Aussi, cet art, le plus éloigné de nous dans le temps, est-il peut-être le plus proche de notre vision et de nos préoccupations modernes.
Enfin, par son ampleur et par son originalité, la démarche de Leroi-Gourhan correspondait singulièrement aux études que je désirais réunir pour une série d'ouvrages sur les grandes époques de création artistique, et cette collection sur L'art et les grandes civilisations ne pouvait être mieux inaugurée que par ce volume Préhistoire de l'art occidental.
La publication d'une thèse aussi vaste et savante, sous la forme d'un grand livre d'art destiné à la plus large audience, posait maints problèmes, tant dans le domaine de l'iconographie que sur le plan de la présentation, ne serait-ce, pour cette dernière, que le très important appareil scientifique, inhabituel dans ce genre d'ouvrages, qui devait nécessairement accompagner le texte. Mais André Leroi-Gourhan, à qui j'avais proposé les principes de construction et de présentation qui se retrouveront dans tous les volumes de cette collection, a bien voulu « penser » son ouvrage dans ce sens et je tiens à l'en remercier ici, car, s'il a facilité ma tâche, cela n'a pas été sans compliquer la sienne.
Chaque livre est divisé en deux parties bien distinctes : tout d'abord un exposé général, rythmé de très grandes reproductions en couleurs, puis plusieurs sections dans lesquelles l'auteur a la possibilité de réunir toutes ses références scientifiques ou historiques, cartes, tables, etc., ainsi que le plus grand nombre possible de photographies documentaires. Cet itinéraire proposé au lecteur pourrait se comparer, si on le veut bien, à celui d'un musée dont les architectes auraient prévu, pour les visiteurs, une grande salle consacrée aux principaux chefs-d'œuvre d'une époque ou d'un style déterminé et d'où rayonneraient de nombreuses galeries secondaires dans lesquelles le spécialiste ou le public curieux aurait la possibilité de consulter, sur le même sujet, les centaines d'œuvres des réserves rarement ou jamais exposées. Les livres de cette collection se présentent donc, non seulement comme des albums dont on feuillette les belles illustrations mais comme de véritables sommes sur l'art ou l'époque étudié.
La partie iconographique de l'ouvrage fut pendant des années l'un de nos constants soucis. Nous avions pris pour principe de ne publier aucun relevé, car les relevés, si parfaits qu'ils soient, ne peuvent en aucun cas recréer chez le lecteur ce contact direct avec l'œuvre d'art, en un mot, cette approche de la réalité que seules autorisent les photographies en couleurs de très grand format. Il était donc indispensable que la documentation photographique fût d'une qualité et d'une rigueur irréprochables. Or, si les prises de vues dans les grottes d'accès facile, comme Lascaux, Cougnac, Pech-Merle, ne posent pas de problèmes très particuliers, par contre des centaines d'œuvres, parmi les plus belles et les plus significatives que l'artiste de l'ère quaternaire a fixées sur la pierre, sont d'une approche extrêmement difficile, voire acrobatique, et seule une poignée de spécialistes rompus aux difficultés de la spéléologie peut prétendre avoir vu l'ensemble des peintures et gravures de ces cavernes mystérieuses dont les plafonds bas, les « chatières », ont découragé la plupart des visiteurs et des photographes. Il suffit de dire que près de 50 mètres de reptation sont nécessaires pour atteindre la petite cavité dans laquelle est gravé le fameux mammouth d'Arcy, et que l'auteur de l'ouvrage a dû franchir un siphon et rester dans l'eau jusqu'à mi-corps pour photographier les étranges grattages et gravures de Montespan. Enfin, souvent, les œuvres sont presque impossibles à photographier dans des conditions normales : manque de recul (parfois moins de 50 cm.), surplomb, visibilité nulle.
L'ensemble de ces difficultés écartait d'emblée tout opérateur non entraîné à la spéléologie et à la pratique de la photographie dans les grottes. Nous trouvâmes dans l'entourage d'André Leroi-Gourhan un ingénieur, Jean Vertut, passionné de recherches préhistoriques et remarquable photographe qui accepta d'enthousiasme la lourde responsabilité des prises de vues.
Les années passèrent, mais je restais en étroit contact avec l'auteur, je savais qu'il poursuivait avec ses équipes son immense entreprise, multipliait ses recherches dans les grottes, ses relevés, la mise au point de ses milliers de fiches, de ses statistiques et la rédaction de son texte. ... Et un jour, il y a près de deux ans, André Leroi-Gourhan me téléphona : « C'est terminé, c'est à vous maintenant. » Il me remit deux énormes dossiers de manuscrits et des boîtes bourrées de photos, de plans, de croquis et de cartes. Tout cela dépassait naturellement en importance les prévisions les plus larges. Plusieurs maquettes furent nécessaires pour « déblayer le terrain ». Lorsque la dernière fut établie, nous reprîmes un à un tous les clichés en couleurs et fîmes des essais pour contrôler les possibilités d'agrandissement. Une dizaine de très grands documents m'étaient encore nécessaires pour assurer le rythme de l'ouvrage. Jean Vertut reprit alors ses appareils pour refaire quelques clichés et obtenir une qualité encore plus parfaite.
Les œuvres pariétales sont très subtiles de couleurs car, peintes ou gravées sur des parois très diverses de matière, marbres, calcaire, calcite, leurs teintes et leurs relief peuvent varier énormément selon l'éclairage. Nous nous sommes efforcés de renoncer aux flashes trop violents qui pouvaient dénaturer le sujet et surtout priver l'œuvre de cette ambiance qui est l'une des principales caractéristiques de cet art secret ; aussi la gravure des clichés, en quadrichromie, fut-
elle particulièrement délicate à réussir. Un très léger excès ou une insuffisance de morsure dans un seul des quatre clichés dénaturait complètement le sujet à reproduire. Chaque cliché a dû être amené par étape, avec la plus grande prudence, à son état définitif et un grand nombre d'entre eux ont dû être recommencés plusieurs fois.
L'ouvrage est terminé maintenant. Chaque page, chaque planche représente pour nous un souvenir ou une difficulté vaincue. Nous espérons que ce livre saura communiquer à nos lecteurs l'extraordinaire ambiance de ces cavernes mystérieuses et leur faire partager notre admiration pour cet art préhistorique, seul vestige de nos ancêtres les plus lointains.
[...]
Le livre d'André Leroi-Gourhan a eu, dès sa parution, un retentissement considérable dans le monde entier. En effet, certains historiens d'art n'ont pas craint d'écrire que cet ouvrage était plus qu'un livre mais un événement dans l'Histoire de l'Art. Quatre tirages de la première édition ont ainsi été épuisés et le volume a été publié en Amérique, en Angleterre, en Espagne et en Allemagne.
Ces dernières années, de nouvelles et très importantes découvertes en Espagne, en Allemagne, en France sont venues élargir le champ de nos connaissances, aussi nous publions un supplément important à la première édition de cet ouvrage, notamment la nouvelle galerie décorée dans la déjà très célèbre grotte de Niaux et ces très extraordinaires traces de pas (datant de plus de treize mille ans) d'un homme accompagné de deux enfants et d'un animal, document exceptionnel et particulièrement émouvant.
Vendu.
[LIGNE [Charles-Joseph de]. MANSEL (Philip) — Le charmeur de l'Europe. Charles-Joseph de Ligne (1735-1814). [Titre original : The Courtier. Charles-Joseph, prince de Ligne 1735-1814.] Traduit de l'anglais par Françoise Adelstain. Paris, Stock, 1992. In-8° (140 x 225 mm.) collé, 322 p., illustrations en noir hors texte.
En quatrième de couverture :
Paul Valéry l'appelait « le divin prince », Paul Morand voyait en lui « l'incarnation du XVIIIe siècle ».
Né dans les Pays-Bas autrichiens (l'actuelle Belgique), Français de langue, Européen de cœur et d'esprit – il se sentait chez lui aussi bien à Vienne qu'à Paris ou à Saint-Pétersbourg –, Charles-Joseph de Ligne, prince du Saint Empire romain germanique charma tous ceux qu'il croisa sur son chemin. Il correspondit avec Voltaire, Casanova, Goethe, Mme de Staël. Il réussit l'exploit unique d'être le favori de Marie-Antoinette, de Joseph II, de Frédéric le Grand, du roi de Pologne et de Catherine II. Curieux de tout, s'il goûta les plaisirs du monde auquel il appartenait, il n'en fut pourtant ni la dupe ni le prisonnier. En attestent une innombrable correspondance et ses mémoires, Fragments de l'histoire de ma vie, spirituels, impertinents.
Toujours la plume à la main, il sautait d'une capitale à l'autre, guerroyait contre les Turcs, multipliait les aventures galantes, jouait les émissaires secrets pour le compte des Habsbourg, soupait, discourait. Il tenait table ouverte dans sa petite maison de Vienne, pendant les travaux du Congrès, en 1814, quand la mort le surprit : il avait près de quatre-vingts ans.
Vendu.
MACHELART (Félicien) — Valenciennes et le saint-cordon. D'une procession civique à une dévotion mariale. Valenciennes, Cercle Archéologique et Historique de Valenciennes, 2009. In-4° (210 x 297 mm.) collé, 106 p., nombreuses illustrations en couleurs, exemplaire en bon état.
Il s'agit du numéro hors-série de la revue Valentiana publié en septembre 2009.
En quatrième de couverture :
En cette année 2009 qui voit la commémoration du « millénaire » du saint-cordon, il était nécessaire de faire le point sur les données historiques d'une réalité valenciennoise fondamentale. Ce numéro hors-série de Valentiana, revue historique des pays du Hainaut est un dossier, aussi complet que possible, abordant les questions fondamentales, et fournissant nombre de précisions et d'informations topographiques, biographiques et anecdotiques.
Du Moyen-Âge à la Révolution, a existé à Valenciennes une procession circulaire municipale, calquée sur les rites religieux. Les sources documentaires, abondantes et significatives, ne sont pas dissociables des documents politiques, économiques et sociaux qui font l'histoire de Valenciennes et du Valenciennois. Sait-on par exemple que la comptabilité municipale annuelle débutait le 8 septembre, fête de la Nativité de Marie, jour de la Procession ?
Cette Procession avait pour but essentiel le rassemblement de la totalité des organismes militaires, économiques, sociaux, religieux et politiques de la ville franche de Valenciennes qui affichait ainsi son importance, sa force et sa richesse auprès de ses voisines et devant le pouvoir royal. C'était la manifestation principale de ce que les historiens appellent une « religion civique ».
L'origine de cette Procession reste cependant assez floue. Beaucoup de villes, surtout dans les Pays-Bas d'autrefois, possédaient également des processions, différentes les unes des autres, qui étaient justifiées par la fin heureuse d'un péril grave : épidémie ou siège. Pour Valenciennes, c'est une épidémie qui aurait dévasté la ville en l'an 1008. Mais cette date et cette épidémie correspondent-elles à la réalité ? Une analyse critique approfondie des textes de base était indispensable. Les images ont joué et jouent de plus en plus un rôle fondamental pour éclairer les récits. Qu'en est-il de l'iconographie relative au saint-cordon ?
Quand on parle de procession mariale, on voit de suite une madone. Or, à Valenciennes, il n'y a une statue que depuis 1804, époque où l'Église reprit la tradition abolie par la Révolution et en fit une manifestation uniquement religieuse ? Depuis deux siècles, cohabitent fête profane (carnaval, défilé, foire commerciale, braderie), et fête religieuse avec messe, procession, neuvaine. Néanmoins, survivances et suppléances montrent bien que la séparation n'a jamais été radicale.
Vendu.
[MARLOT (Eugène)] — L'enfer d'Alsace. Un guide-témoignage sur le Struthof Natzwiller par un rescapé : le matricule 6149. Beaune, J. Devevey (imprimeur), 1985. In-8° (160 x 240 mm.) agrafé, 60 p., illustrations, exemplaire en très bon état.
Table des matières :
- Avant-propos : Pourquoi ?
I. Un peu d'histoire.
- Le rêve d'Hitler - Au lieudit Le Struthof - Naissance du KLNa - Curieux changement.
II. Par la « Route aux dix mille crânes ».
- Un beau site - Comme au Temps des Pharaons - La machine infernale - Premiers bilans - L'Enfer d'Alsace.
III. Sur le chemin du krématoire.
- Les grands spectacles du KLNa - Les escaliers du Diable - Une journée à Natzweiler - Struthof - De la « bouffe » - Le ravin de la Mort.
IV. Les bandits N.N. arrivent.
- Du jamais vu - La corvée de pierres - Mais qui étaient donc ces bandits ? - Brève rencontre - Souvenirs du block 12.
V. Le boulevard du crime.
- Le pendu de Noël - Le krématoire et ses horreurs - Les tueurs en action - Simple témoignage personnel - Qui étaient ces S.S. ?
VI. Les médecins de la mort.
- Drôle d'infirmerie - Le collectionneur de crânes - Alerte au typhus - Alerte aux gaz - Où Kramer rentre en scène.
VII. Faits et méfaits.
- De la faim - N.N. = Nacht und Nebel - Matés les rebelles - Combien de morts au KLNa ? - Les évadés d'août 42.
VIII. Réflexions et conclusion.
- Du « climat » des camps - De la résistance - Solidarité et fraternité -Des Kapos et des hommes - Ma conclusion.
Vendu.
MARTIN (Jean) — Le Pays de Gembloux des origines à l'an mille. Notice archéologique. Préface de Ferdinand Courtoy. Gembloux, Duculot, 1950. In-8° (156 x 233 mm.) broché, 113 p., illustrations, (collection « Publications Extraordinaires de la Société Archéologique de Namur »), cachet humide à la page de titre et décharges d'adhésif à la couverture.
En quatrième de couverture :
- Préface.
- Introduction.
I. La Préhistoire.
1. Les âges de la pierre.
A. Période Paléolithique.
- La grotte de Spy.
B. Période Néolithique.
a. Le menhir de Velaine-sur-Sambre.
b. Le polissoir néolithique de Velaine-sur-Sambre.
2. Les âges du métal.
A. Un dépôt de l'âge du bronze à Jemeppe-sur-Sambre.
B. La nécropole des champs d'urnes à Noville-sur-Méhaigne.
II. La Période romaine.
1. La Chaussée romaine de Bavai à Cologne.
2. Le problème de Geminiacum.
3. Étude des vestiges romains fouillés dans le pays de Gembtoux et les régions avoisinantes.
A. La villa de Sauvenière.
B. Le vicus de Tourinnes-Saint-Lambert.
C. La villa urbana de Basse-Wavre.
D. Les tumuli en bordure de la chaussée romaine de Bavai à Cologne.
a. Le tumulus de Penteville près de Gembloux.
b. Les tumuli du Bois de Buis.
c. Les tumuli de Cortil-Noirmont.
d. Le tumulus de Glimes.
e. Le tumulus de Grand-Rosière-Hottomont.
E. La sépulture gallo-romaine de Corroy-le-Grand.
4. Histoire du Pays de Gembloux depuis la conquête de César jusqu'au milieu du IIIe siècle.
5. La Période des invasions dans le Pays de Gembloux.
III. Les Périodes mérovingienne et carolingienne dans le Pays de Gembloux jusqu'à la fondation de l'abbaye de Gembloux par Saint Guibert en 922.
- Table onomastique.
Vendu.
MIQUEL (Pierre) — Les Poilus. La France sacrifiée. Paris, Pon, 2000. In-8° (133 x 240 mm.) collé, 507 p., illustrations hors texte, (collection « Terre Humaine »).
En quatrième de couverture :
1914 : face à la surpuissance allemande, la France dépourvue d'artillerie lourde ne peut opposer que le sacrifice de ses fantassins pour tenter de stopper l'ennemi.
Ils seront 250 000 Poilus à périr durant les premiers mois d'une guerre qui mobilisera au total 65 millions d'hommes dont 9 millions mourront au combat.
L'historien Pierre Miquel nous fait revivre dans ce livre, destiné à devenir un classique et un ouvrage de référence, quatre années de souffrances, d'offensives meurtrières et d'horreurs vécues.
Il dénonce également un certain nombre de mythes.
Non, le Poilu n'est pas toujours un combattant enterré au fond de sa tranchée. Il en sort pour se faire tuer dans de très nombreuses offensives. Durant les batailles de 1914, il n'y a pas de tranchées. L'année 1915 sera ponctuée par 100 jours d'offensives sur 365. En 1916 à Verdun, les tranchées sont inexistantes, de même que pendant les combats de l'année 1918.
Ces quatre années changent radicalement l'image du combattant. Le Poilu de 1914 et celui de 1918 ne mènent plus le même combat. En 1914, il monte au front avec l'illusion d'une victoire rapide. En 1917, il sait qu'il va à la mort ; en 1918, équipé de grenades, appuyé par des chars et des avions, il s'agit déjà du combattant de 1940.
Dans les deux cas, la France est presque seule et, en 1914 comme en 1940, ces hommes seront à l'avant-garde de ces terribles affrontements. Pierre Miquel nous livre une réflexion sur une guerre de trente ans : la première guerre, suivie d'une paix bâclée, déclenche un second conflit qui entraînera l'Europe au-delà des limites de l'horreur.
Il met en lumière, pour la collection Terre Humaine, le sens sacrificiel de ces carnages.
Vendu.
[MONS - COMMERCE]. Au Caméléon. Teinturerie française. Reçu de format 110 x 92 mm., imprimé vers 1900 et collé sur une feuille imprimée. L'illustration de Louis Greuze montre une femme avec une pièce de tissu avec, à l'arrière-plan, le profil partiel de la ville de Mons (beffroi et collégiale de Sainte-Waudru).
La teinturerie était située au coin des rues Samson et le la Chaussée.
Louis Greuze (1863-1950) fut une importante personnalité artistique de la ville de Mons : il enseigna la gravure à l'Académie des Beaux-Arts et on lui doit de nombreuses eaux-fortes représentant des vues de Mons. Il fut également le conservateur du Musée du Centenaire et, à la mort du chanoine Puissant, du Vieux Logis et de l'Attacat.
Bibliographie :
- Honnoré (Laurent), Greuze Louis, dans 1000 personnalités de Mons & de la région. Dictionnaire biographique, pp. 423.
10 euros (code de commande : 01312).
[MONS - COMMERCE]. Au Caméléon. Teinturerie française. Reçu de format 110 x 92 mm., imprimé vers 1900 et collé sur une feuille imprimée. L'illustration de Louis Greuze montre une femme avec une pièce de tissu avec, à l'arrière-plan, le profil partiel de la ville de Mons (beffroi et collégiale de Sainte-Waudru).
Le reçu qui concerne un tapis oriental, porte le n° 6867, et il a été remis le 16 septembre 1901 à « Mr Poncelet » qui, d'après les informations que j'ai pu recueillir oralement, ne serait autre que l'historien Édouard Poncelet (1865-1917) qui fut conservateur aux Archives de l'État à Mons.
La teinturerie était située au coin des rues Samson et le la Chaussée.
Louis Greuze (1863-1950) fut une importante personnalité artistique de la ville de Mons : il enseigna la gravure à l'Académie des Beaux-Arts et on lui doit de nombreuses eaux-fortes représentant des vues de Mons. Il fut également le conservateur du Musée du Centenaire et, à la mort du chanoine Puissant, du Vieux Logis et de l'Attacat.
Bibliographie :
- De Keyzer (Walter), Poncelet Édouard, dans 1000 personnalités de Mons & de la région. Dictionnaire biographique, pp. 655-656.
- Honnoré (Laurent), Greuze Louis, dans 1000 personnalités de Mons & de la région. Dictionnaire biographique, p. 423.
10 euros (code de commande : 01313).
[MONS - PREMIÈRE GUERRE MONDIALE]. Éclairage des habitations. Mons, Ville de Mons, 1914. Placard imprimé sur un papier au format 253 x 163 mm., avec le filigrane partiel de la Ville de Mons.
Daté du 11 septembre 1914, signé par le Bourgmestre Jean Lescarts.
L'impression fut réalisée par l'Imprimerie provinciale du Hainaut - L[éon] Lambert, à Mons qui était installée au n° 12 de la rue de Houdain.
10 euros (code de commande : 01311).
MOUY (Paul) — Logique et philosophie des sciences. Nouvelle édition remaniée et augmentée par Suzanne Bachelard et Mikel Dufrenne. Paris, Hachette, 1956. In-8° (140 x 223 mm.) broché, 280 p., (collection « Cours de Philosophie »), exemplaire en bon état.
Avertissement de la nouvelle édition par Georges Davy :
La faveur même avec laquelle a été accueilli, tant dans l'enseignement secondaire que dans l'enseignement supérieur, le Traité de Logique du regretté P. Mouy impose d'en poursuivre inlassablement, comme il eût désiré le faire lui-même, une mise au point plus parfaite et qui tienne compte, dans la mesure convenable bien entendu, des travaux les plus récents.
La nouvelle édition que nous offrons aujourd'hui au public représente une telle mise au point, mais bien davantage encore. Non seulement en effet Mlle Suzanne Bachelard, toute désignée par sa culture philosophique et scientifique, a bien voulu se charger de réviser minutieusement la totalité du texte ancien et d'y apporter ainsi mainte amélioration de détail, mais elle a rédigé deux chapitres complètement nouveaux sur les mathématiques et sur la physique du discontinu qui sont venus prendre la place des anciens chapitres correspondants, et elle a augmenté d'une importante section nouvelle le chapitre consacré à la logique.
De même les Sciences humaines (psychologie, histoire, sociologie) appelaient, par le développement et la précision croissante qu'elles prennent chaque jour, un chapitre tout à fait nouveau qui a été confié, comme dans le cas de mademoiselle Bachelard, à un spécialiste de la matière M. Mikel Dufrenne.
Sous un visage rajeuni et avec un surcroît de force, l'ancien Mouy se présente donc aujourd'hui non du tout comme une simple réédition, mais bien comme un nouveau Mouy.
Vendu.
NAVAUX (Julius) — Paysans un de la terre vous parle. Introduction par Eugène Beaufort. Bruxelles, Éditions Germinal, 1938. In-8° (125 x 194 mm.) agrafé, 31 p., rousseurs à la couverture.
Une publication fort rare !
Introduction :
Destinée aux paysans, la présente brochure est l'œuvre d'un jeune travailleur des champs.
Julius Navaux, fils de cultivateurs honorablement connus de Solre-sur-Sambre, s'était donné tout entier a cette terre qui l'avait vu naître et dont les siens s'efforçaient depuis tant d'années de tirer les moyens d'une existence pas toujours facile.
Élevé chrétiennement, aimant profondément ses semblables, le jeune paysan Navaux rêve d'apporter un avenir meilleur à ceux de sa condition. Il se passionne pour les problèmes de l'agriculture. Il voudrait offrir à ceux de sa classe les moyens d'en sortir.
Transporté d'enthousiasme après avoir assisté à un meeting de notre vieux Jacquemotte, il adhère au Parti communiste et en devient bientôt un militant très écouté pour sa profonde connaissance des choses de la terre. Il fut élu membre de son Comité central en novembre 1936.
C'est avec lui que l'ouvrier mineur, que je suis, s'est familiarisé avec les problèmes si variés que les campagnards ont à résoudre pour nouer les deux bouts.
Cette brochure, témoignage de ses grandes qualités, est hélas publiée à titre posthume. Ce fut à la fois la première et la dernière œuvre que Navaux devait nous donner.
Le 12 juillet 1938, la mort venait nous enlever, à l'âge de 24 ans, ce jeune et digne lutteur.
Mais pourtant, à son appel, d'autres fils de la terre se lèvent qui reprendront la tâche et tiendront haut et ferme le drapeau à la faucille et au marteau, le glorieux symbole de la libération des humbles pour laquelle Julius Navaux avait donné toute sa jeune énergie.
Avant-propos :
La terre ne nourrit plus son homme.
Le paysan travailleur se débat dans une misère toujours plus profonde. Chaque année lui apporte son tribut de désillusions car, malgré les belles promesses et les innombrables discours dont on l'a gratifié, le terrien n'a pas obtenu ce qu'il réclame avec force depuis tant d'années : une vie plus facile, plus belle, digne au moins d'être vécue.
Et le soir, à la ferme, lorsqu'il a évoqué avec les siens les multiples soucis du labeur quotidien, le paysan manifeste son inquiétude à l'égard d'un danger dont la menace lui apparaît chaque jour précise : une nouvelle guerre.
Il a eu des échos des effroyables tueries de femmes et d'enfants qui ensanglantent, depuis de longs mois. l'Espagne et la Chine. Et de tragiques souvenirs surgissent à sa mémoire : le départ du père, un jour d'août 1914 ; la réquisition des chevaux ; les champs ravagés par les troupes en marche ; l'incendie et les massacres, et aussi les longues nuits de garde, la fourche au poing, en 1918, pour défendre sa récolte contre les citadins affamés.
Est-ce que ces temps vont nous revenir ? Le paysan se le demande avec angoisse.
Et, songeant à sa misère présente, il va, répétant cette autre question angoissante :
Comment sortir de la détresse ?
Comment faire pour pouvoir vivre ?
Eh bien, paysan, mon frère, nous allons tâcher de trouver ensemble la réponse à ces questions. Nous le ferons entre paysans, c'est-à-dire, entre gens à l'esprit calme qui réfléchissent, qui pèsent toujours le pour et le contre.
Nous ne te demandons que cela, à toi qui lira cette brochure :
Réfléchir !
Te rendre compte !
Et agir pendant qu'il est temps !
Vendu.
NIHON (Jean) — Le Machinisme et la Classe Ouvrière. Bruxelles, L'Églantine, 1929. In-8° (132 x 190 mm.) agrafé, 55 p., (collection « Publications de la Centrale d'Éducation du Parti Ouvrier Belge », n° 2), couverture un peu défraîchie.
Une rare publication du créateur du mouvement des Faucons Rouges, en 1928.
Table des matières :
I. Attitude des ouvriers à l'égard du machinisme.
II. Conditions du développement du machinisme.
III. Conséquences générales du machinisme.
IV. L'ouvrier et la machine.
V. L'ouvrier et la machine. - Conséquences professionnelles.
VI. L'ouvrier et la machine. - Conséquences sociales.
- Conclusions.
Vendu.
PIEPERS (Norbert) — La Revue Générale de 1865 à 1940. Essai d'analyse du contenu. Louvain - Paris, Nauwelaerts, 1968. In-8° (163 x 241 mm.) broché, 105 p., (collection « Centre Interuniversitaire d'Histoire Contemporaine - Cahiers », n° 52), exemplaire en bon état.
Table des matières :
- Introduction.
- Bibliographie.
Chapitre I. Exposé de la méthode.
A. Nature de la méthode.
B. Application de la méthode à l'étude de la Revue Générale.
1. Technique de l'analyse du contenu.
2. Facteurs d'interprétation.
Chapitre II. Deux pôles d'intérêt : politique et littérature.
A. Évolution comparée.
B. La politique.
1. Politique belge.
2. Politique des pays étrangers.
C. La littérature.
Chapitre III. Deux centres d'intérêt occasionnels : l'économie et les questions sociales.
Chapitre IV. L'histoire et la géographie.
Chapitre V. Matières secondaires ou ignorées.
A. La religion.
B. La philosophie et la morale.
C. L'art.
D. Les sciences.
- Conclusion.
- Annexes.
I. Directeurs et comités de rédaction de la Revue Générale.
II. Liste des critères observés dans l'analyse du contenu.
- Index.
- Tableaux et graphiques.
13 euros (code de commande : 01297).
RENARD (André) — Positions syndicales. L'évolution du syndicalisme. Bruxelles, Socialisme, 1954. In-8° (158 x 240 mm.) agrafé, 10 p., quelques rousseurs à la couverture.
Extrait du n° 5 - septembre 1934 de la revue Socialisme.
Préambule :
LA F. G. T. B. a décidé de se réunir en congrès fin octobre pour examiner non seulement la situation économique, mais aussi pour entreprendre un examen critique de cette situation et pour présenter des formules nouvelles.
Certains se demanderont probablement si cette décision marque une orientation nouvelle de l'action syndicale ou si, au contraire, le mouvement reste dans sa tradition. Se livrer de temps à autre à un réexamen de ses méthodes d'action est une nécessité pour un mouvement aussi vivant que le nôtre.
Examiner la situation apparaît comme une chose normale ; prétendre apporter des solutions semblera sans doute prétentieux à certains.
On a souvent eu l'habitude de considérer le mouvement syndical comme un mouvement mineur, subordonné, incapable de penser par lui-même, dont l'action était circonscrite à des revendications matérielles.
L'action syndicale est vieille déjà, mais le respect de la personnalité du mouvement est une chose relativement récente. Le mouvement prend maintenant conscience de ce qu'il représente et il veut affirmer cette personnalité.
8 euros (code de commande : 01283).
RENARD (Claude) — Octobre 1917 et le mouvement ouvrier belge. Préface de Jean Puissant. Arquennes-Bruxelles, Les Éditions de la Mémoire - Archives Communistes, 2017. In-8° (220 x 220 mm.) broché, 160 p., illustrations en noir, exemplaire en très bon état.
En quatrième de couverture :
La Révolution russe de 1917 a changé la face du XXe siècle. Pour la première fois dans l’histoire de l’humanité, les prolétaires prennent le pouvoir – et le gardent – à l’échelle d’un pays, soulevant un espoir fou à travers toute la planète. La guerre, opposant les puissances impérialistes, fait alors rage en Europe, semant la haine et le sang. Un conflit dans lequel les peuples, ainsi à s’entretuer, ont tout à perdre.
Quels ont été les effets de 1914-1918, puis de la Révolution russe, sur le mouvement ouvrier belge ? Le leader socialiste Émile Vandervelde participe à l’époque à un gouvernement bourgeois, d’union nationale. Il exalte le patriotisme nationaliste, au détriment des principes de solidarité internationale.
Certes, des groupes se font jour, au sein du P.O.B. et des syndicats, pour dénoncer cette boucherie et réclamer la fin des combats. Mais ils restent minoritaires dans un pays dont la quasi-totalité du territoire est occupé. Octobre 1917 va donner un coup d’accélérateur. Faut-il opter pour le chemin révolutionnaire, aux côtés de la Russie bolchévique ? Ou continuer la voie de réformes, dans un schéma parlementaire classique ? Il faut choisir ! Emmenée par le syndicaliste Joseph Jacquemotte, une aile plus à gauche quitte le P.O.B., adhère à la 3e Internationale (le Komintern) créée par Lénine, et coalise différentes factions, réunies en 1921 au sein du nouveau Parti communiste de Belgique.
Ce livre de Claude Renard a été écrit en 1967. Le voici réédité, à l’occasion du centième anniversaire de 1917, rehaussé de 50 pages de photos, pour la plupart inédites. Jean Puissant, professeur émérite de l’ULB, en signe la préface. Quant à Claude Renard, aujourd’hui âgé de 90 ans, il nous offre, avec sa postface, un nouvel éclairage, complémentaire, tenant compte de l’évolution ultérieure de l’URSS et de la chute du mur de Berlin en 1989.
Vendu.
[ROHAN (Henri II, duc de)] — Les memoires du duc de Rohan. [Suivi de :] Veritable discours de ce qui s'est passé en l'assemblée politique des Eglises reformées de France, tenue à Saumur, par la permission du Roy, l'an 1612. Servant de supplement aux Memoires du Duc de Rohan.Amsterdam, Hoogenhuysen, 1693. [A Amsterdam, / Chez André de Hoogenhuysen. / cIc Icc xciii.] In-12 (80 x 127 mm.) plein veau d'époque, dos à 4 nerfs orné de fers dorés, [1 (titre)], [1 bl.], 196, 118 p.
Relié avec :
Memoires de Messire Jacques de Saulx, comte de Tavannes, lieutenant general des Armées du Roy. Où l'on rapporte avec une exacte fidelité, les causes, les motifs, & les divers mouvemens des factions des Princes, du Parlement, & de Paris ; durant les derniers troubles qui ont affligé la France jusqu'en l'année 1653. Cologne, Pierre Marteau, 1691. [A Cologne. / Chez Pierre Marteau. / cIc Icc XCI.] 247, [1 (privilège)] p.
À propos des Mémoire du duc de Rohan :
« La première édition date de 1644 ; elle est due à Samuel de Sorbière qui s'était procuré un manuscrit des mémoires en Languedoc : elle est incomplète et s'arrête à 1626. La seconde édition porte le titre suivant : Mémoires sur les choses advenues en France depuis la mort de Henri le Grand jusques à la paix faite avec les réformés au mois de juin 1629, dernière édition augmentée d'un quatrième livre et de divers discours politiques du même auteur, ci-devant non imprimés, 1646. Réimpressions en 1661, 1662, 1693, 1698, 1726, 1706.
L'importance du rôle joué par l'auteur dans le premier quart du XVIIe siècle devrait faire attribuer à ces mémoires une grande valeur. Gendre de Sully, Rohan fut en effet, après 1610, le chef reconnu du parti protestant et, tout en se déclarant constamment le partisan de la conciliation, il participa aux révoltes contre l'autorité royale : après 1620 surtout et jusqu'à la paix d'Alais, en 1629, il fut un condottiere dangereux qui n'hésita pas à s'allier avec l'Espagne, mais qui sut signer aussi son accommodement avec le roi. Quand il vit que la cause protestante était perdue définitivement et que le cardinal de Richelieu était fermement résolu à ne pas se laisser former en France un état dans l'état, il préféra, plutôt que de se soumettre, devenir le condottiere de Venise. Plus tard seulement, en 1633, il rentra au service de la France, fut chargé par Richelieu de conduire la guerre dans la Valteline et fit dans ce pays des campagnes mémorables. Mais la méfiance du cardinal l'obligea encore une fois à désobéir et à chercher fortune ailleurs : il alla rejoindre Bernard de Saxe-Weimar et, en combattant avec lui, fut blessé mortellement au siège de Rhinfelden.
Le caractère allier et inquiet de ce chef de parti, de cet attardé de la Ligue, se dévoile tout entier dans ses mémoires. Que Rohan n'ait pas épargné les attaques contre ses adversaires, en particulier Richelieu, rien d'étonnant à cela. Mais ses coreligionnaires et ses alliés ne sont pas à l'abri de ses reproches amers ou de ses appréciations acerbes, à tel point que l'un d'eux, le prince de Condé, se trouvant trop maltraité, fit acheter au libraire et détruire ensuite presque tous les exemplaires de la première édition. La partialité et le manque de sang-froid de Rohan étaient d'ailleurs reconnus déjà par des hommes du XVIIe siècle : le diplomate Grotius, qui avait lu le manuscrit des mémoires, écrit, par exemple, à Oxenstierna dès 1638 : « Ce livre ne sera bien reçu ni en Angleterre, ni dans les Provinces-Unies, ni en France. Le roi de la Grande-Bretagne et les États Généraux y sont accusés d'avoir abandonné les intérêts de leur religion et fourni de quoi la détruire ; les principaux seigneurs réformés de la France sont taxés de trahison et de perfidie ; enfin le génie de ceux qui sont encore ici au timon des affaires y est vivement dépeint. » Si le père Lelong, dans sa Bibliothèque historique, se contente de dire que ces mémoires sont « curieux et écrits avec simplicité », l'abbé Le Gendre est beaucoup plus explicite dans son Histoire de France « Ces mémoires, dit-il, sentent son homme de qualité qui parle également bien de la guerre et du cabinet... Ce duc donne à tout ce qu'il dit un air à se faire croire dans les occasions même où il doit être le plus suspect. »
Rédigés avec lourdeur, entremêlés de détails de sièges et d'opérations militaires, les mémoires de Rohan ressemblent à ceux d'Agrippa d'Aubigné. Ils ne donnent pas la physionomie vraie de leur auteur ; mais ils permettent de se rendre compte des dissensions religieuses et politiques qui arrêtèrent le développement de la France jusqu'au moment où Richelieu se décida à prendre La Rochelle. « Par contraste avec la France nouvelle qui se constitue, ce testament politique du parti protestant, de dix ans antérieur à celui de son vainqueur, par la forme et par le fond, a sa marque et son intérêt. On y voit ce qu'était ce parti, ce qu'il voulait, ses divisions, ses prétentions et ses habitudes de complot et de négociations avec l'étranger. » Écrits à Venise, où Rohan s'était retiré après la signature de la paix d'Alais, ils reflètent les déceptions et les rancunes du chef du parti vaincu. »
À propos des Mémoire de Tavannes :
Il s'agit de la contrefaçon de la première édition publiée à Paris la même année.
« Grand bailli de Dijon et lieutenant des gendarmes de Condé, Tavannes fit la guerre dès 1639 avec le duc d'Enghien, dont il devint un serviteur fidèle. À la fin de 1602, il rentra dans le devoir, mais tomba en disgrâce et ne servit plus.
Tavannes raconte la Fronde des princes dans la région parisienne. Ses mémoires n'étaient pas terminés en 1672, puisqu'il relate la mort du chancelier Séguier. Il les a écrits pour deux raisons : il a voulu d'abord dire quelle part il avait prise aux événements ; il a voulu surtout se justifier d'avoir fait tirer le canon contre l'armée royale, ce qui aurait entraîné sa disgrâce. Il s'attache principalement à exposer les actions militaires : c'est un guerrier, et non pas un diplomate ou un homme d'intrigue comme Lenet ; il a été l'ami de Condé sans doute, mais il n'a pas été dans le secret des négociations. Ses relations du combat de Bléneau, du siège d'Étampes, de la bataille du faubourg Saint-Antoine ont un réel intérêt parce qu'elles ont été rédigées par un témoin oculaire que n'emporte pas la passion politique.
Ce n'est pas à dire que Tavannes ne se trompe pas ; à distance, sa mémoire n'est pas toujours fidèle. Mais ces erreurs ne sont pas voulues : elles sont produites par ce fait que Tavannes a une trop bonne opinion de lui-même et exagère, sans s'en douter, l'importance de ses actions. Sa sincérité ne saurait être mise en doute : il est sans malice et sans artifice. »
Bibliographie :
Bourgeois et André, Les sources de l'histoire de France XVIIe siècle (1610-1715), n° 706 et 807.
Vendu.
STÉPHANY (Pierre) — La Belgique sous la Régence (1944-1950). Une époque et son histoire. Gerpinnes, Quorum, 1999. In-8° (160 x 240 mm.) collé, 447 p., index.
En quatrième de couverture :
Septembre 1944. Dans les jours qui suivent la liesse de la libération, la Belgique accueille le gouvernement de retour de Londres et institue le prince Charles régent du Royaume tandis que son frère, Léopold III, a été emmené captif par les Allemands. Dans un pays ruiné où tout est à redresser, les séquelles de la guerre resteront encore longtemps présentes.
Des soubresauts de la libérations au règlement de la question royale, Pierre Stéphany entend raconter les grands événements et petits faits qui relèvent de l’Histoire. Que ce soit l'épuration des inciviques, l'offensive des Ardennes, le sort des prisonniers et déportés, les restrictions de ravitaillement, la contrebande et le marché noir, le fameux plan Gut ou la création de la sécurité sociale, et naturellement la longue crise politique qui, en cinq ans, verra se succéder dix gouvernements avant que Léopold III ne renonce au trône.
À cette occasion Pierre Stéphany se plaît a dresser des portraits (notamment celui du régent ou encore ceux d'Achille Van Acker ou de Paul-Henry Spaak), relater des anecdotes, mettre en perspective les péripéties de l'histoire.
Car Pierre Stéphany entend aussi et surtout nous faire ressentir l'air du temps. En effet, si les habitudes semblent reprendre comme avant 40, l'on devine déjà les grands chambardements qui, à partir des années 50, bouleverseront la société belge.
Tandis que les boys rembarquent à Anvers pour les États-Unis, toute une époque est en branle : l'existentialisme naît à Saint-Germain-des-Prés, Christian Dior raccourcit les jupes des femmes, un jeune reporter Luc Varenne s'impose au micro, l'avion concurrence le paquebot sur l'Atlantique, un Belge fonde le Club Med, etc.
Ainsi est relatée la vie de tous les jours, depuis la politique et l'emploi jusqu'aux loisirs, en passant par l'enseignement, la famille ou encore la religion.
Vendu.
TERNON (Yves) — L'innocence des victimes. Au siècle des génocides. Paris, Desclée de Brouwer, 2001. In-8° (128 x 205 mm.) collé, 158 p., (collection « Histoire »), exemplaire en bon état.
En quatrième de couverture :
Auschwitz, Anatolie, Ukraine, Phnom Penh, Butaré : autant de noms évocateurs de souffrance et d'horreur. Autant de victimes touchées par l'absurdité du mal... Comment tenter de comprendre, pourtant, que ces victimes innocentes aient été érigées au rang de coupables ?
Yves Ternon rend ici compte de cette terrible métamorphose, à travers un essai d'histoire comparée des génocides et des crimes contre l'humanité perpétrés au cours du XXe siècle. Le génocide est identifié par des caractéristiques précises. Dans le meurtre collectif, les victimes sont tuées en raison de leur appartenance à un groupe donné ; le bourreau désigne ses victimes ; il distribue les rôles et ordonne la mise en scène du meurtre. Mais les victimes portent un vêtement qui dérange : celui de l'innocence, que l'assassin s'acharne à vouloir leur arracher.
Si le lieu et le temps les séparent, ceux et celles qui ont survécu continuent de communiquer et de témoigner pour comprendre et transmettre une mémoire vive, au risque parfois de juger leur malheur exceptionnel. Parce que leur concurrence fait trop souvent le jeu des criminels et des négationnistes, le présent essai plaide donc à la fois pour une histoire comparée des génocides et une solidarité de leurs victimes.
Vendu.
VON LE FORT (Gertrude) — Le Voile de Véronique. [Titre original : Das Schweisstuch der Veronika.] Traduit de l'allemand par Jean Chuzeville. 3e mille. Paris, Librairie Plon, 1931. In-8° (121 x 186 mm.) broché, 312 p., (collection « Roseau d'Or », n° 49), ex-libris manuscrit du docteur Charles Dupuis, de Quaregnon, à la page de titre, exemplaire non coupé et en bon état auquel on joint son prière d'insérer.
Texte du prière d'insérer :
Il a suffi à Gertrud von Le Fort de publier un livre de poèmes pour mériter d'être placée au premier rang des écrivains de son pays. Ses Hymnes à l'Église, qu'elle écrivit au moment de sa conversion au catholicisme, ne l'ont pas rendue célèbre en Allemagne du jour au lendemain, mais lui ont valu l'admiration d'une élite qui n'a pas craint de rapprocher son nom de ceux de Nietzsche et de Stefan George. Il est vrai qu'il ne s'agissait pas là des balbutiements de l'adolescence mais au contraire d'une œuvre de maturité.
Cinq ans plus tard, Gertrud von Le Fort se révélait romancier. Et romancier dans le sens parfait du mot. C'est dire qu'elle usera d'un style clair et précis, pliera son lyrisme aux exigences de la réalité humaine, de la vérité nue, sans rien perdre de la grandeur de sa conception. Tel est le Voile de Véronique, ce magistral et pathétique récit que Le Roseau d'Or présente au public français dans une belle traduction de Jean Chuzeville.
Sous forme de confession personnelle, la jeune Véronique raconte dans ce livre son enfance qui s'est écoulée à Rome entre une grand'mère très cultivée, éprise des beautés du paganisme, et une tante à l'esprit torturé, oscillant entre la dévotion et l'impiété. Bien que le sujet principal soit sa propre évolution psychologique et spirituelle, Véronique n'est pas l'héroïne du roman, car elle s'efface volontiers pour laisser le premier plan à sa grand'mère qui n'a de culte que pour les vestiges de la Rome antique auxquels elle consent à associer une certaine splendeur esthétique élaborée par le christianisme, et qui mourra, dans un isolement altier, les yeux fixés sur le Panthéon. Figure extraordinaire que cette vieille Allemande qui a fait de sa demeure (un ancien couvent) le rendez-vous des hommes de science, des diplomates et des poètes.
Nous n'analyserons pas ici le roman. Indiquons seulement qu'après la mort de sa grand'mère, l'orpheline s'attache de plus en plus au Christ dont l'image divine s'est un jour imprimée dans son âme comme autrefois sur le linge de la sainte. Opposition de la majesté païenne et de la grâce intime du christianisme peu à peu triomphant : le Voile de Véronique.
On a dit de cet ouvrage qu'il était le chemin d'une âme allant par l'Église à Dieu, mais il semble qu'on puisse y reconnaître quelque chose aussi de l'histoire de l'auteur.
Il est encore – et à ce titre il nous est particulièrement précieux – un exemple probant de la possibilité d'une œuvre romanesque inspirée par une foi vive et en même temps conduite par un art sans défaut.
12 euros (code de commande : 01280).
aura lieu
le mercredi 15 mai 2024
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